24 décembre 2015

24 décembre 2015

Like Ebenezer being haunted
by the Ghost of Christmas Present
I see
I think I see
and there you are
dear one
to behold you
is to feel you
and feeling you
I am
I am
happy.

18 décembre 2015

In this momentous ALL perceived as the present moment I hear you but almost not over the beat of this celestial body in my chest…

Frantic, insisting, anxious, joyous, metronomic beast, it keeps everything going, propels and rushes, freezes then starts, gathers its strength and then leaps.

Imperious, it commands me, demands my attention, then pushes its willful emanations out of me:

I will not accept
that I was wrong
all these months
lying to myself
or misunderstanding
no
I wasn’t
you weren’t either
it was Real
it was True
which means it still is.

As it was said:
pain is inevitable
but it’s all worth it.

I haven’t given up
and hope you haven’t either.

I still believe
in everything I’ve said
all the things I’ve thought
and all that I’ve felt.

Namely:
that I am grateful;
that I recognize
how amazing
how precious
the situation is;
that I want to build on this;
that it is
most meaningful to me
and as such
I confer upon it
all the accoutrements
of Sacredness;
that my heart is growing
(sometimes out of control)
with no clear trajectory
or destination
but that this is
how it should be;
that I am open
to everything
and accept
that it might change
or stop or die or evolve or grow or…
BLOOM.

In this Season
of confirmed Solitude
wherein was proved
the painstaking unraveling
--- utter and consummate ---
of my societal Self,
the essence of You
permeates
the core of Me
even now
despite the Absence
of your Presence;
you will live in me
until the end
no matter
what happens.

13 décembre 2015


chants grégoriens
que personne n'entend
sur décor de Peste
et d'Inquisition
rien ne change
allez-y
pêtez-vous les bretelles
continuer de prétendre
que vous êtes capables
de vous contempler
sans vous brûler les yeux
et proclamez
vos Grands Principes
et faites la Morale
et jugez de haut
portant votre couche
dégoulinante
sur votre tête
pointant le Néant du doigt
juchés en haut du mat
et criant: "Terre!"
elle vient de où
votre autorité
crédibilité dorée
de quelle école
achetée avec quel argent?
oui
c'est bien
ce que je pensais
la Nef des Fous
est partout
est tout le monde
est tout le temps
est sans raison
là est la surface
là est le fond;
qu'on le veuille ou non
c'est tous ensemble
que l'on flottera
ou que l'on coulera

3 décembre 2015

it seems to me
(but why?)
that my Silence
is just tantamount
(for most, if not all)
to agreement
tacit acceptance
passive manipulability
yet when I do talk
(clumsy hesitant fumble)
the easy way out is chosen
and my pronouncements
are malleably shaped
into whatever suits the listener
so as to remake the past & present
realities
into whatever suits
him/her
best

so what happened
to Listening
does that even mean
anything anymore

who ever said
that understanding
should come easy
with no effort
at transposing
our mind into
somebody else's

I repudiate easy Truths
I turn away from conventions
cowardly proverbs
passed-on resignation
they make me sick 
to my stomach
allergic repugnance
irritating insistance
upon the systematic
gathering of clues
tidbits 
nuggets of fact
simulacrums of fancy
gruesome testimonies
to Innocence and/or Experience
yeah, me maties

the next Ice Age
will NOT be televised
(on the contrary)
it's happening inside us all
right now
for a long time now
denying us our right to envision
(you see where I'm going with that)

every one of us
who imagines something new
digging up 
instead of using the cast
questing for
not paying for
tearing out of our beings
without anybody knowing
yeah
that's what we need
to be concerned about

there are few of us
but a fraction of an infinity
is a veritable army

let us take arms
and fight
for our right
to gush
kiss
hold
seek
explore
gather
invent
adapt
adopt
change
improve
invert
(covert peaceful gentle revolution)
insert
our spiritual DNA
our psychic revelatory
abnormalities
into
the cursed
fated
destined
doomed
directives
of our Age

I want to walk
between mysterious rows 
of forbidden books
with the girl of my dreams
holding her hand
kissing her there
hearing her laugh
my hand on the nape
of her neck
while we smuggle
forsaken knowledge
back to the Circle
of our crazy friends
while my children
use scrap metal
and foam
and electric tape
to materialise
their thoughts
into new
shocking
(rows upon rows)
contraptions of
imaginative sweet
tender bright
emanations
of their own unique
manifest giddiness

let us join

2 décembre 2015

C'est le Brouillard complet, ce qui donne toutes les latitudes à l'Imagination, qui pour moi est Toute-Puissante, Surnaturelle, Totale, Gouvernail de mes nuits et Baluchon de mes jours. La Palette est variée, si variée, je ne peux jamais être en terrain connu, me fier à mon expérience, être sûr de moi. Une vie entière dans les souliers du Perdu. Mais je l'accepte et (j'ose espérer) en tire profit.

Ça va de "Noir Néant" à "Lumineux Désintégrant". Il y a de tout. Et l'équivalence objective de ces États demeure une de mes pseudo-certitudes.

Or (or des fous) depuis deux semaines, je suis heureux de constater que ce n'est pas la Noirceur qui domine. Ça prend plusieurs formes, assauts d'une fulgurance schizophrénique qui est difficile à absorber mais --- encore une fois --- je l'accepte. Même quand ça veut dire que les larmes coulent sur mes joues jusqu'à ma barbe, aux yeux de tous les passagers de l'autobus 705 qui me ramène dans ce logis de Sorel-Tracy pour lequel j'ai signé mon âme au Diable.

Non, même si c'est la douleur qui quémande mon attention avec le plus d'insistance, même si il y a des moments où tout est Blessure, ce n'est pas elle qui est souveraine. J'ai confiance. En moi, en toi ma très chère Bellamie, en nous, en tout. Je sais que peu importe ce qui arrivera, peu importe ce qui me tombera dessus mercredi prochain, ce sera pour le mieux et je survivrai et mon apprentissage en sera gratifié. Et la colère ne fera pas partie de ce que je suis (je n'ai même pas à fournir d'efforts pour la repousser, elle glisse sur moi). Et l'amertume ne sera pas l'aboutissement de ma démarche. Et l'Amour persistera, vulnérable mais néanmoins d'une puissance stupéfiante, irréductible, indéniable. Et à travers tout ça, plus souvent qu'autrement, c'est à ta souffrance que je pense, et elle me donne envie de pleurer tout autant que la mienne. J'espère, j'espère, que tu ne souffres pas trop, et que tu auras la sagesse de te diriger vers ce qui est le mieux pour toi.

Quant à moi... je n'en sais rien. J'improvise, comme toujours. Et je gaffe, comme toujours. Mais j'espère... que je vais être encore en mesure de fixer tes yeux, d'admirer la lumière sur ta chevelure, d'écouter ton âme incomparable. J'espère... que je ne t'ai pas fait de mal. J'espère... que tu ne regretteras pas notre rencontre, et tout ce qui s'en est suivi. J'espère, et espère, et ne désespère pas. Tu te rends compte: je ne désespère pas.

