Des mots nouveaux, des yeux nouveaux, s'engager sur le sentier, n'être qu'à l'orée de [...] mais sentir que [...]. Tourner le regard vers le bas et constater que je suis nus pieds, vulnérable certes mais surtout apte à absorber chaque sensation que l'aventure a à offrir. Puis vers le haut et me perdre dans l'abstraction de l'Infini.
Dans mon abdomen une drôle de créature qui se débat sans raison, dilemme entre fight or flight alors qu'il n'y a pas l'ombre d'une ombre. Décider de me plonger dans cette perturbation les yeux fermés. Une vieille phrase qui me revient: "des zones obscures d'inconfort et d'allégresse".
À la surface de ma Pensée des vagues, comme des caresses, qui de façon muette me transmettent un message qui dans ma tête devient mots: "tu es en vie et tu dois être conscient de la chance que ça sous-entend et du privilège que tu as de pouvoir passer des moments légers et intimes et hilarants et silencieux avec des individus qui décident de t'accepter dans leur proximité et de partager avec toi et de recevoir ce que tu partages... l'émotion innatendue que tu as ressenti quand M. t'as serré l'autre soir (accolade masculine et respectueuse mais sincère)... le cadeau spontané que B. t'as fait, et qui te démontre une fois de plus qu'il a autant d'égard pour toi que tu en as pour lui... la façon posée et respectueuse que F. a lorsqu'il s'encquiert de toi... ce regard inquisiteur (ou intéressé?) que tu aperçois parfois chez M. dernièrement, comme si tu étais maintenant visible aux instruments de détection de son radar... et surtout, cette considération prudente mais entière qu'A. manifeste envers toi... tu es attentif à ces manifestations de Vie, cette Vie qui te sourit même quand tu lui tournes le dos, même quand tu dors, et qui n'a pas de rancune contre toi quand il t'arrive de passer plus de temps avec l'envers de la médaille."
L'animal continue de s'agiter dans sa cage, j'essaie de le calmer mais ça ne semble pas fonctionner. Jusqu'à ce que l'évidence s'impose: je n'ai qu'à ouvrir la cage.
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