30 août 2006

Une pensée comme ça [Remplissage]

Dans un Monde où le Mensonge est si puissant, ce n'est peut-être plus la Vérité qui doit être le But à atteindre, mais la Justice.

Que des gens comme Hunter S. Thompson, Noam Chomsky ou Michael Moore déforme la réalité par le prisme sous-jacent de leur vision personnelle, quelle importance? Leurs excès potentiels ne sont finalement que des réactions directes (et proportionnelles) aux excès de leur Nation, de leur époque, et c'est le résultat final de leur prise de parole qui alors deviendrait l'enjeu crucial.

24 août 2006

Munly & moi

[Extrait d'une entrevue (maintenant disparue du 'Net) avec Jay Munly (leader du groupe Munly & the Lee Lewis Harlots et aussi membre important du Slim Cessna's Auto Club), un gars pour lequel j'ai de plus en plus d'intérêt. Il a aussi publié quelques livres.]

Could you take us through your songwriting process?

No I cannot and will not. There is not a process. It is what I do everyday and it is what I do best, I do not have an inner feminist singer songwriter who, 'just has to write to free my loving spirit, you know I just couldn't keep it in if I tried…blah blah'. I have no more spirit. They have won, they have defeated me. This is all I've got left.

7 août 2006

Réponse à la question: "Pourquoi?"

[Voir les commentaires de ma dernière note ici.]
Pourquoi? Pourquoi est-ce que je trouve que le fait que j'écrive (ou non) n'a aucune importance? Je pourrais y aller de longues démonstrations (ce à quoi je me suis essayé, soit dit en passant, sans trop de succès), mais je préfère illustrer le tout par un exemple.

Vendredi passé. Fracture dans la routine. Je me rends au travail plus tard qu'à l'habitude, après les heures des autobus express que je prends habituellement. Le trajet est plus long, ma tasse de café est pleine, le soleil brille, je suis seul dans le fond du véhicule, le vent souffle et dissipe la chaleur. Je sors mon carnet. Je me mets à écrire (exploration à la verticale d'un épisode précis et ciblé du chapitre 9 de mon sempiternel roman). J'ai du plaisir, je flotte, le Présent a du Sens (Simon / en route vers le travail / solitude / écriture / amour pour sa famille).
Une heure plus tard, je suis au travail, la routine s'est réajustée autour de moi. Mon cœur n'est pas plus léger pour avoir écrit; je ne me suis pas "défoulé" (je ne suis toujours pas certain de comprendre le sens réel de ce concept); mon carnet a quelques lignes de plus; mon cerveau a un souvenir lumineux de plus à oublier. Si je suis chanceux, deux personnes liront ce passage: peut-être mon amie M. (qui ne s'intéresse à Marla & Philippe que parce que c'est une extension de son Ami Simon), peut-être L. (qui a un intérêt démesuré pour un correspondant appelé Simon). Peut-être aussi un de mes enfants, dans 30 ou 40 ans, alors qu'on passera à travers mes carnets pour essayer de comprendre ce père invisible.
Que j'aie écrit ou pas, en ce vendredi 4 août 2006, ne changera rien à rien. À long terme, ça ne change rien non plus. Je ne finirai jamais M&P; ce n'est pas quelques lignes de plus qui changeront quoi que ce soit à cette fatalité inéluctable. Personne ne comprendra jamais où je voulais en venir.
Pour résumer, donc: ça ne me fait pas de bien réel, autrement que dans le microcosme appauvri et limité du Moment Présent (fuck you carpe diem); ça ne fait rien avancer, ça ne règle rien, et ça ne touche personne. L'histoire m'habite, mais l'extériorisation de cette histoire… c'est complètement accessoire. Voilà pourquoi je dis que ça n'a aucune importance. Je le fais parce que j'aime ça. C'est tout.
"Smile: no one cares how you feel"
--- The Gothic Archies

5 août 2006

Abandonner mais continuer

[Texte écrit le 2 août au travail, le plus rapidement possible, ayant besoin de donner forme à un sentiment qui menaçait de faire pourrir ma journée de l'intérieur si je m'y penchais pas quelques instants.]

Avoir besoin d'aide. Me l'admettre, pour la première fois peut-être, même si c'est une situation qui s'étire et s'étire (comme la guimauve de Monsieur Hulot dans ses Vacances) depuis toujours. Sentir que les choses me glissent entre les doigts. Avouer l'échec tout en précisant qu'il n'est peut-être pas définitif. Ouvrir les bras à la médiocrité. Ne plus essayer de triompher. Abdiquer, complètement, l'idée d'une quelconque recherche de bonheurs personnels ('bonheurs' avec un 's'), et me lancer aveuglément dans la facilitation de ceux des autres. Rien ne me fait rien, alors à quoi bon continuer d'essayer? Tout se désagrège, surtout quand je me bats pour rester intègre. Travailler à défricher mon chemin quand il me mène loin de tous ceux qui m'aiment: à quoi bon? Je ne comprends plus rien, demain je serai mort, j'ai des sourires --- autres que les miens --- à entretenir, je veux parler le moins possible (ma salive n'est que poison) & écrire secrètement quand et si je le peux (en partant du principe selon lequel ce que je fais n'intéresse pas vraiment personne, et jamais n'intéressera réellement, primordialement).

3 Commentaires:

Louise said...
Je suis là ce matin, et j'ai écrit pour l'Afrique...C'est grave Simon, c'est plus grave Quand ON PENSE..et je pense...beaucoup..
Tu écris, c'est ça qui compte..Prends tes mains et regarde-les, c'est ce que je ferai...c'est ce qui me fera encore t'écrire ces mains...
Simon said...
Désaccord. Rien ne compte. Que j'écrive ou pas: aucune importance. Aucune.
Louise said...
Pourquoi?