Et c'est encore avec une gratitude à m'en briser le coeur que je repense à ces moments que j'ai passé avec toi, et à tout ce que tu as partagé avec moi.

Je suis prêt à tout, à toutes les éventualités et à tous les destins, mais j'ai confiance.

27 novembre 2015

Le Labyrinthe, encore une fois. [...]

Dans mon carnet usé, plié, cerné, ridé, j'écris:

"Mes battements de coeur sont réguliers et calmes, mais dans ma tête tes mots résonnent d'un sens puis de l'autre. [...] Dans tous les cas il y a incompréhension. Un bond spatio-temporel que j'ai manqué, passage dans un univers parallèle où il on dirait que c'est le Pire qui s'est concrétisé. [...] Et c'est cette inconscience qui doit probablement être mon pire péché, à tes yeux du moins. [...]"

Assis sur le sol de pierre froid, je tourne les pages de ce callepin, comme si mes propres écrits pouvaient me véhiculer une quelconque bribe de sagesse.

Je regarde d'un côté de ce couloir, de l'autre, sachant très bien qu'en fait il n'y a pas de sortie. Seulement une fuite constante, échappant au Minotaure pour plus ou moins longtemps. Oui, je vais continuer d'arpenter ces interminables allées déambulatoires, [...] Et je n'ai pas plus de raison de persister que j'en ai d'abandonner. Tout s'équivaut. Non, ce n'est pas vrai. Voilà la maudite malédiction: quand [...] la douleur s'estompe, et je peux laisser chaque seconde me traverser sans que ça soit une dégradation indigne.

Je ne sais rien, plus rien. Et le hurlement résonne, me semblant encore plus près.

25 novembre 2015

Matin froid, tout illuminé d’éblouissement, tendant vers des essences hivernales. Ligne nuageuse artificielle contre ciel tout bleu; beauté défigurée. Éveil neutre, à la limite de l’indifférence. En marchant, une pensée: 

« À la lumière matinale, tout semble futile, tout est équivalent, toutes nos activités ne sont conçues que pour une chose : désarçonner ce Temps qui nous passe dessus. Désarmer ce Réel qui à tout moment menace de nous déverser son Trop-plein, voire de faire céder le barrage complètement. »

Je pense à elle, fraîchement éveillée dans sa « thébaïde épurée, » et suis aspergé par un petit espoir triste, un chagrin souriant, car malgré ce qui se passe ou ne se passe pas, malgré Novembre qui fait des siennes, malgré cette Solitude qui veut me faire payer pour les outrages diffamatoires que j’ai prononcés à son égard, malgré l’hébétude désemparée qui m’habite du matin au soir, la vision de son visage… est douce. Est belle. Est là, juste ici, sous mes parois crâniennes, pour m’accompagner. Pour me détourner de ce qui trop terne ou brutal. Pour me remettre le nez dans ce qui a le potentiel de m’élever. Pour me rappeler à l’ordre et m’inciter au chaos. Pour infliger à mes lèvres une légère flexion vers le haut, à mes sourcils une détente et un apaisement. Pour m’aider à être mieux épris de ma conscience, plus conscient de mes ferveurs.

Je ferme les yeux et la salue.

24 novembre 2015

Comme des créosotes funambules qui charment ou déchantent, des images retenues par la mémoire.  Moments de plénitude, placés sur l’Horloge comme un linceul, où l’Individuel était abandonné volontiers, au profit de l’élan vers le Mystère de l’Autre.  Les yeux tournés vers les nuages et l’horizon; donc vers l’Idéal et l’Avenir.  Une nuit passée à se regarder dormir, alors que la proximité tentait d’abolir l’espace de l’entre-deux.  Cohabitations de courtes durées, prendre l’habitude de nos habitudes; secondes paisibles, confidences, confessions.

Avant la contraction et le besoin de l’hermétique que nous emmène l’Hiver qui approche.

22 novembre 2015

"Is anything as lovely to me
as the truth in love?
I'll take it over freedom any day.
It brings me ever an' this time to my knees
An' on my knees I run away

Yes I know your sticks an' stones
they will easily break these bones
an' all my words come back to haunt me"

21 novembre 2015

Méandres hésitants
le sol est ferme
mais il y a Brouillard
(ou est-ce des signaux de fumée?)
je ne vois plus le Phare
ne sais plus où est le Sud
où est le Fleuve
la Verdure.

Je n'entends rien
silence mystérieux
sybillin et voilé
que je n'ose pas briser.

La statue est là
quelque part
je ne la trouve pas
le faisceau de la Tour
me manque
et je cherche encore
le feu qui brûle
mais qu'y puis-je?

Qu'importe
une brume
n'est pas
un Labyrinthe
ce qui est caché
peut être caresse
autant
que menace.

Ne pas se laisser affecter par l'Extérieur
jouir de cette promenade intriguante
car Maintenant il n'y a que ça
demain ne m'importe pas
je me retrouverai peut-être
Ailleurs
sous un ciel dégagé ou
dans un autre brouillard
à osculter une autre statue
(ou la même ayant bougé)
ou je parviendrai au bord
du Gouffre sans le voir
et je
       t
        o
          m
             b
              e
                r
                 a
                   i
et qui sait
ce que ça donnera?

Qu'importe.

Car mes yeux baignent
dans des volutes attirantes
convoitises palpables
je vois les traces
de pas du Possible
il n'en tient qu'à moi
de les suivre
ou pas.

Des instants
post-crépusculaires
qui me lassent
je m'accomode par respect
mais je veux autre chose
mes synapses me quémandent
tout autant que mes appétits
et je n'ai pas peur d'être seul
plus peur d'être entouré non plus.

Je refuse l'opprobe
la panique
les reproches silencieux
la giffle du silence
l'insulte
l'indignation
l'obfuscation
la sériosité bornée
la culpabilité
mais aussi
les caprices
l'ignorance
le narcicisme
et l'abandon
et la couardiase.

Honnêteté et bravoure,
c'est ce que je veux incarner.

Et il ne faut pas oublier
qu'une question
--- peu importe
comment elle
est formulée ---
demeure dans le domaine
de l'incertitude
et a l'humilité
de ne pas se faire
affirmative.

Et celui qui pardonne
est peut-être le seul
qui puisse s'attendre
au Pardon.

Ne rien oublier
garder en tête chaque pixel
de cette claque magistrale
donnée par ton père
chaque milliseconde
de ce jour 
où ta mère 
t'a envoyé paître
chaque once de mépris
qu'on a eu pour toi
mais pardonner
--- pour soi.

Quelle joie:
devenir daltonien
à la couleur
de la Mort;

sourd
à la voix
du Charron;

conscient
des attentions
d'Orphée;

myope
à la présence
des Krakens;

me glorifiant
dans le fumet
de l'anonymat et
de l'absence de pouvoir;

reconnaissant
car l'absence de goût
me permet d'imaginer
toutes les saveurs
toutes.

