31 juillet 2015

I am filled with Love
for every breaking wave
for all the black Fairies
and piano playing nymphs;

for the honeysuckle temptress
and sweet-talking traitor;
for the pill-providing Oracle
whose cave is blocked off
by arachnid guardians;

for the trouser-loosening
brace-wearing little devil;

for the long-distance lionness
whose proper responses
are just as forbidding
as a scarecrow's smile;

for the lanky pagan
who puts you down 
by telling you
that it can only get better;

for the despairing autocrat
--- angry and impatient ---
who neverthess calls you
a Friend;

for the propaganda advocate
who ignores your earnest confessions
and then showers you
with quaint family portraits.

Love, love, love, to you all.
Toujours dire la Vérité telle qu'on la perçoit, telle qu'on la conçoit; donner le plus de son Coeur que l'on peut offrir et partager; hurler son amour à la lune; se rouler dans la végétation et laisser les bestioles te mordre & piquer & percer; savourer la rosée qui se dépose sur toi après des heures passées à compter les étoiles; s'asperger le visage d'une eau douce pour essuyer l'eau salée qui perle dans ses sourcils; avouer à un Être précieux qu'on l'aime, encore et encore et encore et encore, au risque d'avoir l'air ridicule; apprécier l'Humanité toute entière à travers une représentation de cette espèce; ne rien vouloir d'autre que de passer du temps en sa compagnie, et espérer que quelque chose de cette relation se rende aux archéologues du futur.

JE NE SUIS PLUS MALHEUREUX JE DÉBORDE DE COULEURS ET DE NUAGES ET LA PLUIE SE DÉPOSE EN GOUTTELETTES MUSICALES ET HARMONIQUES.
I'll write all of you under the table, dag nabbit.
Dans le silence, quelques gouttes d'eau et du silence, je demeure ce gringalet timide, déstabilisant et parfois inquiétant.  Que le silence persiste ou pas, le mal est fait, le bien est fait, le Fait est fait: je suis là et tu es en moi.  Pour toujours.  Et je vais lutter comme un enragé pour protéger ce trésor.

Et voilà toute la force de ma faiblesse: dans mon Esprit je peux tout contenir.  Et célébrer.  Et louanger.  Et lamenter.  Et contempler.  Et raconter.  Et chanter.  Je ne suis peut-être pas un écrivain qui vaille la peine d'être connu, retenu ou souvenu, mais je suis un écrivain, et mes entreprises (si elles sont déficientes) sont tout aussi ambitieuses et spirituelles que celles de n'importe quel autre humain ayant vécu avant moi.

Les "pétillements synaptiques" dont tu parles, finalement c'est tout ce que j'ai, et ça je le sais depuis longtemps... depuis ces longues et mornes après-midi dans une Polybéton en valente, où je lisais ma Bible de Lovecraft en cachette au lieu d'écouter le cours de Physique.  Déjà là, je savais que les Plaisirs de l'Âme sont les seuls qui valent la peine d'être courtisés.

Non?  Oui?  Mais encore?
Whatever this is... fickle dreamed gathering of fragmented fantasies, unreserved spouting of the mind's imaginative speculation organism, sweet misunderstood stance of gentleness and spirit, grating irritation of one being for the sake of another one's reach for ecstasy... I will sing it, I will proclaim it, will carry it to the end of my days.  In my Mind-forge'd canticles, you will be forever contemplated, and the wavering trebble of my voice will sing it, always.

Dans un texte sur lequel je travaille depuis plusieurs années, posté sur Facebook il y a quelques mois et puis retiré parce que ça inquiétait certaines personnes, je dis ceci:

" [...] Il est cependant possible pour la conscience d’exister et de subsister dans l’absence d’une Vérité Absolue.  Accepter le Mystère et l’Inconnu, avec humilité."

Cette phrase me revient en tête ce soir car une fois de plus je dois conclure que c'est avec cette réalité que je dois composer.  Dans le macro comme dans le micro, à grande échelle ou (dans ce cas-ci) face à une série d'événements plus contenus, je dois (continuer à) apprendre à vivre avec ce Mystère, l'impossibilité de tout comprendre ou d'atteindre à la clarté à laquelle j'aspire.

Ne pas savoir, ne pas comprendre, la première chose est de l'admettre.  Il faut ensuite aller plus loin encore, et dépasser le stade où ces ambitions sont requises.  Se fusionner au Temps, aux gens qui nous entourent, aux lieux où nous nous situons, aux situations circonstancielles et relationnelles dans lesquelles on se trouve.  Viser un état d'âme où nous sommes en harmonie avec nous-mêmes, les autres, et le moment présent, si bien que la sérénité est possible sans que l'analyse exhaustive et la compréhension à toute épreuve soient nécessaires (ou même souhaitables).

Cesser d'avoir peur.  Faire confiance.  Me faire confiance.  Te faire confiance.  Confiance en tout et en tous.  Et si ça se retourne contre moi, j'aurai fait de mon mieux et c'est sans remords que je continuerai.

Est-ce que je divague?

Chaos cérébral du vendredi après-midi

Faire fi de tout ce qui cri, profiter du momentum et me laisser entraîner vers l’avant.  Foncer, foncer.  Je ne sais toujours pas, je ne comprends pas plus, mais qu’importe, je n’ai pas l’énergie de me battre.  Je regarde derrière et la dernière semaine me semble avoir été compactée, densité périlleuse, tellement d’émotions, de pensées, de mouvement.
 
Je me secoue la tête.  Désapprendre, réapprendre.  Inverser ma vision et regarder l’envers.
 
Je n’ai pas gaffé: j’ai été humain et j’ai agis selon ce que je suis et ce que je sais.  J’ai le droit à l’erreur et à la maladresse.  Mes intentions sont bonnes, et j’essaie toujours d’avoir de la considération pour les autres.  Je suis trop sévère envers moi-même.
 
Je ne suis pas un Fou : je suis un individu aux tendances autodidactes et indépendantes, alors comme je refuse en général que l’on m’inculque des connaissances, je dois tout apprendre par moi-même, sans exemples, sans modèles, sans marches à suivre.  C’est ce qui explique que je suis parfois si lent.
 
Je ne suis pas une cause perdue : je suis quelqu’un d’extrêmement particulier, et pour chacune de mes lacunes ou de mes handicaps, je possède des forces et des habiletés rares.  Un jour je trouverai celle qui aura une personnalité à qui la mienne conviendra.
 
