1 mars 1993

1993 -- Bribes variées

                J'viens d'avoir un flash, une illumination sur ma vie.  Ma vie, ça n'a été qu'une longue existence remplie de conclusions (par conclusions, je veux dire des aboutissements de pensées) qui eux emmenaient des résignations face à la vie.
                J'arriverai à rien.  Là, j'en suis sûr.  À moins d'un gros facteur extérieur… mais y'en a presque jamais, de ça… Non, j'arriverai à rien, parce que je ne suis rien…  Je me lamente, je me fais des pensées qui expliquent mon triste sort (sniff, sniff), mais j'peux pas aboutir.  J'ai pas assez de qualités requises dans ce monde.  J'ai pas assez de qualités point.  Ça vaut même plus la peine de continuer.  Là, j'en suis sûr.  C'est plus qu'une question de temps parce que… j'arriverai pas à vivre ici…  Imaginez vous… Simon, à 35 ans.
                Dans une vie, tout a son impact.  Tout.  Et moi, je suis sensible à ces choses là.  Et ça m'a beaucoup "modelé".  Et je ne suis pas modelé pour passer l'âge de… 22 ans?  J'pourrai pas vivre en "adulte responsable".  Déjà, à 17 ans, la corde de ma nature est très tendue…  J'aurais dû mourir à 13 ans.
                Je n'aurais jamais dû naître.

* * *

                J'suis anti-social, trop rêveur, irresponsable, égoïste, exigeant de la vie, et trop désintéressé "for my own good".  De plus, tout ce que j'fais c'est amener des soucis à mes proches.  J'embête.

* * *

                Pour supporter la thèse qui dit que je deviens fou, je me rends compte que j'emmerde même H.  Je lui dis toujours des choses qui reviennent au même.  Lui, il va relativement bien et il veut partager ça avec moi, et je suis intéressé, mais mes changements font que j'agis de façon qu'on dirait que je m'en fouts.  J't'écoeuré.  Pour la première fois depuis que j'envisage le suicide, j'ai des flashs où je sais que je dois le faire.  J'y vois du bon, je réalise tout ce que [ça] implique et je l'accepte.  Ça fait peur.  Je sais que je vais le faire, ce n'est qu'une question de temps.

                À un moment dans ma vie, j'ai manqué une affaire qui faut à une personne pour vivre.  Je subsiste juste sur de l'amitié et mes propres réserves d'imaginaires.  Je voudrais être dans [la] lune pour l'éternité.
                J'veux pas vivre.  Je continue, mais je vie hypocritement parce que je prends la place d'un autre.  Ça m'arrive de voir l'étendue de ma tristesse.  Ça me remplit tellement dans ces moments, et j'ai tellement besoin de l'exprimer, que je tremble.  (Le seul moyen serait de crier.  Je l'ai jamais fait.  Je voudrais être seul au monde pour le faire.)
                Pour le moment, et jusqu'au moment où il y aura un changement, je ne veux plus écrire.  Plus jamais si je le peux.  Je fini de transcrire mes choses puis vlan.  C'est trop… exécrable.  Ce n'est que de la remodulation de l'existant.  C'est pas de la création ça.  Et encore moins de l'art.
                J'veux cesser d'exister.  Pourquoi j'le fais pas alors?  Parce que j'ai pas le courage.  J'ai juste à attendre d'être assez dérangé pour avoir le cran de le faire.  D'ici là, à la prochaine.  Après cela, bon débarras (pour vous).