Cette plume qui descend
c'est cet oiseau
qui l'a perdu
(c'est le Vent!
c'est le Vent!)
je vais l'attrapper
avec ma bouche.

I'm S.G.
secret apprentice shaman
I'm still looking
for the Magick.

And I won't warp myself
for anyone.

12 novembre 2015

Pour A. (Muse singulière)

Douce féline, mains délicates, sourire calme, lèvres ravies, yeux sibyllins de Joie.

Âme fauve et indomptée, authentique païenne au regard perçant, tes touchers sont amènes, satinés, vulnéraires.

Dans ta thébaïde épurée je trouve quiétude et bonté, donne libre cours à mes inclinations, mes appétences, chimères ou mirages fantasques.

Me révéler, me dépouiller, que tu en fasses de même, que nos conjonctures temporelles nous prédisposent aux entrelacements enveloppés.

Que chacune de nos communions soient propitiatoires, infuses de probité, fécondes de souffles contemplatifs et inspirés.

S’il y a plénitude le temps d’un instant c’est que notre dyade est légitime et précieuse.

Soyons.
Syncopes irritées
(éréthismes impatients)
qui nous traversent
--- inopinées ---
les mots
des mots
nous les retournons
à notre avantage
nos Confiances
les induisant de Vérités
(ombrageuses
tristes
radieuses
étincellantes)
même quand nos paroles
sont maladroites

Tout est devant nous
(affluences astrales
nuées de corps célestes
)
je dois arrêter
de regarder
où je mets les pieds

Le pire qui puisse arriver
est un Bloc glacé
qui continue de se dissoudre
de perdre de sa prestance
(aura fulminant)
les gouttes perlant
jusque dans mes mains

Je dois tout simplement
cesser de boire
de cette eau là

10 novembre 2015

Hier
ma main sur la tienne
ta main sur mon Astre
qui bat sans se battre;
recevoir et donner
donner et recevoir:
c’est nourrir la Flamme.

Ce matin
un de tes cheveux
sur ma chemise.

7 novembre 2015

Loose Leaves, by Bright Eyes



"There are stories in the soil, loose leaves cover the ground
There's volumes in the forest, no one reads out loud
If I could take them down off of that mountain shelf
We used to climb but no one tries to go up that far now yeah

We're all too busy working, entertaining ourselves
Forty hours television and prescription pills
Well I take two a day to make my brain behave
It never does but who's to say at least my doctor gets paid

So that's fine, yeah come by we'll take the afternoon off
We can kiss and undress or if you want just talk
Cause I've got nothing real, just empty space to fill
And you're my girl I like your style just imagine all the time we could kill

And time's not poison but once you drink it all you'll die
So let's just sip it real slow
Yeah we can nurse it all night
Try to believe that once it's gone
We'll pour another round and come back to life
Come right back

I guess I'm moving faster now or that's what they said
And though some days still take forever I can't disagree
Because it seems to me that I wake up and sleep
Look in the mirror have no idea what happened in between

But I remember counting days down 'til the year could be done
So I could scatter all my notebooks on the prep school lawn
And disappear again into a summer's bliss
Of staying out and sleeping in and getting drunk with my friends

That's gone and I know that it won't ever come back
I accept I won't cling to what I had in the past
But life's a slippery slope, regret's the steepest hill
Hope for the best, plan for the worst 

and maybe wind up somewhere in the middle

And I'm not saying that I know what I want
But I know what I don't, don't want to rot in my room
And never know what could have been
Believe what everyone else tells me is true
Yeah, they say 'true'
That's what they say
"

Couldn't have said it better myself.

6 novembre 2015

they are the lights;
what is a Light?
Darkness is mine,
and Light is thine

I love them both,
I make an oath:
to look with Grace
on their Embrace

and as for me,
I'm filled with Glee;
too weird to Love
my mind a flood

aiming to sink
up to the brink
in my Despair,
safe in my lair

I offer up
my heart to Luck,
my soul to glories
of deadly Stories

I burn my eyes
with golden Lies,
lost in a Maze,
a joyous haze

I'm lost to fancies,
grim fantasies;
sweeped off my feet
by those I meet

Imagination
and make believe:
my Education,
it's them I'll weave



5 novembre 2015

A time will come
(won't it?)
when I will cease
to be wary
of reckoning
(red foreboding glyph)
for all my
golden hours;

when guilt 
(parasite
gut-worm
of Conscience)
will not have to be
dodged
(or blithed out)
at every corner
Day and Night
for events reals
or hypothetical;

when Time
will be renewed
in its Density
and Fabric
(tell me more)
made whole
into a thing
of Substance;

when holding her hand
holding her close
will not have to be done
on a schedule 
(make every breath count)
on the clock
(tick tock)
with so much planning;

when the days spent
with my children
(so little time)
will no longer
be made up
of sweat and toil
(not-merry-go-round
of senseless repetition)
in a faraway world 
parallel to theirs;

when I will catch up
with myself
(soon, I hope?)
and there
shall make a stand;

when I will fully understand
that all of my curses
(I cultivated them so well)
can be made
into blessings;

when I will grasp at last
that the darkness
inside of me
is a source of strength
(it will be made to
by hook or by crook
or else what a waste)
and so should never
be shunned
or be made
to shrink;

when by virtue
of the ink
on my fingers
and in my blood
I will become
a custodian
of storytelling
(you wish...)
in humble obscurity
seeming uselessness
and justified indifference;

when I won't have to submit
(you think that's possible?)
and will be master
of my comings & goings
into human society
or my solitary retreats;

when I will reach
(after endless building 
and finding
conjuring 
and summoning
excavating
burgeoning
bridging
rejuvinating
ressurecting)
the multiple
the infinite 
intimate places
that I can call
Home.

4 novembre 2015

In(tro)spections

Survival having been foisted on to me, it is with a clear Eye that I now look upon my murky Mind. I see one who, crushed by the years, then had the rock rolled off him, and was told to go his way. One who was battered, bruised, scarred, bleeding, limping, anxious, reduced to a tiny puddle of human essence.

Having been incinerated alive, there was almost nothing left of me. I took it upon myself to heal, and I did. My survival is no longer in jeopardy. I can smile, I can love, I can function, I can stand up for myself, I can feel pleasure. As if the symbolical conduits between my Brain and the rest of my Being had been re-established.

But there is a part of me that sometimes still doesn’t want to live. Doesn’t feel it’s worth it. Doesn’t believe he can build anything except in his mind. Doesn’t want to keep going in an unsuitable life with a smile.

Doesn’t want. And yet does. It’s Ying/Yang, Black/White, and I’m ever trying to reconcile the two without it becoming a blurry glob of greyness.

It’s like I don’t care anymore, so everything is easier. But I fear it’s a dangerous attitude; how can I tell if I am being indifferent to something that is not acceptable?

I don’t know. I don’t care. Case in point.