* * *
 
« Ce qui est dans ta tête... est aussi dans ma tête. »
 
Quel bien ça m’a fait de lire ça, il y a une semaine.  Une félicité d’une pureté que je n’espérais plus.  Quel cadeau pour moi...
 
Grateful.  Filled with love for everyone (and I cannot regret love).  Weeping with heartbreaking joy.  Blinding light pumping in my veins.  I know nothing, but right now I feel like I am everything.

A plain and simple truth

I miss you already.  There, I said it.

Lost Cause (a passing fancy roughly jotted down)

« O! Why was I born with a different face?
  Why was I not born like the rest of my race?
  When I look, each one starts; when I speak, I offend;
  Then I’m silent and passive, and lose every friend. »
--- William Blake


Having reached too far
overstepped the bounds
I am once more brought back
to a difficult fact.

A Fool is what I am
and as such
like a Fool
I am treated.

A Fool I am
and as such
do not see things
for what they are.

A Fool I am
so cannot explain
simple yet overwhelming enthusiasms (Love!)
or tangled and voiceless despairs (Love!).

Being a Fool
I am brought down by banalities
and then lifted
by Chimeras of the mind.

A Fool to believe
that one so estranged
of a frame so unremarkable
could achieve a meaningful
--- and reciprocal ---
bond; a Fool to think that
I can hope once more
for an amorous embrace.

“You are a Poet,
you feel everything
more deeply,”
someone once said to me.
Was she right?
Just being nice?

I am just a Fool.

30 juillet 2015

Rising towards the Moon, spying on the treetops, one with the beasts and the plants and the starry air.  Isolated, I get further and further away from the Settlements, leaving all my possessions behind.  The locket and the book and the pen and the fiddle and the flower and the petticoat.  They were not  rightfully mine, nor will they ever be.  

I am resolute and at peace with myself.  It is time.  I have postponed long enough.
Celui qui a choisit
de se consacrer
à la Fiction et aux Rêves
doit s'attendre
à ce qu'à l'occasion
la Fiction se fracasse
et le Rêve s'évapore.

Il ne lui reste alors
qu'à se protéger
et entamer
la Reconstruction.
Ayant ouvert les valves, les eaux-fortes ayant été neutralisées, je retrouve le calme et il s’installe en moi. Respiration. Détente. On rentre le périscope et on revient à la surface. Respiration. Détente.

Tout va bien. Inutile de propager le drame là où il est de trop. Contemplant mes zones intérieures je refais le plein de bienveillance et de bien-être. Je me recentre. L’intensité fébrile se dissipe, remplacée par la vibration constante d’une certaine sérénité. Tout va bien, et tout ira bien.



P.S. : Ce qu’il faut éviter, à tous les niveaux :

     Turning and turning in the widening gyre
     The falcon cannot hear the falconer;
     Things fall apart; the centre cannot hold;
     Mere anarchy is loosed upon the world,
     The blood-dimmed tide is loosed, and everywhere
     The ceremony of innocence is drowned;
     The best lack all conviction,
     while the worst     
     Are full of passionate intensity.

          --- “The Second Coming”, W. B. Yeats

Random words heard while watching a series, which resonate significantly right now:
 
Whatever you have done, whoever you have made yourself, I’m here to accept you.  We’re together for a reason.

29 juillet 2015

Accepter à bras ouverts la totalité d’une personne, tous les éléments qui mis ensemble constituent sa Vie; plus encore, ne ressentir aucun conflit intérieur face à ce Tout; plus encore, être rempli d’admiration pour tous ces éléments qui représentent des valeurs ou des attitudes ou des choix qui correspondent à ce que tu es; plus encore, être absolument captivé par la richesse d’expériences que cette personne transporte en elle, ainsi que les manifestations visibles de par ses paroles et ses actes qui démontrent de façon indéniable la qualité de ce qu’elle est (courage, tolérance, compassion, ouverture, détermination, conviction, sagesse, humilité, enthousiasme, intégrité); plus encore, ressentir en sa présence un bien-être d’une spécificité toute aussi mystérieuse qu’inexplicable; plus encore, sentir que les liens se tissent un peu plus chaque jour, avec ou sans encouragement, que rien ne semble pouvoir les arrêter ou même les ralentir, et que ce rapprochement inéluctable laisse présager des moments d’existence étant véritablement dignes de faire partie d’une Vie; plus encore, savoir qu'on est en présence d'une personne de Beauté, dans tout ce qu'elle est, dans tout ce qui la compose, intellectuellement, psychiquement, moralement, corporellement.

Plus encore.

Defeating the Self-Fulfilling Prophecy

Il arrive que l'on pose un constat si pertinent qu'il s'impose comme un monolithe et fait cesser la réflexion.  Il n'y a alors plus de progression, et on s'enlise dans une réalité qui n'a de fixe que la conception que l'on s'en fait.

Il y a longtemps, en 1995 je crois, j'ai écrit le texte qui suit.  L'introspection nécessaire avait été si réussie que cette analyse de moi-même est devenue ma référence.  Et ma prison.

Je relis ce passage aujourd'hui pour mieux le confier aux oubliettes psychiques.

#MovingOn #NotGoingBack #MovingPastYourself #BreakingFree #ForYourEyesOnly


Le Discours de Philippe
 
Je ne crois pas être quelqu'un envers qui on peut encore avoir beaucoup d'affection ou d'admiration. J'impressionne rarement par la force de mes convictions. Après tout, je n'ai pas très confiance en moi et je manque d'assurance et --- c'est bien normal --- on ne s'intéresse pas longtemps aux faibles.
 
On s'attriste souvent de mon sort, on a pitié de l'échec inévitable de mon existence, parce que je suis un hybride: il y a en moi le désespoir agaçant d'un adulte et les manies maniaques d'un enfant.
 
Les rebelles révolutionnaires ont en commun avec moi un refus radical, mais moi je n’ai pas comme profonde ambition de "changer le monde." Je trouve que c'est le pire cliché possible. Je ne crois pas en mes possibilités et en mes capacités à ce point là. Mon dégoût et mon mépris sont dirigés contre tout, contre moi, contre le Monde lui-même. Je suis capable de ressentir un étrange bonheur ou un désespoir fiévreux, face à pas mal n'importe quoi. Ça dépend des jours. La vie est à la fois ma malédiction et ma bénédiction. Je suis con. Je suis un ontolo-mako.
 
