26 mai 2011

Entre deux

Dans un parc, avec mes enfants, je les regarde jouer. Là-bas, ma Compagne parle avec une autre mère. Et je constate que je suis dans les Limbes, absents de tous les plaisirs: je ne joue plus avec les Enfants, mais je n'ai pas rejoint le Cercle des Parents non plus.

Et cet entre-deux semble être une constante de mon existence, comme si (volontairement ou pas) j'étais prédisposé au Détachement. Comme si je soupçonnais le naufrage irrémédiable d'être la seule façon d'accéder à une quelconque forme de libération.

"Suddenly I realize
That if I stepped out of my body I would break
Into Blossom." (A Blessing, James Wright)

12 mai 2011

Pensée vague en deux points

#1. Ce qu'il y a de plus important à dire, aujourd'hui (i.e. que tout le monde est mort, incluant la personne qui écrit) (et qu'il n'y a plus rien à espérer que la frénésie des Intoxications) est justement ce qu'il est impossible de dire.

C'est la Moralité la plus dominante et la plus répressive de notre époque: il faut se taire, ou mentir.  Mentir, ou se taire.


#2. Seuls les plus révoltés osent parler (les jeunes, les artistes, les penseurs), mais on ne les prend pas au sérieux.  On ne les écoute pas.  On cherche le motif ultérieur ou le traumatisme qui pourrait expliquer de telles "extrémités du langage".