Before, I cared but couldn’t feel; now I feel but do not care.

And as a result I feel closer to the Void than ever before. Infused with the Imminent End in All Things. Struck by the inevitability of solitary suffering. Stunned by the infuriating irritation of Possibilities.

‘At Peace because I am alone,’ is probably what it comes down to. I see it, accept it, but am struggling to acknowledge all the far-reaching ramifications.

But none of my questioning matters
I still have to
nod and obey and comply
curb and control and mute
whether I wrack my brains to create
or numb it with diversions…
it’s all the same.

It’s all the same. But is it? No, not entirely. The charged up voltage I feel in me when I’m right in the center of the exhilarating Mindtrip… that’s not the same.  But it’s so seldom that I feel it, so difficult to achieve in this context, that it’s a constant struggle not to
give up give in give way
to Stupor & Silence
Fear & Loathing
Despair & Distress.
Alone.

So I hang on (to you)
and I stand straight (by you)
and I feel (with you)
and I write (for you)
and it keeps me going.

Maybe all it is
is the result of
having been famished;
I need to take it slow
or else be sick
not aim for the gluttonous feast
but not give up
on nourishment either
take my time
reclaim (what has been lost)
rebuild (my strength)
re-establish (my world)
recover (my Self)
remove (what is harmful)
retrace (my steps)
return (to my rightful Mindscape).

Until finally
I can plunge and swim
in the waters of my living Self.

3 novembre 2015

L’Algèbre de la Hâte
géométries variables
complexités post-euclidiennes
à en dérouter Pythagore
l’équation craque
sous le poids des inconnus
juxtaposition incongrue des paires
symétries inouïes
dérivés inattendus
exposants hexaglyphiques
sous le Signe Factoriel
du Néant Infini
(Ø )
le Chaos Absolu
à la base zéro
négation même
de l’Univers Entier,
Premier,
Primaire.

31 octobre 2015

Last Autumn
I fell
now
the Year's revolution
has almost reached
the cyclical point
of that Fall

I can still taste
oppressive
November
tearful despair
striking everywhere
at any time
in a crowd
at the store
on the street
at my post

(that grey heaviness
forever linked
with those times
unpleasant reminder
of mistakes
misunderstandings
selfish strivings)


disintegrated
everything
burned off
but the Gold
making me into
even more
of a difformed
Misfit

I don't care
about shit
anymore
I care about
Light
Love
Visions
Vistas
Joy
like I
always did
now
exclusively

broken
completely
irrevocably
for my Day
and Age
unable
to stand for
the People's Poison

no more
to be drawn
into tense
scarecrow tragedies
unnecessary strife
ever repeated
renewals
of domination

always
before now
my head clouded
my heart buried alive
dragged down with worry
over other people
their feelings
and needs

(easy
encouraged
lazy way
of avoiding
everything)


generosity
twisted
out of shape
empathy
sullied
compassion
abused
love
made a slave

to go back
would be to die
somehow

so
smile with me in Love
or leave me Alone
walk on in
or walk on by

30 octobre 2015

This week

Another
time-block
to add
to our
Mosaic

(heading off
to where
Age creaks
moans and growls
to retrieve
a pleasing
domestic necessity
your cast-off name
inadvertently
revealed
I hope
that blush
is not
out of anger

evening comes 'round
you confide some more
of your Life to me
casually
stumbling back
to your Origins
decades worth
of pure Essence
which you distill
and offer to me
carelessly
generously
and only more of
what I already saw
do I see

wishing
I could contain
retain it all
this part of You
freely offered
so softly I listen
like kissing
the inside
of your wrist

I am
the honored
Keeper
of all this
Treasure)


And what
will it look like
in the end?

Who's to say?

But there's a lot
to be said
about Now.

29 octobre 2015

Curious
tendency
to seek the Other
never wasting 
the occasion
like one would
reach for a Hand
seek warm comfort
under the blankets.

If a person's mere presence
gives you comfort peace
healing acceptance

if you can't help 
but look at her 
no matter
what she's doing

if all her 
revelatory words
feel like
primordial
necessities
because
of her Voice

if she smiles
when you talk
(amused
pleased
proud
endeared
happy)
and even
when you don't

if she's truthful
yet will not
inflate happenstance
occurrences
into gnawing
biting gnashing
clawing tearing
beasts of wrath

if Time is easy
and light
when your
vibrancies meet

if her Gaze
reaches out
and includes
you
gently
inquiring
wondering
tentatively
if all is well

cherish Her
nurture
the Love
savor it
and Live.




23 octobre 2015

Écrits mêlés de la semaine du 19 octobre

(Qu'est-ce qui fait que deux personnes, suite à leur rencontre initiale, décident d'un commun accord de se revoir, et dans certains cas de répéter ces rencontres aussi souvent que possible?)



Autre rencontre
autre semaine
dans l'encloisonnement
de tes murs
ensemble
nous flottons
sur cette aidance complice
(tes mains dans mes cheveux
mes lèvres sur ta nuque)
tu laisses s'échapper
de ta bouche
des paroles insouçiantes
tu es dans ta bulle
moi dans la mienne
mais il y a lien
il y a tunnel
il y a passage
et les tempêtes
sont bien loin

c'est une ardeur calme
qu'il y a maintenant
en moi
et non plus
la supernova &
l'ébullition continue

l'astre ayant refroidit
(avec en son coeur
magma en fusion)
la vie commence à apparaître
le cycle du temps se manifeste
la sérénité s'installe
et avec elle le bonheur
de la contemplation du bonheur

c'est tout simple
mais c'est grand
c'est intime
et ça va plus loin
que toi et moi

c'est fort
mais pas hors de contrôle
c'est vulnérable
mais pas fragile
l'habitude s'installe
mais le Mystère demeure
le magnétisme brûlant persiste
mais n'est plus anxieux
ma vie est toute autre
mais mon individualité 
n'est pas compromise
il y a bénéfices mutuels
sans besoins désespérés affamés
il y a connexion
mais pas lourdes attaches
nous sommes libres
et avec cette liberté
nous choisissons
NOUS
marchant ensemble
sous les cieux changeant







disillusioned
is what it took
for me
to finally start
believing

losing my dreams
opened the way
to dreaming

my heart broke
(in the general despair)
the contents spilled
and I saw it
for what it is

I was betrayed
and I understood
that I had been
betraying myself

caring
was the one thing
I felt I was good at
turns out
I couldn't even
care for myself

Summer did
what it does best
radiating
heat & light & life

Joy appeared
and Love rekindled
and Hope flashed by
and my cataracts
were all at once
revealed and removed

now Fall is upon us
(for all its Beauty
it's still just Dying)
leading us
politely
onto Winter

it will be time
for us
to preserve heat
and huddle and cuddle
closing up
the expansive
mental vistas
which we enjoyed

but I am stronger now
and no Season
and no Person
will stop me
in my striving
to be
to be
Myself

17 octobre 2015

se retrouver
au milieu du Centre
où nous ne sommes
que duo
parmis tant
avancer ensemble
mon bras dans le tien
mots légers
ou pas
se regarder
s'embrasser là
où on s'est embrassés;

se retrouver
dans tes murs
isolés parmi tant
se nourrir
échanger des mots
alors que le soleil
descend;

se retrouver
dans l'autre pièce
collés
se cajoller
et se chauffer
et puis parler
s'apprendre nos lexiques
nos limites
nos attitudes miroitées
un peu plus loin
dans l'ensemble;

la soirée avance
couvre-feu
la luminatiom pourpre
est déclarée
(astre tamisé astres éveillés)
sous les couvertures
les Ulysses entreprennent
leurs circumnavigations;

sans parler
se retrouver.