Malgré tout, certaines personnes aiment me parler. Même que certains me trouvent drôle. Ça peut être agréable de discuter ou de partager du vécu avec moi, parce que j'écoute bien j'imagine, ou (comme mon ami Antoine me l'a déjà dit) parce que je sais lire entre les lignes. Mais je suis rarement celui avec qui on agit.
 
C'est parce que je suis réservé, retiré, solitaire. Les autres m'affectent beaucoup, beaucoup trop. Aussitôt que je parle devant plus qu'une personne je me sens devenir ridicule et je bafouille, bégaye et barouette. Quand quelqu'un m'adresse la parole je suis aux aguets, perpétuellement en état de surprise. Souvent, le seul fait d'entendre quelqu'un prononcer mon nom, me consterne et m'inquiète. Pourtant, sans personne avec qui coexister, sans amis, je ne suis qu'un microbe, une plante, un vivant. Et j'ai souvent peur que ça soit ça, vieillir: voir les choses de plus en plus organiquement, et vivre dans une continuelle et déchirante amorphité… un stade d'existence où la moindre action, rencontre, ou idée devient aide-mémoire, te disant: "Penses-y, et tu verras que ça ne donne rien de bon."
 
On pourrait appeler ça de l’insécurité. On pourrait.
 
Je suis égocentrique (pas le choix), mais je ne crois pas être égoïste. Ou peut-être que c'est le contraire. Ou les deux. Je ne sais pas. Je ne sais rien.
 
À force d'observation, j'ai pu voir que les gens qui me côtoient sont d'abord intrigués, ensuite se sentent confortables avec moi, puis lentement en viennent à se sentir mal à l'aise, et puis finalement ils se distancient et choisissent de rester loin de moi. Ça peut varier selon les individus mais c'est généralement comme ça que ça se passe. Face à moi-même, j'en suis quelque part entre la troisième et la dernière étape, entre le malaise et la rupture.
 
Depuis que je sens mon isolement (depuis l'émergence d'une Conscience, en fait), c'est difficile pour moi de me faire des amis, de connaître et de me faire connaître, de me faire valoir aux yeux d'un autre.
 
Ne sachant plus quoi faire de moi, voyant toutes mes amitiés, tous mes amours, se désagréger ou se transmuter en quelque chose que je ne comprends pas, j'ai décidé de partir de ces endroits qui m'étaient familiers, je me suis résigné à être seul. Ça me condamne sans doute à être seulement et uniquement dans ma propre tête, en tout temps, en toute occasion, pour toujours peut-être.
 
(C'est du moins ce que ça semble vouloir dire pour moi. C'est ce qu'il faut garder en tête: tout ce que j'affirme ne concerne que moi, ne s'applique qu'à ma petite et insignifiante personne. Je n'essaie pas de faire passer mes dires pour des vérités universelles, puisque je ne crois pas qu'elles existent.)
 
J'aimerais être pieux et serein mais je pressens que ça va toujours faire mal, n'est-ce pas, et de plus en plus? Et qu'il n'y aura pas de répit, et qu'il ne me reste qu'à m'y habituer.
« Réaliser l'intensité de self-control déployé chaque instant de chaque jour » (A.)
 
Oui, si bien que ça devient une habitude, un réflexe plus ou moins conscient, et que je continue de maîtriser mes élans même quand je ne devrais pas. Ouvrir la cage est un processus que je ne compléterai pas d’un coup sec, semble-t-il.  Mais je le ferai, et sur ça, aussi, there will be #NoGoingBack.
 
Moving on happens at its own speed; it has a will of its own. But it happens, whether we want to or not, whether we are conscious of it or not. And one day… #GoingBack is not even an option anymore, and you own a little bit more of your Freedom.

(I'm reading.  Don't stop.)

28 juillet 2015

Remplissage (automatique)

Parce que « gone fishing » pour les prochaines heures mais que l’absence de la Présence se fait sentir je sens le besoin de taper taper et mettre ici des mots.  Refresh : actualiser mon esprit.  Nouveau cliché, nouvel update.  I am here.  Absence, mais tu es tout près pourtant.  Une alliée dans le Centre-Ville.  Une alliée de ce Monde.  Égal à égale.  (Arrière-pensées de Marla et Philippe.)  La télépathie existe, c’est tout simplement qu’elle est à sens unique : on ne peut qu’envoyer nos pensées, pas recevoir celles des autres.  Cerveau fiévreux, trop chaud.
 
Flash : hier soir, le vent et la pluie qui me prennent dans leur bras (quelques minutes avant que tu fasses la même chose, geste que je n’anticipais pas mais qui était parfait pour ce moment, pour moi), coin Berri et Ste-Catherine; je soulève les bras et je ferme les yeux, puis je te regarde et tu me souris, surprise peut-être par cette soudaine et surprenante exubérance. Je voudrais être sur ce coin de rue, encore, hier soir. Ou assis sur ce banc moelleux, contemplant cette image fixe d’un lieu de Paris que tu faisais vivre par ta voix, technique d’animation encore plus raffinée que le stop-motion.
 
"C’est beau d’être témoin (et complice) de ce que tu vis à l’intérieur ces temps-ci" (A.): Flèche solaire qui se plante au milieu de mon vortex et qui affaiblit les défenses.  Allez, une autre volée.
 
I’m very close to some kind of breakthrough, and you act as an accelerant. But you won’t be responsible for me, I swear, I can hold myself up. And I will do my utmost so that you never regret having crossed paths with me.
 
- Continue d’être une anomalie.
- À ce stade-ci, je ne peux plus rien faire. Je peux perfectionner ce que je suis, mais pas revenir en arrière.
 
"If the fool would persist in his folly he would become wise." (William Blake) (qui d’autre)
 
Si mes doutes sont si agressifs, c’est en réaction proportionnelle à mes certitudes. Et quelles certitudes!
 
L’ambassadeur du Pays de Cocagne est plein d’admiration pour la Reine Féline-Qui-Remet-À-Plus-Tard.
 
(C’est un trou sans fin, je sais rarement d’avance ce qui va sortir, j’envoie mes mineurs au fin fonds des tunnels, je perds contact avec eux et puis ils reviennent avec des minéraux, précieux ou pas.)
 
Did you know that when I was a kid I was the leader of my little gang?   I think about that sometimes.
 
