22 janvier 1995

Dans un souterrain,
qui est presque une cave.
C'est sombre et c'est brun.

Il marche et avance,
mais voit parfois qu'il ne progresse pas vraiment.

Avec sa langue arrachée,
il arrive parfois à toute manger sa soupe.

Ce qu'il voit au fond de ce bol d'argile blanche,
c'est un bout de céleri qui
(on le voit bien parce qu'il est coupé)
ne sert à rien sans
une soupe, ou d'autres légumes,
pour l'accompagner.

Puis il regarde les meubles,
et en se fermant les poings
il arrive à les voir hybrides et doubles,
géants construits des arbres qu'ils ont déjà été.

Alors son cœur devient sable mouvant par sa texture,
piège ou chaque regard y pousse un Attrapé.

Incertaine et paralysée devient la respiration.
Tremblant ou méfiant, il se fâche.

Il se souvient qu'il a déjà crû à l'immobilité des choses.
Et il se met à haïr sa propre rapidité.

Puis il devient mou et se dit qu'au premier jour
où il s'est sentit malheureux,
il aurait dû se coucher et ne plus bouger.

Il regarde les escaliers et se dit de faire attention,
car on ne déboule que vers le bas.

21 janvier 1995

À regarder cet éparpillement d'arbres,
je sens assez bien
l'ombrageuse et incertaine qualité
de ce qui pour certain
doit sûrement cacher
ce qui fait peur,
et ce qui fait oublier les recours pénibles
de ceux qui nous mènent.