15 octobre 2015

La fin du jour approche.  Le Royaume des Nuages est au loin, au-dessus de l'horizon (là où il est toujours).  Il attire mon regard, avec ses teintes calmantes et ses architectures gonflées, bombées, blanches et rosées.  Ces contrées lointaines sont faites de vapeurs de rêves; heureux ceux qui sont les récipiendaires des averses qu’elles nous offrent; elles désaltèrent l'esprit, les sourcils cessent de froncer, le pouls ralentit, la fatigue s'estompe, le désespoir qui nous recouvre coule comme de la boue, et c'est avec une vivacité optimale que notre enthousiasme pour la Création est réanimé, ravivé, redressé.  Vivifiés, nous sommes à la fois capables, et conscients d'être capables.  L'Or de l'Imagination se mêlant à l'Argent de la Volonté en un alliage transfigurant.

C’est de ce Royaume que proviennent les émissaires et ambassadeurs du Vent; ils me saluent avec courtoisie, rafraîchissent mon front, mes joues, et puis continuent leur chemin.  Les Arbres, voulant séduire ou plaire aux Entités Maîtresses qu’ils devinent là-bas, au loin, se parent de leurs plus belles couleurs, et sont éclatants sous le soleil d’Octobre.

Je reçois tout cela avec contentement.  Mais pour certains ce Royaume est tout autre, ayant une nature et une vocation diamétralement différentes.  Il est inutile d'essayer de concilier les Royaumes parallèles s’ils ne se ressemblent pas.

Moi c'est à ces nuages-contrées, contrées-nuages, que j'aspire depuis toujours, et à ceux qui comme moi les recherchent.

Ayant passé beaucoup de temps à les contempler avec mon amie la Panthère, l'été dernier, je l'ai compris, je l'ai senti, je l'ai vécu.

12 octobre 2015

quelque part
l'eau sonore
coule
dans la paume
protectrice
de rochers

quelque part
le vent souffle
triste ou non
dans les feuillages
d'arbres
n'ayant jamais
été vus
par un humain

quelque part
des nuages
massifs
se frappent
au mur
infranchissable
d'une montagne

quelque part
un geyseir
intempestif
explose
faisant sursauter
un rongeur

mais ici
(si je ferme les yeux)
ici
il y a des humains
qui m'effraient
qui m'enragent
qui m'exaspèrent
me font rire
et troublent
mes fonds marins

mais si je ferme
mes Yeux
je peux te voir
et je ne comprends pas

tu es humaine
tu habites les mêmes lieux
tu es soumises
aux mêmes contraintes
mais tu n'es pas comme eux

non
pas comme eux
pas comme elles
tu brilles
(malgré ta colère)
tu chantes
(malgré ton silence)
tu émanes
(malgré ta solitude)
tu aimes
(malgré tes blessures)
tu ris
(malgré ta douleur)
tu crées
(malgré le Néant)
tu crois
(malgré le Pire)
tu vois
(malgré la noirceur)
tu entends
(malgré le vacarme)
tu goûtes
(malgré l'artificialité)
tu penses
(malgré la Suporifie)
tu acceptes
(malgré la peur)
tu Es

et près de toi 
je brille
je chante
j'émane
j'aime
je ris
je crée
je crois
je vois
j'entends
je goûtes
je pense
j'accepte
je suis

peu importe
peu importe
ce qui arrive
suivons nous
d'accord?
jusqu'à la Fin
(de Nous ou de Tout)
parce que
(je le sens &
je le sais)
ENSEMBLE
nous pouvons
embrouiller la clarté rationnelle
déjouer le contrôle officiel
salir la pâleur établie
éclabousser l'immaculée stérélité
colorer l'ennui ambiant
illuminer la pauvreté cérébrale
catapulter les enthousiasmes
éclaircir les eaux stagnantes
jouer avec le sérieux

je ne sais pas
comment agir
comment parler
comment offrir
comment confier
comment aimer
comment danser
comment demander
comment plaire
comment penser
comment vivre
comment continuer
moi aussi je suis brisé
mais si
si tu veux
si tu veux bien
me pardonner mes erreurs
être indulgeante
avec mes failles
et me prendre
tel que je suis
je t'offrirai
mes victoires
sans hésiter

à mes risques et périls
encore une fois
je m'ouvre
à l'amitié
inconditionnelle
sans réserve


11 octobre 2015

cacophonie domestique alors j'en rajoute

"is that death metal daddy?"

peut-être mais après c'est un vieux classique rap puis une frénésie serbe puis stoner intensity puis vieux spiritual des années 40 puis folk triste puis balade futuriste puis pseudo hip hop heavy

faut je me réveille après cette sieste involontaire imprévue m'ayant fait le coup de l'ambuscade

je suis crevé mais j'ai plus ou moins atteint l'objectif que je m'étais fixé maintenant je fais le souper après je sais pas j'ai envie de rien mais aller dormir à 18h30 ça ne se fait pas

le ciel devient jaunâtre la nuit approche et elle m'appelle il y a des arbres se mêlant à la lumière des lampadaires qui n'attendent qu'à être observés pendant de longues minutes

comment mêler argent et or quand on ne se sent même pas apte à forger le cuivre?

mais qu'importe l'écriture quelle qu'elle soit est un excellent moyen d'étirer l'agonie sans y mettre fin




envoyer des mots sans savoir si c'est lu si c'est compris juste parce que ça soulage donne l'illusion d'un partage d'une communication alors qu'en fait c'est chacun pour soit

chacun pour soit il n'y a que ça and it's my fault for believing otherwise tout ce qui en a découlé pour moi n'est que le résultat de mon idéalisme entêté

pas un seul serment d'amitié m'ayant été fait qui n'ait pas été trahi

l'ami parfait l'amie parfaite c'est ce que je cherche depuis toujours c'est pour ça que j'écris maudit soit mon romantisme je vis en dehors du monde depuis trop longtemps

alora j'écris n'importe quoi n'importe comment parce que ça fait trop mal de me pencher sur quelque chose qui ressemble à de l'Art chaque mot me poignarde parce que ce sont des missives cruciales adressées à une tribu qui n'existe pas
Ironie:
je suis capable
maintenant
d'être une personne
j'ai envie
de voir des gens
ils ont envie
de me voir
mais
je 
ne 
le 
peux
pas