Il faut que tu me le dises si jamais je suis trop envahissant, trop présomptueux.  Parce que n'étant pas un bon juge de moi-même, le mieux est probablement que je cesse complètement de me juger, et que je laisse mes paroles et mes actions être une extension naturelle de ce que je suis.
 
Je me débarrasse des complications, le plus rapidement possible.  Et rien de plus simple que l'honnêteté.
 
Je me sens léger.  Mes nuages se meuvent, et on voit la lune.
 
Marchant dans le Domaine du Possible, j’ai la tête haute et je siffle.
 
 
 

27 juillet 2015

Lettre à une amie (écrite sur le chemin du retour)

On vient à peine de se dire au revoir, la fatigue me gagne et avec elle un sentiment de vide.  Me mettre à écrire me semble alors être le choix qui s'impose.  C'est ma manière de lutter.  Je devrais sans doute garder tout ça pour moi mais... je ne sais pas... malgré tout je crois encore fermement en l'Amitié.  Ce soir plus que jamais.  Alors sache que dans cette frénésie de scribe qui déborde de moi en ce moment, si je dis des bêtises déplacées c'est parce que je ne retiens rien et donc que ça coule directement de la source.

Ça va peut-être te sembler l'évidence même, mais j'ai un grand besoin de complicité, d'intimité.  Non pas pour me perdre ou m'oublier, mais pour sentir que je suis... connecté.  Pour échanger, donner, toutes ces choses que j'ai dit trop de fois.

Jusqu'à tout récemment, je n'avais aucune peur parce que je n'avais rien à perdre.  Voilà que la terreur me gagne à l'idée de perdre cette petite flamme encore toute timide qui n'existait pas il y a quelques semaines.  C'est absurde, mais mes sentiments et la situation et ta personne, tout ça correspond tellement à ces idéaux que je croyais irréalistes ou en tous cas hors de ma portée, idéaux que je garde en moi de façon latente, vestiges d'une civilisation disparue.  Mais voilà que je te rencontre et qu'une portion atrophiée de ce que je suis reprends vie, hydratée par les infusions sanguines de ce "nouveau moi".

Et alors les synapses correspondant s'éveillent aussi, et des souvenirs remontent à la surface...

Moi qui tombe complètement pour J., à l'âge de 10 ans; admiration se transformant en fascination puis en fixation puis finalement, avec le temps, en Amour, le concept même se cristallisant en moi à travers (et grâce à) elle.  Elle n'a pas quitté ma tête pendant des années.  On pourrait même dire qu'elle ne m'a jamais quitté.

Moi qui tombe aussi complètement, trop rapidement, pour une autre J. à l'âge de 17 ans, envoûté par sa joie de vivre et ses cheveux roux.  Puis A.-M., littéraire langoureuse qui me parlait longuement des problèmes qu'elle avait avec son chum.

Je retrouve donc cet engouement (le mot est faible), et je sais avec une certitude inébranlable que c'est authentique et plus gros que moi, et non un sentiment préfabriqué que j'enfilerais comme un pardessus à défaut de quelque chose de mieux, ou de quelque chose d'autre tout court.

Non, c'est véritable et de mon point de vue c'est rare et précieux.  Ayant peur que ça s'évapore, je me mets donc à anticiper le pire, à voir des signes néfastes qui sont fort probablement des mauvaises interprétations.

Je n'ai pas d'attentes, mais à mon insu se sont infiltrés des espoirs.  Elpis, aperçu au fond de l'urne, que je suis incapable d'oublier.

Ceci étant dit, ma décision ce soir est de laisser mon esprit divaguer et rêvasser, de façon toute aussi illogique et déraisonnée, mais avec allégresse plutôt qu'inquiétude.  Je vais arpenter mes Espoirs plutôt que mes Doutes.  M'enrober des moments concrets de félicité plutôt que des peurs abstraites.

Repenser à la complicité sereine que j'ai ressenti pour la majeure partie du temps passé avec toi.  Visualiser la furieuse majesté qui nous surplombait.  Me remémorer ce remarquable moment de bien être alors que l'on marchait et que mon cerveau était complètement transporté par l'ensemble des caractéristiques de l'instant.  Revoir ce sourire détendu et en confiance que tu arborais alors que tu me parlais de toi.  Ressentir la pleine étendue du privilège qui m'était accordé quand tu m'as confié ce que tu n'avais jamais dit à personne.  Repenser à l'aisance avec laquelle je m'habitue graduellement à ta compagnie, et à ta présence dans mes pensées.

Et surtout, garder en tête que peu importe ce qui arrive, présentement les vagues se brisent contre moi, mes sens sont tous sollicités par l'Expérience, et je suis en vie Ici et Maintenant.  Peut-être que je me raconte des histoires, mais j'y trouve des vérités et des joyaux et des farfadets et des larmes et des rires et des flots marins et des secrets et des élixirs et des arbres et des confiseries et des plaisanteries et des spéculations... et comment est-ce que tout ça peut être mauvais?

No matter what happens, it's all worth it.

Tell me you agree.  Lie to me if you have to.  Pain is inevitable, one way or another.  Everything is an Illusion anyway, everything is a Dream, might as well make it a good one.

Message to a Would-Be Cat

It’s always possible to wonder and wander; maybe not everywhere you’d like, but back alleys certainly are accessible.  A home you have, hugs you can have.   It is always possible to ignore the dogs and bipeds. Smelling flowers, following butterflies: that can be done, and I'm sure you already do it. Looking out your window at the Newness and Oldness: I know you already do it.  And you already are curious and wise.
Concentration
distillation
fermentation
de ma quasi
tabula rasa
en une Substance
digne de ce nom
propice à l’ivresse
aux vertigineuses extases
aux illuminations en tous genres
aux transes envoyés par Éros
et aux messages envoyés par Hypnos.

Qui
--- à part moi ---
goûtera de cette Substance?
Qui partagera ma route?
Qui se rendra avec moi
jusqu’au fond
de l’urne d’Anesidora,
où dort encore
l'Elpis?
Si je me regarde avec ces yeux qui sont les miens, je vois qu'il y a dans le moment présent la suite, la progression et l'évolution d'un renouveau, la poursuite d'une idée, celle de mettre fin à une longue Chute.  

