7 août 2015

(Pensée autour d’une absence de six jours)

Que trouve-t-on en la présence de l’Autre?
 
Entre autres choses :
 
La possibilité de baisser ses gardes, d’être soi sans se censurer ou avoir peur d’offenser; la latitude de faire des blagues, de rire, de taquiner; une attirance inexplicable qui fait de chaque moment de proximité une envolée statique; un sentiment d’appartenance qui n’est possible (ou complet) que s’il est réciproque; une distorsion temporelle, liberté momentanée arrachée aux griffes du Temps; l’illusion parfois ô combien nécessaire qu’on est à sa place, et que la Fin de toutes choses n’est pas une partie intrinsèque de leur nature (on pourrait dire adieu à tous les jours sans être dans le tort, mais c’est de la mortification morbide qui n’est pas nécessaire quand on est le moindrement conscient de notre mortalité); un calme, une paix, qui n’est possible qu’avec quelqu’un qui nous correspond de façon rare (ce qui rend ces personnes d’autant plus précieuses); la chance d’essayer de façon consciente et active d’être une meilleure personne; la possibilité toujours renouvelée d’apprendre et de découvrir, car tous nous avons nos mystères, secrets, trésors et merveilles; et si on arrive à faire vivre en soi tous ces éléments il est possible de les conserver vivant même lorsque séparés, jusqu’à ce qu’on puisse recevoir une autre dose de l’Autre, et lui en donner une.

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