(menaces qui plannent
si j'ignore
les contraintes
on me rendra
la vie difficile
et néanmoins
ce sera moi
le coupable
de tout)

alors je m'isole
la pénombre touche ma peau
et la tache
ma bouche se ferme
et se scelle
mes yeux se plissent
et s'inversent

je m'enfonce
et les autres
m'intimident
et je me mets
à préférer la solitude

je ne sais plus quoi faire
je ne vois pas de solution
état dans lequel j'ai été
pendant trop d'années

je ne veux pas retourner en arrière

10 octobre 2015

fatigué de réfléchir
ce soir
je tourne
mon attention
vers toi
(Reine de mes Pensées)
et je souris
tu balaies
mes inquiétudes
du bras
et j'en ris

dans l'optique de toi
tout s'endure
tout s'envisage

une tête sur une épaule
devant ce Fleuve qui nous attire
des lèvres qui se rencontrent
près des balançoires sonores

ce n'était que le début 
que vaut l'amour si quelqu'un l'ayant professé en arrive à laisser tomber toute considération pour l'autre? ce n'est peut-être qu'un phénomène passager, comme les nuages ou le soleil, le vent ou la grêle.

et si même durant l'épisode météorologique l'Autre ne fait rien pour toi, alors à quoi faut-il s'attendre plus tard?  à rien, à moins que rien.

idéaliste je n'arriverai pas à abandonner mes idéaux alors il faut me rapprocher de ceux dont la compagnie ne me fera pas souffrir.
jaloux
de la liberté
des autres
qu'est-ce
que ça dit
sur moi
si mon
désir
dominant
est de
me mettre
tout le monde
à dos
en laissant
tout derrière
pour toujours?

colère
haine
imaginée
réelle
que je sentirais
jusque
dans mes
rêves
pour toujours
mais
mais
mais
enfin seul
enfin libre
ou du moins
libéré

vagabonder
aussi longtemps
que je le peux
et puis
me faire
enfermer
et doper
jusqu'à
la Fin

yes please

9 octobre 2015

étrangement c'est quand je ressens la solitude des autres que je me sens le plus seul et que ma solitude me fait le plus mal j'ai fait tellement de gaffes ce n'est plus des gaffes mais des bévues des erreurs des écartades semi-tragiques pas une personne dans ma vie avec avec qui l'aliénation petite ou grande n'a pas fini par s'installer parfois par ma faute mais pas toujours je n'ai pas que des défauts en fait mon pire problème c'est que j'ai le coeur brisé et ce depuis toujours alors à partir de ça le pire peut s'insérer à n'importe quel moment mais c'est comme n'importe quoi il suffit de ne pas se laisser arrêter

mais je vois tellement de tristesse partout et le moteur de tellement de gens semblent être le désespoir et la solitude agonisante et l'appétit affamé mais je refuse de laisser la Faim me contrôller quelle qu'elle soit plutôt mourir il suffit de voir à quoi ça nous mène ce n'est pas humain

bientôt un an déjà que mon ancien univers a été tabula rasé et je la sens encore complètement écorchée prête à n'importe quoi pour la moindre parcelle d'attention c'est triste ça me rend tellement triste mais je ne peux pas m'arrêter à ça je ne peux pas me laisser aspirer par ce navire qui coule je dois nager ou ramer peu importe mais je dois m'éloigner me rendre suffisement loin pour que le naufrage potentiel m'affecte le moins possible c'est malheureux mais je dois penser à moi moi moi et je maudis la nécessité de cet égo-centrisme mais dans la situation précise où je me trouve c'est ça où je coule au fond moi aussi allant m'étendre dans les caveaux impossibles de R'lyeh au fond des eaux

(taper mes mots comme glenn gould sur son piano)

mon problème n'est pas la haine mais l'amour c'est tellement facile pour tout le monde de s'insérer dans mon intellect et alors à des degrés variés je ferais presque n'importe quoi pour la moindre connaissance et je suis terrassé à chaque fois que j'ai l'impression de les décevoir de les blesser de les brusquer de les repousser

ah mais merde si seulement pour une fois (ou deux) dans ma vie j'avais quelqu'un pour qui je compterais autant que cette personne compte pour moi il y a toujours une inégalité et j'admets que c'est peut-être complètement dans ma tête mais j'en ai soupé d'essayer de compenser j'ai assez donné pourquoi est-ce que je me retrouve fois après fois dans des situations où l'énergie coule à sens unique et où je suis de facto dominé et regardé de haut

ce qu'il faudrait c'est que je cesse de donner cesse d'offrir de me positionner moi-même en tant  qu'individu qui a à se prouver ou à mériter quelque chose mais on dirait que c'est tellement rare ça fait tellement du bien qu'on ne peut pas s'empêcher de profiter de l'occasion et donc de moi c'est ma faute dans le fond mais j'aime tellement voir les gens heureux ou moins accablés finalement c'est moi le problème pas les autres

individu attaché à des valeurs idéalistes et démodées je ne suis pas de mon époque mais les humains que je côtois sont de mon époque eux alors la dychotomie fait ses ravages et d'une certaine façon mon champ magnétique repousse passivement alors on me repousse activement et tout le monde est affecté mais eux ils s'en remettent alors que moi j'ajoute ce fardeau à mon ballot de branches et c'est de plus en plus lourd et je n'arrive pas à oublier jamais

j'aimerais être capable de pleurer comme au début de l'année c'était un relâchement physiologique qui faisait tellement de bien mais là je n'en suis plus capable on dirait ça s'accumule indéfiniment dans un bag of holding sans limites et je dois une fois de plus vivre avec

fuire je veux toujoirs fuire pourquoi est-ce que je dois toujoirs rester je m'excuse je te souhaite le meilleur du monde mais je ne veux plus rien savoir de toi je t'en prie laisse moi aller j'ai besoin de rétrécir mon univers et ta confusion est malsaine

quelqu'un peut m'expliquer le crime qui m'a mérité cette sentence?

Celui qui décide de faire de ses passions une priorité prend des risques.  Avec le temps ça le change, les marques flagrantes de son dévouement se manifestent dans tout ce qu’il est; elles lui burinent la peau, teintent sa voix, colorent ses yeux, altèrent sa démarche, et bien sûr transforment ses pensées.  La métamorphose est visible, de plus en plus au fil du temps, et alors sa particularité est exposée aux yeux du monde, qu’il le veuille ou non.

Ceux qui l’entourent, et qui contrairement à lui n’ont pas de vocation particulière, le voient alors comme un étrange, un perdu, réfractaire à l’harmonie sociale, difficile à cerner, défiant les catégories et les attentes, créant un trouble, un malaise.  Dérangeant.