Tomber pendant des années, des décennies, long tracé vers le bas.  Un piège tendu par l'Univers pour un Chat-Poisson nigaud ayant lu trop d'histoires, un individu que les confluences du Hasard ont fait trop Ouvert et trop Fermé à la fois, idéaliste et pessimiste, romantique et nihiliste, athée mais épris d'Absolu... Janus né en ce monde vers la fin du 20ème siècle qui a finalement décidé de ne plus se brûler les yeux à contempler cet Astre Funeste, cataclysme en fusion au coeur du monde, qui réclame notre attentions avec ses déflagrations intempestives.  Il ne pourra jamais l'oublier, s'en détourner complètement et en faire abstractions dans cette Réflexion constante qui l'habite, mais il comprend --- enfin! --- qu'avoir deux visages sous-entend qu'il a une autre pair de globes visuels avec lesquels il a le devoir d'ausculter tous les autres Astres, pour les combiner dans son Esprit en une Vision englobante et multi-dimensionnelle. 

26 juillet 2015

Thoughts...
brown eyes that dart away
intense silences
easy exchanges
then sudden switch to
daily occurences.

Three days
with face to face meetings
then
three days
of written back-and-forths.

What wonderful moments
(unexpected
unpredictable
understated
unfamiliar
unhurried)
await me now?
Doutes, encore.  Pourquoi aujourd'hui, maintenant?  La majorité de mes inquiétudes surviennent quand je commence à me regarder à travers les yeux des autres.  Alors que finalement, je devrais m'en balancer et juste foncer foncer foncer.  Je n'ai pas à avoir honte d'exister.  Je n'ai pas à avoir honte tout court.  Et en ce moment ce que je ressens confirme et souligne et mets l'accent sur ces éléments en moi qui brillent, qui sont uniques, et peut-être même qui valent la peine d'être partagés.

Ça suffit les doutes.
Je m'arrête.  Un doute.  Et si cette absence complète de méfiance dont je fais preuve était un signe que j'ai une veine presque pure d'auto-destruction au coeur de ma Mine Psychique?

Je fais confiance, je crois ce qu'on me dit, je prends pour acquis que les intentions sont bonnes.  Et quand je m'inquiète, c'est pour me demander si je ne suis pas en train de décevoir.

Qu'importe.  Je veux garder cette Confiance, cette ouverture complète, pour les mêmes raisons que je me contrains à l'Honnêteté la plus complète: parce que pour moi c'est la seule façon de vivre avec la conscience tranquille.  Et si ça se retourne contre moi (et ça va arriver), je ferai de mon mieux pour guérir et continuer mon chemin.
À peine éveillé que mon esprit continue de cogiter comme si sa survie en dépendait.  La première Idée de la journée:

La Chute n'est pas le seul moyen de s'affranchir d'une situation intenable; certes, si le but recherché est de ne jamais faire pleinement partie de son existence, et d'être en mesure de s'éclipser, d'être invisible... c'est un succès assuré.  Et parfois c'est la seule solution qui est à notre portée.

Mais il est possible d'insuffler la vie à chaque créature qui habite notre Âme... envoyer les mineurs dans les tunnels les plus profonds, attacher des messages aux pattes délicates de nos pigeons-voyageurs, hisser le Jolly Roger au-dessus de la cabane secrète, ordonner aux musiciens de créer des concertos hallucinogènes, étendre le territoire de notre escouade de pickpockets philanthropes, entamer de longs rituels impies qui réveilleront fantômes & vampires & squelettes, engager des sufragettes émancipées qui se coordonneront pour tenir des séances apocalyptiques aux quatre coins de la ville, imprimer des pamphlets incendiaires non dans le but de soulever la masse ouvrière mais pour rallier les aristocrates à la Cause, diffuser des messages publicitaires pour informer la population de l'importance d'avoir un Domovoï ayant une bonne santé mentale, financer des hordes de moines pour copier et créer des manuscrits enluminés et distiller des boissons incroyables et concocter des fromages inimitables, faire adopter des loins anti-constitutionnelles pour que soient déclarées Patrimoine Imaginaire Humain les anneaux de champignons qui sont portails pour les Fées... (Je reprends mon souffle.)

Engendrer en soi une longue insurrection festive qui fera de la Vie Intérieure un Domaine si chaotique et mystérieux et vibrant, qu'il sera pratiquement imprenable par les Forces de l'Apathie. 

25 juillet 2015

Noirceur.  Chaleur.  Nonchalante complicité, aux origines probablement explicables mais jusqu'ici inexpliquées.  Forces centrifuges qui me clouent aux parois, je ne résiste pas, les yeux fermés je souris, étourdissements extatiques auxquels je ne cherche pas à mettre fin.

Let's not stop.

La possibilité me m'effleure même pas l'esprit; however much time I have, whatever I have to give, I'm putting it all in.  Judgement of how I got here put aside, I intend to turn this situation into something Magickal and boundless and inspiring and blinding in its undefinable Truth.  This is where and when I am; this is Now.  We're here, we're near.

Overflowing with universal Love and Forgiveness and Gratefulness and Tolerance.  I have no idea how I ended up like this, where it comes from or where it's going.  But notwithtstanding... this is the State of my Being.  And my Being is looking your way.

With the coming of dusk, twilight, the Gloaming, worries strive to make their way back into my skull.  I push them back, repel their treacherous desperate assaults with the sole power of my clear conscience.  They are not winning, but still I feel the need to make a speech from the ramparts:

I have been honest.  And I am.  And I will be.


Whatever I am, however you see me, that's all I am.  No more, no less.  There is no hidden dark side to me.  It's there for all to see.  I'm Charlie Brown smiling under a big dark cloud.  Eeyore with a hip-flask.  I admit to everything, my failures, my weaknesses, the things I'm proud of, the things I'm ashamed of.  

If you like what you see, what you feel, what you hear, what you read, then rest assured: there's nothing else.  No big secret that'll break your heart down the line.  If you're expecting something more, I'm sorry.  That's not me.

What I am, I am.  What I'm not, I'm not.

Out of habit, I guess, I keep expecting you to realize that I'm subpar, a lowly failure, a schizo with a head full of stories (stories... stories are my language, my doorway into Life), a gentle loser (so why don't you kill me?), a weirdo with a pronounced disconnect from Reality.  But at the same time, even though I'm kinda expecting you to pull away, I don't believe in my own doubts.  That's not what I'm picking up.  And I'm grateful, so grateful, for the blessed privilege I am currently receiving.

I don't know, I don't understand, I don't care.  This, right here, is Magic.  And Magic is something bigger than yourself, that you can't predict or completely control.  Something that changes lives.
I see now
that all my life
I've been trying
to dedicate myself
fully and completely
to this very real
strata of Human Consciousness
called Imagination.

