22 mai 2009

Ce matin, dans l'autobus, je suis arrivé (presque par hasard) à contempler une vaste vision, abstraite et transparente, des Constructions Humaines et de leur rôle dans la survie de l'espèce.

Toutes ces Constructions, parfois légitimes parfois cruelles, parfois lucides parfois menteuses, qui font en sorte que des individus sont capables d'oublier le Néant Primordial, cette Vérité Terrible: l'Univers est aussi indifférent qu'infini, et nous ne sommes que des morceaux de viandes accidentellement animés par la Vie.

Que l'on se dévoue à la Religion ou à l'Art, à la Philosophie ou bien à l'Histoire, à la Vie Familiale ou Politique, tout ça n'est que Diversion. Des moyens variés pour intensifier son existence absurde et — par le fait même — atténuer la douleur du Vide. Et ce, qu'on en soit conscient ou pas.

Ceux qui se suicident, ou qui se métamorphosent en des créatures tordues et corrompues par l'amertume, seraient donc ceux qui n'arrivent pas à maintenir ou à se trouver une Construction qui leur convient.

(La pensée n'est pas nouvelle, bien évidemment, ni pour moi ni pour l'humanité en générale, mais c'est une toute autre expérience que de ressentir et d'être habité par un concept plutôt que de tout simplement l'assimiler de façon théorique.)

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