Il devient donc tôt ou tard crucial pour lui de s’éloigner de tout ce qui le considère comme un corps étranger, et de trouver ceux qui --- à court et à long terme --- constitueront avec lui une tribu, un clan, où on peut se sentir en confiance, mettre ses forces en valeur, cesser de se cacher, combiner nos ressources… solidarité ayant pour but le bien-être mental, émotionnel mais aussi parfois physique de tous les concernés.

7 octobre 2015

Ayant trouvé le nouvel emplacement de la station SG-120375-88, le Saboteur sourit de constater qu'il n'y a pas de clôtures, pas de barbelés, et qu'elle est sottement entourée de grands arbres touffus, ce qui rend tellement facile son approche dissimulée.  Ensuite, à son amusement se mêle le mépris, car aucune des entrées ne semblent verrouillées.

"Décidemment, ces imbéciles pacifiques ne s'attendent pas du tout à être infiltrés.  Pas de système d'alarme, pas de détecteurs de mouvements, pas de caméras ou de senseurs à infrarouge.  C'est abandonné ou quoi?  Non pourtant, le registre a été signé et daté ce matin.  Leur sentiment de supériorité et/où d'invulnérabilité a atteint des proportions mégalomanes."

Le Saboteur sait qu'il sera ici pour des semaines, voire des mois, alors il doit sonder chaque sections de la station pour la connaître sur le bout de ses doigts, pour qu'il y soit encore plus à l'aise que ses occupants, et qu'il y soit le maître de façon secrète mais indéniable.

Son coeur bat avec une cadence qui subit encore l'influence électrisante de l'adrénaline, mais il ne sait pas combien de temps cela va persister; les lieux sont si visiblement paisibles.

"C'est d'un laxisme qui ne fait pas que frôler la négligence, mais qui s'y plante fermement comme une flèche dans le centre absolu d'une cible.  Comme si les responsables de ce Dogan se croyaient hors de portée, sains et saufs, immunisés au danger parce qu'ayant déplacé leur quartier général dans une région à l'écart de la majorité des batailles.  Ils n'ont décidemment rien compris."

Il passe par l'observatoire qui est installé en haut de ce qui normalement devrait être une tour de garde ("Si ces incompétents avaient la moindre idée de ce qui les menace..."), et il constate la qualité manifeste de l'équipement qui s'y trouve.  Un téléscope de haut calibre, incliné à 45 degrés vers le haut.  De multiples instruments de mesures et d'observation n'ayant visiblement jamais été utilisés.

Il redescend, traverse une salle de loisirs montrant des signes d'activités récentes, avec des ordinateurs dont les écrans de veille ne se sont pas activées.  Des livres un peu partout (romans, bandes dessinées, histoire ancienne, livres d'arts).  Des jeux de tables, installés sur plusieurs tables, interrompues ou laissées en suspend.

"Ne réalisent-ils pas qu'ils sont en guerre, et à deux doigts d'être rayés de la face du monde?"

Ahuri, il sort de cette pièce et continue son catalogage mental de la station.  Plusieurs petites pièces à vocations utilitaires, sans intérêt, et puis finalement... ce qu'il recherchait... la salle des communications.

"Personne ici non plus.  La porte grande ouverte, sans mécanismes d'accès.  Incroyable.  Un poste de travail déverouillé; moi qui espérait avoir à essayer mon nouveau débrouilleur... tant pis.  Bon voyons voir.  Ah, trop facile.  Une simple boîte de messagerie, tout est bien classifié, je n'ai qu'à tout copier sur ma clé."

Pendant que l'information est dupliquée, dédoublée, il survole le contenu des différents dossiers.

"Tout est là, en clair, sans encryption aucune.  Le plan des lieux, le calendrier et les échéanciers de leurs différentes opérations..."

Lisant des communiqués se trouvant dans des sous-dossiers plus profonds, il trouve toute la correspondance du grand responsable actuel.  Le détails de ses activités, envoyé quotidiennement à son supérieur où même à des adjudants et subalternes.  Ses pensées, ses impressions, ses réflexions.

"Il leur confie tout, faisant preuve d'une honnêteté et d'une ouverture suicidaire.  Comme s'il voulait ainsi donner l'impression aux autres de n'avoir rien à cacher, rien à se repprocher.  Ou encore comme s'il voulait s'en convaincre lui-même pour soulager sa culpabilité.  Ce sera trop facile pour moi de tout intercepter ce qui sort, et d'insérer dans leurs communications sortantes de vagues récriminations, des exigences voilées, des affirmations contrariées.  J'accepterai les traités désavantageux, sans protester, et refuserai les alliances bénifiques de façon catégorique.  Utilisant l'identité du chef, je questionnerai les motifs de mes collègues.  Je cesserai de remplir mes compte-rendus quotidiens, si bien que ça semblera suspect.  Je poserai des questions ayant déjà été posées.  Je laisserai certaines questions sans réponse, et le silence se remplira de soupçons.  Je laisserai tomber les marques de respect et de courtoisie qui jusqu'ici étaient constantes et sincères.  Et à d'autres moments je serai exagéremment sérieux, bizarrement solennel.  Le ton changera graduellement, se teintera lentement d'amertume, d'indignation et de méfiance.  Les personnes impliquées le prendront de façon personnelle, et assumeront toutes sortes de scénarios imaginaires, si bien que le climat d'harmonie qui règne parmi eux, mais surtout entre eux et leurs alliés, sera d'abord troublé, puis perturbé, et finalement ce sera la confusion et le chaos et tout s'écroulera sans même que je n'aie à poser une seule bombe."

Et c'est ainsi que le Saboteur débuta sa mission, qui consistait à infiltre l'ennemi et puis à s'y greffer comme un parasite ou un virus, afin d'anéantir dans le calme, sans violence, avec le minimum d'intervention et d'effort.

"Vous m'avez échappé une fois, et il est évident que vous croyiez vous être débarassé de moi pour de bon.  Ah, mais comme votre paix est fragile.  Comme votre stabilité est précaire.  Mes objectifs seront atteints en un rien de temps, et vous retomberez en état de crise, constemment sur le point de la catastrophe, abandonnés par vos ex-alliés et destinés à disparaître."