I understand
all my past struggles now,
and I pledge to myself
never to turn away
from that goal again.


"High, I'm telling you, high. What's the law against being high? What's the use of not being high? You gonna be low?"

--- "Visions of Cody", Jack Kerouac
Musiques, "housework SUPERCHARGE", pour mettre du vent dans des voiles inexistantes.  M'interroger sur ce ça prendrait pour les déployer.

(Randolph Carter, ta clé, ta clef, tu l'as laissée où?  J'espère qu'elle n'a pas été oubliée de l'Autre Côté... mais ça expliquerait bien des choses...)

Et puis, distrait, constater que j'ai progressé dans ce que j'avais à faire sans trop m'en rendre compte.

Ce qui est dans ta tête est dans la mienne, et vice-versa.  Comment on en est arrivé là?  Cette honnêteté et cette propension pour le partage qui se sont si souvent retourné contre moi, ça aurait finalement porté fruit?  Tout vient à point, c'est ça?  Incroyable.  Mais il n'est pas nécessaire de croire en quelque chose pour que ses influences opèrent.

Il faut faire durer cet Instant, où chaque mot, chaque échange, chaque confidence, résonnent dans ces Cavernes que sont nos Esprits. 
Se réveiller.  Avoir le désir de se lancer dans les flots du temps qui avance plutôt que de dormir un peu plus.  La maison est silencieuse.  Fraîcheur de la matinée.  La brise est revenue d'elle-même.  Aller cueillir quelques framboises.  Envoyer une salutation longue-distance.  Donner mon combustible matinal quotidien aux machines organiques qui m'animent.

Un félin qui s'exprime.  Un homme invisible qui renifle.  Des pigeons qui s'envolent subitement.  Une colombe (?) qui huhule paisiblement.  D'autres oiseaux qui mitraillent leur environnement avec des ondes sonores énergiques.

Des fleurs de trèfles (et j'ai un peu envie de me rouler dans le...), des lys orangés qui dansent au gré des agissements aériens, de l'herbe un peu trop longue qu'il faudrait que je tonde (contrat tacite mais ô combien absurde quand on a choisit de s'installer en banlieue... but nevermore).

Mais j'entends autre chose aussi.  Des fréquences que je ne devrais pas être en mesure de capter.  Comme si j'avais subi une métamorphose quelconque dans une des contrées d'Arcturus, j'ai des oreilles supplémentaires qui croient l'entendre, à des lieues de moi... ou du moins qui percoivent les signaux infimes de cette Présence, irradiant en cercles concentriques jusqu’à moi.

24 juillet 2015

Nonobstant ce qu'il y a dans nos têtes, les partages divers (morceaux de passé, collections d'imaginaires, impatience, hâte) constituent à eux seuls un acquis précieux, complet et n'ayant rien à envier.

Non, il n'est pas nécessaire de définir ça.  "Juste être, enjoy, progresser, partager, voyager, cote à cote et ensemble."  Oui.  Juste ça, c'est beaucoup, c'est enviable.  Tout vient à point.

Je ne sais pas.  Je ne sais rien.  Ou plutôt... je sais que quelque chose est en train de se passer.

La journée tire à sa fin, une journée sans événements visibles.  Mais tous ces mots échangés, envoyés, lus, relus, savourés... il y a là une matiére qui n'est pas du tout banale.  Et il reste encore deux journées complètes à remplir ainsi avant de se rendre à la Verdure.
Mélancholie nocturne avec la venue de la Soirée estivale; les cigales se taisent; les oiseaux aussi (ou en tous cas je ne peux les entendre avec le bruit ambiant qui m'entoure).  Un vide, un manque, qui survient et me surprend.

Alors je sors et m'asseois dehors, m'étant envoyé une lampée de lave dans l'oesophage.  Quelques oiseaux, si je me concentre et fais abstraction auditive de toutes les télés qui crachent leur hystérie dans les maisons du quartier.

L'arbre est immobile, la brise partie.

Wanderlust, oui.  Moi aussi.  Partir et essayer de retrouver la brise.  Je ne sers à rien ici, ou si peu.

L'Esprit, lui aussi, peut être pris par cette fièvre... alors je rêvasse, je dérive, et j'entends le son des vagues qui se brisent et se dispersent.
Inter-locked interlocutrice, correspondances envoyées sur des avenues à sens uniques jusqu'à ce que nous nous retrouvions dans le même microcosme et qu'alors la simultanéité immédiate soit possible.

Je ferme les yeux et je vois une grande tapisserie; lentement les motifs s'agencent, et je commence à en comprendre l'organisation, sa logique organique et les vérités inévitables auxquelles son unicité corpusculaire doit obéir.  Et le décadent que je suis se contente de sentir les vibrations de ce Tout sans se soucier des codifications philosophico-culturelles qui pourraient en être extraites, artificiellement ou pas.  Décadent, je ne vie plus que pour les sensations, et les extases qu'elles peuvent procurer (à moi, aux autres, je ne suis pas capricieux là-dessus).

* * *

"Pour sentir de cette façon, il faut avoir souffert beaucoup, il faut être un de ces coeurs que le malheur ouvre et amollit, au contraire de ceux qu'il ferme et durcit.  Le Bédoin de la civilisation apprend dans le Sahara des grandes villes bien des motifs d'attendrissement qu'ignore l'homme  dont la sensibilité est bornée par le home et la famille.  Il y a dans le barathrum des capitales, comme dans le Désert, quelque chose qui fortifie et qui façonne le coeur de l'homme, qui le fortifie d'une autre manière, quand il ne le déprave pas et ne l'affaiblit pas jusqu'à l'abjection et jusqu'au suicide."

--- "Les Paradis Artificiels", Charles Baudelaire
Activation de mes membres, tant bien que mal, malgré la pénurie de combustible.  Je n'ai pas de Potion Magique mauve mais j'ai quand même un twinner: il s'occupe de la ménagerie pendant que moi je m'explose les idées, envoyant des fusées pyrotechniques dans la direction approximative de celle qui me lit.  

Le souffle des détonations soulève la poussière et installe un joyeux chaos au centre de mon Territoire multi-dimensionnel.
Je reviens, étranger entre ces murs familiers, et je m'enfonce dans la répétition.  Fuire le meal-ticket pour permettre à quelqu'un d'autre de fuire.  Devant moi, amas de corvées que personne ne m'impose sauf moi-même, mais qui me semblent tout de même injustes.  Mais dans ma boîte cranienne je suis (d')ailleurs, vistas of the Multiverse are enticing me, and I'm not letting any/thing/one steal my happiness.

