13 décembre 2004

Frisson

À force de tout donner à tout le monde, autant que je le peux, j'ai peur d'être lentement en train de perdre mon identité. Éventuellement, j'en viendrais peut-être même à ne plus penser de façon à être encore capable d'écrite. Ça fait peur. On dirait que je me vide, et qu'un jour je le serai complètement, sans que ça me révolte.

7 décembre 2004

Neige

Je n'arrive pas à l'oublier. Ça tombe, ça gèle, tout disparaît dans le crachat de Décembre. Verglas, petite grêle qui pince les joues. Mes chats demandent la porte et puis voient quel temps il fait et font demi-tour.

Le matin, le soir, je fais à pieds le trajet entre l'arrêt d'autobus et ma maison, une marche d'environ quinze minutes. Vingt minutes ces jours-ci, avec la glace cachée et les bancs de neige. Je m'en réjouis, même quand le matin je suis tout endormi et que j'ai froid. La marche active mon coeur, et me réveille plus que le café. Le silence. Le vent. Les arbres. Parfois la lune, parfois les lueurs lointaines de l'aube fantasmatique. La noirceur, le matin comme le soir. Je ne vois que la noirceur, et j'en tire plaisir. Ça me met en tête la Noirceur de ce temps de l'année, et ça m'aide à comprendre la symbolique païenne (et donc sempiternelle) de cette période.

Ça tombe encore. J'espère que vous en profitez autant que moi, mes amis.

Je pense à vous, où que vous êtes. Marie, Martine, Hugues, Yan, Stéphane, Julien, Philippe, ma belle Julie, Cindy, Michel mon père, Mireille ma mère, Geneviève ma soeur. Sylvain. Christian. Je vous trimbale tous et toutes, et je n'ai pour vous que respect et amour. J'aimerais vous le dire en personne, mais pour l'instant je n'ai que cet espace à ma disposition.

'Soir.

Silences

Moins de mises à jour depuis quelques temps. Pendant mes heures de travail j'ai moins de moments d'évasion, et puis le soir je suis crevé, je me couche tôt (trop tôt).

Mais je suis étrangement contenté. Je ne suis pas habitué. Le froid me convient, mes pensées me nourrissent, mes enfants me comblent, mes lectures me remplissent, et mon existence... m'éblouit, dans tout ce qu'elle a d'horrible, de raté, de triste, de magique et de merveilleux.

Les futilités me sont bien évidentes... je ne perds pas ma salive, mes larmes, mes sourires. Je travaille à mon écriture, ai presque oublié les projets de publication. Je contemple mon roman en cours, ce qui est écrit et ce qui reste à écrire, et l'ampleur de la chose m'effraie. Quand on a peur de sa création, l'opinion des éditeurs est bien méprisable.

Allez donc marcher dans la neige. J'en fais de même.