6 octobre 2013

[Fouiller les archives #02]

Le Néant est partout, cela va sans dire.  Mais il est peut-être encore pertinent de souligner qu'il faut continuer de vivre sous cette Domination, tenter d'évoluer ou tout simplement de cesser de régresser, avec autour de soi l'air ambiant de la nausée-abonde Fin des Temps Humains.
 
Oui, l'Humanité est morte de l'intérieur depuis un bon bout de temps déjà; l'avarice généralisée, les abus de Pouvoir de toutes sortes, la prolifération des Névroses, sont des pustules boursouflées à la surface du Cadavre.
 
Mais nous sommes ici, maintenant, et à part se suicider on ne peut pas faire grand-chose.  Sauf, peut-être, rester civils malgré l'effritement de la Civilisation.  Question de rendre plus agréables les derniers instants du Mort.
 
Ne pas faire de mal, donc.  Ne pas voler, subjuguer, violer, tuer, haïr, exiler, accuser, mépriser, démunir, dévaliser, déshériter, DÉTRUIRE.  Est-ce trop demander?
 
En définitive, rien n'a d'importance que ça.
 
Tout le reste (ambitions, réussites, conquêtes, appétits, héritages, vengeances, rancunes, traditions, blessures ancestrales, vertus, supériorités, créations, chef d'œuvres, monuments, philosophies, croyances, découvertes) n'est que Fiction Humaine dont il ne restera rien dans quelques années, quelques décennies… après notre mort ou après la disparition de l'Humanité, toutes deux inévitables.
 
"Come on people now
Smile on your brother
Everybody get together
Try to love one another
Right Now."

27 mars 2013

[Fouiller les archives #01]

Je continue de penser que le Cerveau se manigance les opinions dont Il a besoin pour justifier, expliquer et signifier la Personne à qui Il appartient.

Ainsi, l'Écrivain manqué que je suis, ayant abandonné l'écriture, en est arrivé graduellement à ne plus trop voir l'importance de la Littérature, et même de l'Art en général, tout en continuant, par habitude, d'en être intéressé, attiré.

Avec le temps, cette attitude inconsciente se métamorphose en quelque chose de plus précis; quelque chose comme une philosophie selon laquelle, bien qu'objectivement inqualifiable et donc sans réelle valeur quantifiable, l'Art dans son ensemble est tout de même important car il nous permet de se détourner du Vide (qui lui, au delà d'une initiation primaire avec ce qu'Il est, n'a absolument rien de bon à nous offrir).  L'Illusion étant donc ainsi une bénédiction, dont nous serions bien fous de ne pas nous prévaloir (sans toutefois vouloir ou pouvoir oublier qu'il ne s'agit toujours que d'un baume sur une plaie qui ne guérira jamais).

Et puis, plus tard, cette Constatation ayant été absorbée, sédimentée, voilà que ça se transforme en une Pensée plus profonde encore.  Une vaste réflexion où, tout en étant conscient de l'aspect utopique et irréaliste de la chose, on se dit que pour passer à autre chose à l'échelle de l'Humanité, il faudrait tout démolir, incluant ces beaux passe-temps qui me sont si essentielles.

Mais immédiatement je me reprends... je me dis que non, ça ne peut pas être vrai...

Et je jongle avec ça, sans appuis ou support externe.  Jusqu'à ce que je lise Island de Huxley, et que j'y trouve une élaboration précise de cette même idée.

Voyons vers quoi me mènera ensuite mon Cerveau...