Après la douce nuit, la douce brise du jour qui commence.  Parmi la ménagerie de mes tâches, j'écris, toujours.  

23 juillet 2015

Trois/quatre jours avant le prochain rapprochement, ce qui me laisse non pas anxieux ou hâtif (d'accord, peut-être un peu), mais émerveillé de constater que (de mon point de vue du moins) tout se passe si fluidement, si naturellement... immersions mutuelles, dialogues live ou à retardement, élévations.  Sourires.

Se dire au revoir

("J'ai hâte de te lire / Moi aussi")

et sentir que c'est comme si on venait de s'avouer quelque chose, petit secret que nous partageons et qui n'existe nulle part ailleurs qu'en nous.

Résister (sans efforts) aux attitudes habituelles, n'être que soi, l'extension de nos personnalités respectives, et n'étant pas régis par des traditions, conventions sociales, idées pré conçues en usine ("Dark Satanic Mills" indeed, my dear W.B.), blocages culturels, méfiances fortement suggérées par la propagande officielle mais subliminale...

Trois/quatre jours pour méditer là-dessus et laisser le sang-d'encre couler.
idée fixe depuis l’Ides de Juillet
que mes yeux se ferment
ou bien qu’ils s’ouvrent;

vélocité volontaire
vers une accoutumance assumée
à cette Présence impalpable
dont la proximité
dédouble et décuple
la dense amplitude
de mes Pensées;

in ictu oculi
(un bel œil marron)
ajout manifeste
au dramatis personæ

22 juillet 2015

Le cérébral que je suis se perdant dans une réflexion sur le bien-fondé de la Réflexion...

       (ne pas s’attarder à ses soucis
       voir ça comme une perte de temps & d’énergie
       préférer lutter par le rire et l’action et la réflexion
       par le mouvement
       plutôt qu’une paralysie analytique
       
       est-ce une bonne chose?)

... s’en voit soudainement extirpé par l’apparition involontaire d’une image : de beaux yeux bruns, brillants et vifs, qui le regardent.
soirée festive
un peu de sommeil
me revoilà
l’esprit vague
mais bien en vie
prêt
pour une autre
succession de moments
que je remplis
comme il faut
comme je peux
comme je dois
comme je veux

laisser échapper
un peu de mes lueurs
sourires
que je ne retiens pas

vérité évidente
(sauf
pour un étourdi
comme moi):
si tu deviens
maillon d’une chaîne
le courant circule
et te passe au travers

l’énergie engendre l’énergie

21 juillet 2015

Ma présence, la tienne. Nos esprits qui se rencontrent brièvement, le temps de le dire, mais en ce qui me concerne le côtoiement se poursuit, s’étire, infuse, n’étant pas la cause de l’ébullition que je transporte en moi mais y contribuant. Ne remplaçant pas les pensées qui m’habitent, mais leur donnant une autre couleur et davantage de profondeur, tout au long de la journée, alors que je vaque à mes affaires. Non pas distraction, mais ajout d’une strate, d’une autre dimension à mon intellect, me permettant d’habiter plus d’une psychogéographie intérieure à la fois, comme un espèce d’anti-héros arpentant « the multiverse. »
 
Je ne sais rien; je ne sais pas comment tu me perçois, comment tu m’appréhendes, ou ce que tu retires de m’avoir parmi tes connaissances. Mais je ne m’en inquiète pas (trop), car tu me souris et tu me parles et tu m’écoutes et tu acceptes de passer du temps avec moi et le temps que ça dure c’est agréable, c’est plaisant. Curieux phénomène, entre deux individus qui ne se connaissent pas beaucoup, mais qui (me semble-t-il) sont sur la même longueur d’ondes. Similitudes, coïncidences, affinités.
 
« On refait ça demain? »
 
Mon sourire, le tien. Et je déguste la sensation d’amitié et de rapprochement que la continuation de nos rencontres sous-entend.

20 juillet 2015

Grateful

Where I saw
some kind of drama,
there was nothing
nothing to worry about.

And: "Don't stop."

When I jest
and extend
the extent
of the potential
time spent:
a smile.

And through it all,
a feeling.

As if
(by some common conscent)
the spaces overhead
have been filled
by bats, sparrows, hummingbirds, caterpillars-turned-butterflies, flying leaves, glorious wind, shiny pollen, dustmotes, fast flying clouds, a silent hot-air balloun, a kite, shooting stars, fireflies... and the best, most comforting blinding sunlight.



Réflexion modeste

"If the Sun and Moon should ever doubt, they'd immediately go out."
--- “Auguries of Innocence”, William Blake
 
Peut-être n’est-ce pas d’avoir « confiance en moi » qu’il me fallait, mais tout simplement l’atteinte d’un état de stabilité où je n’ai pas besoin d’avoir confiance en moi pour agir?
 
Non pas Confiance, donc, mais tout simplement absence de Doute.
 
Parvenu à un stade où il est temps pour quelqu’un de se donner, de s’ouvrir, d’offrir et de s’offrir (bref, d’aimer), l’absence totale de remise en question est donc peut-être légitime… agir comme on siffle ou on chante… comme on rit… comme on s’endort… comme on parle à un ami…
 
Je ne sais pas exactement comment j’ai réussi à me rendre jusque là, mais je vois les changements… cette envie de prendre ma place, de m’afficher, presque de me proclamer. Ces pulsions spontanées (mais réfléchies) qui font en sorte que j’arrive maintenant à me répandre en effusions de Moi, et à accepter celles des autres.

Observation modeste (le moteur s'échauffe)

J’essaie depuis longtemps --- encore et toujours --- de transformer mes malédictions en Bénédictions.
 
Avec cette prise de conscience sans cesse grandissante de la présence du Néant, je suis parvenu à être capable d’utiliser deux avenues :
 
Mes glandes nihilistes me donnent l’énergie du désespoir et je fonce, tête baissée, yeux fermés, jusqu’à ce qu’une sérénité me rattrape.
 
- ou -
 
Mes ganglions rêveurs m’entraînent dans une spirale envoûtante d’Infini, et alors j’émane dans un demi-rêve intemporel.
 
Dans les deux cas, j’existe et j’ai dans la bouche le goût de ma Vie.

19 juillet 2015

Belle's Palsy

(Because Darkness is the Primordial State.)

www.youtube.com/watch?v=NnS4pWihJTs


"My arms shake, I can't feel my legs
My skin flakes most every day
Leaves a mess of a man
In a sea full of sin
The storm is coming in

I open my mouth and find little voice
I was meant to love you, I don't have much choice
But I will sing this song and I'll sing it with joy
The storm is coming in

So I hold my breast
Imagining
The tenor and the bass singing
We'll beat our breast and sing our song
And whip ourselves to the candlelight

And this song is to my enemy
This song is for my priest
And this song is for my eagerness
In my ill prepared feast

And like this rain
I move it along
Remembered only through my pathetic song
But the wind it howls and the mobs that roar
The storm is coming in

I collect your name in a masons jar
Places on my shelf and handled with care
But sometimes the thunder shakes them close to the edge
And the storm is coming in

So it's broken glass on a hardwood floor
Once was here, now no more
It seems
So I take the glass and stab the throat
So I can hit the holy note from my hymns

And this song is for the prophet
This song is for the poor
And this song is for the holy men
Who abuse our sacred words
And I'll get down on my knees
Hallelujah
I cry out your name

So I hold my arms
Imagining the tenor and the bass singing
And we beat our breast and sing our songs
And whip ourselves tot he candlelight

And this song is to my enemy
And this song is for my priest
And this song is for my eagerness
An ill prepared feast

And I'll get down on my knees
Hallelujah
I cry out your name

And I thank you
And I love you
But I must make you understand
I have become less than a man
And the storm is coming in"

--- "Bell's Palsy", Reverend Glasseye
"Je te lis.
N'arrête pas."

Avec cet encouragement
je me lance 
sans obstructions
"Les Amants du Pont-Neuf" en tête
je vois de l'eau
une rivière
un fleuve
une péniche
et on rit.

Par ici,
c'est par ici.
Tous sont les bienvenus.

Dans ce thorax,
dans cette cage,
un astre ardent
qui émane
qui projette
dans toutes
les directions
ne se souciant pas
de sa destination
de ses compagnons
ou de sa durée de vie.

Savoir que 
la douleur est Inévitable
c'est se libérer
de tout un baluchon
de pourritures.

Recueillir avec soin
chaque paille de sensation
et les répandre dans le vent;
mon astre est fait pour sentir.

J'irradie,
et je veux
m'amplifier
en me combinant
avec tous ceux
qui le veulent aussi.

18 juillet 2015

Le Retour des Sens

Le Retour des Sens (que je m'efforce d'étudier pour en capter les particularités et ensuite être capable de le codifier sur papier) trimbale avec lui tout un arsenal d'effets secondaires et d'ivresses arbitraires.  

Des enthousiasmes inexplicables et imprévus, marchant dans la rue avec un sourire béat. La capacité de me concentrer sur le Maintenant, ce qui me laisse un peu beaucoup ébahi par les assauts paralysants du Réel. Une effusion d'idées et de pensées, et pour la première fois en tellement longtemps le besoin d'avoir un petit carnet + crayon dans ma poche, comme avant, pour ne rien perdre. De douces rêvasseries qui se déplacent dans la présence corporelle et incarnée de cette fusion Corps & Esprit que j'appelle "Moi".

Mais aussi, ce qui pour moi est plus difficile à gérer, des entrains que je ne peux que qualifier d'égoïstes... conséquence directe d'avoir lentement appris à m'administrer le respect que je mérite, et donc de considérer que je ne peux être un individu positif et apte à contribuer que si mon propre bien-être est tout en haut de la liste de mes priorités.

C'est douloureux, par moments; je regarde mes enfants et je constate qu'ils ne sont plus pour moi les êtres quasi divins qu'ils étaient auparavant. Mon amour n'est pas moindre, mais... (comme c'est difficile à admettre) je pense à moi avant tout, tout en n'ayant pas perdu le sentiment de devoir et de responsabilité que j'ai envers eux.

Nouveaux "paradigmes" que je dois appréhender, instinctivement (ma seule approche, l'attitude qui me convient le mieux), avec les troubles et petits moments où je me sens dépourvus que ça sous-entend.

Mais ça aussi, je le reçois comme la lumière trop forte du soleil sur mes yeux fermés.

17 juillet 2015

mon dix sept zero sept à moi

Des mots nouveaux, des yeux nouveaux, s'engager sur le sentier, n'être qu'à l'orée de [...] mais sentir que [...]. Tourner le regard vers le bas et constater que je suis nus pieds, vulnérable certes mais surtout apte à absorber chaque sensation que l'aventure a à offrir. Puis vers le haut et me perdre dans l'abstraction de l'Infini. 

Dans mon abdomen une drôle de créature qui se débat sans raison, dilemme entre fight or flight alors qu'il n'y a pas l'ombre d'une ombre. Décider de me plonger dans cette perturbation les yeux fermés. Une vieille phrase qui me revient: "des zones obscures d'inconfort et d'allégresse".

À la surface de ma Pensée des vagues, comme des caresses, qui de façon muette me transmettent un message qui dans ma tête devient mots: "tu es en vie et tu dois être conscient de la chance que ça sous-entend et du privilège que tu as de pouvoir passer des moments légers et intimes et hilarants et silencieux avec des individus qui décident de t'accepter dans leur proximité et de partager avec toi et de recevoir ce que tu partages... l'émotion innatendue que tu as ressenti quand M. t'as serré l'autre soir (accolade masculine et respectueuse mais sincère)... le cadeau spontané que B. t'as fait, et qui te démontre une fois de plus qu'il a autant d'égard  pour toi que tu en as pour lui... la façon posée et respectueuse que F. a lorsqu'il s'encquiert de toi... ce regard inquisiteur (ou intéressé?) que tu aperçois parfois chez M. dernièrement, comme si tu étais maintenant visible aux instruments de détection de son radar... et surtout, cette considération prudente mais entière qu'A. manifeste envers toi... tu es attentif à ces manifestations de Vie, cette Vie qui te sourit même quand tu lui tournes le dos, même quand tu dors, et qui n'a pas de rancune contre toi quand il t'arrive de passer plus de temps avec l'envers de la médaille."

L'animal continue de s'agiter dans sa cage, j'essaie de le calmer mais ça ne semble pas fonctionner. Jusqu'à ce que l'évidence s'impose: je n'ai qu'à ouvrir la cage.