4 octobre 2015

tes yeux fermés tes longs cils noirs un sourire maintenu je l'embrasse sur l'extrémité cette irrésistible courbe vers le haut tu ouvres les yeux ils se plissent et deviennent sourire eux aussi tu constates que je n'ai pas arrêté de te contempler j'y passerais des heures jusqu'à ce que sommeil s'en suive notre chaleur qui se combine et s'entretient

je suis avec toi
propulsé vers toi étourdi par ma solitude subite avec un étrange malaise dans mon thorax comme si j'avais devant moi une épreuve mais si je lève les yeux le soleil fait ce qu'il a toujours fait pour l'humanité il me procure plaisir et donc espoir et allégresse de savoir que je vie et les nuages eux sont là pour me remplir de rêveries aériennes mais il ne faut pas les quitter des yeux sans quoi je dois constater le gâchi humain et en faire abstraction et regarder plus loin vers le rivage le fleuve l'horizon boisé je suis tellement écoeuré de ne voir que des autos des camions des motos des bâteaux plein de cargo et des restaurants poubelles où les familles vont le dimanche pour faire spécial

ah

je fonce vers la ville où cet écoeurement est complètement overdosé jusqu'à ce que je ne le sente presque plus je suis seul dans ma tête et mes yeux sont surtout tournés vers l'intérieur mais c'est correct parce que je suis seul enfin seul sans responsabilités je peux penser ou penser à rien et me perdre dans mes pensées et alors la lourdeur de cette pierre qu'il y a au fond de ma cage n'est plus un fardeau mais tout simplement un fait avec lequel je dois composer et si je le peux si j'y arrive je peux essayer de faire brûler mon Astre un peu plus fort et alors cette pierre chauffe et devient si chaude que sa masse est partiellement neutralisée et alors je semble flotter et je me sens bien et je suis quelqu'un non plus un fantôme silencieux mais un individu assumé qui a de l'aisance dans tout et face à tout et ça ne me demande presque pas d'énergie et en ce moment ce n'est pas le cas mais on dirait que je m'en rapproche ma tristesse est intacte mais je n'ai jamais voulu la fuire ou la faire disparaître seulement la faire exister au sein d'un ensemble d'autres états ou régions psychiques pour que rien ne domine un équilibre c'est tout

le soleil sur le pare-brise d'une voiture qui m'éblouit et me fait penser à l'été et je n'ai jamais senti l'été comme quand j'étais enfant (sauf peut-être par moments avec toi cet été alors que je tombais en amour et que je me sentais revivre) alors je pense à des dimanches d'antan des promenades en voiture des sorties chez de la famille ou des amis et je suivais c'était implicite mais je trimbalais mes univers avec moi et déjà j'étais capable d'endurer n'importe quel ennui c'est une habileté qui m'a bien servit mais qui à long terme m'a peut-être fait accepter de façon passive des situations inacceptables ou du moins malsaines mais qu'importe j'en ai pris conscience je pense n'est-ce pas ma belle

j'essaie de ne déranger personne d'être discret et de laisser les gens vivre je suis seul dans l'autobus et je m'en vais me mêler à des millions d'autres silencieux parmi eux je me déplacerai et irai retrouver une seule personne celle que j'ai envie de serrer et de contempler doucement car sa Présence est mélodie paisible et en sa compagnie j'entends presque la mienne comme un chant murmuré qui est trop timide pour être entendu par tout le monde mais je sais qu'elle l'entend quand nous sommes ensemble et c'est merveilleux que je puisse dire "nous" 

3 octobre 2015

comme c'est bon d'aimer il y a quelque chose d'exquis comme si on ouvrait les fenêtres alors qu'il fait bon et que la brise souffle fort et fait entrer la fraîcheur et la lumière ou encore comme si le monde se dévoilait pour nous éblouir ou nous plaire ou nous récompenser ou nous faire plaisir en nous offrant exactement ce dont on a besoin ou ce qui fera du bien ou ce qui éveillera ou ce qui appaisera mais chose certaine c'est qu'on ne veut pas que ça cesse ou que ça diminue ou même considérer comment on se sentirait si cet état s'évaporait

même quand on est un misanthrope solitaire mésadapté névrosé asocial
explications qui m'échappent
paroles qui m'échappent
et la distance grandit

la musique forte forte
une autre gorgée de vin
je prépare un souper 
que je ne mangerai pas

flash: je marche
dans des champs
on appelle la police
et je deviens
officiellement
un vagabond

geler dehors
sans amis
sans amour

malgré ce qu'on en dit
la communication
est rarement la bienvenue
on s'offusque pour des mots
on se brouille pour des mots
on se tue pour des mots
si tout le monde se taisait 
ça serait paisible?

je transporte en moi
toute ma vie
il semblerait
que ça ne soit pas normal
ou habituel
mais je vois
ceci et
celà
et ça m'habite
et ça fait partie
de mon bagage
génético-temporel
et je ne ments pas
et je ne cache rien
et je ne me ferme pas les yeux
et je ne fais pas semblant
et je ne renie pas

faites ce que vous voulez
moi c'est comme ça
toujours avoir besoin de parler sans quoi c'est comme si quelque chose s'éteint comme si quelque chose brûle et alors c'est intenable mais voilà rien n'est intenable on finit toujours par endurer le pire et à s'y habituer et c'est effrayant mais on n'y peut rien sauf peut-être essayer d'aller vers le Mieux mais parfois ce n'est pas tout à fait possible et personne ne peut comprendre pourquoi sauf soi-même et quel espèce de réconfort peut-on s'offrir à soi-même sinon des paroles vides qui ne sont bonnes qu'à vendre des livres ou des religions ou à gravir les échelons vers le piedestal tant convoité de la gourou-itude et alors on a le POUVOIR et alors la multitude nous écoute et nous adore et le Doute disparait ce même doute qui est à la base de la sagesse chez d'autres chez des penseurs mais comment savoir je ne sais pas on ne sait jamais mais moi je ne veux pas de pouvoir je ne veux pas être propriétaire je ne veux pas je ne sais plus ce que je ne veux pas mais je sais ce que je veux et c'est si simple et en même temps si inaccessible et ce clivage me tourmente alors je deviens frénétique et je dois faire quelque chose je dois dire je dois exprimer affirmer mais je ne sais pas comment je n'ai jamais su tout ce que j'ai trouvé qui ne se retourne pas contre moi comme un serpent libéré de son panier d'osier c'est de donner à mon cerveau la tâche de traduire mes sensations/émotions/pulsions innomables en mots trouver la meilleure manière de rendre ça soit compréhensible soit apte à évoquer quelque chose et puis après plus rien plus rien jamais rien c'est un cul-de-sac mais ça me fait sortir de chez moi sortir de ma tête pendant quelques instants quelle névrose quand même quelle drôle de façon de vivre et d'avancer dans cette ligne temporelle qui mène on-sait-où   
astres qui s'éclipsent
sans crier gare
le côté obscur
du soleil

les volcans s'éteignent
les tornades s'essoufflent
raz de marée qui s'applatissent
la Terre ne tremble plus

rien

dans mes mains
rien
dans ma cage
rien non plus
tout s'est enfuit
sans moi

laissé derrière
avec mon silence
mon immobilisme
ma fatigue

quand je parle
des échos
quand j'écris
la pluie fait couler l'encre
avant que ça soit lu

(l'eau qui retrouve
les particules d'arbres
que je barbouille
éperdumment)

je veux
être loin
loin
les feuilles mouillées
collées à mes fenêtres
pénombres
où il fait bon
fermer les yeux
et faire semblant
de mourir.

29 septembre 2015

Immobilité enviable
de ces arbres
qui sont
tout de même
affectés
par le Temps
et ses saisons;
une feuille qui tombe
finalité irrévocable;
le vert s'estompe
le brun s'installe au sol
le rouge envahie les feuillages
sous la domination sempiternelle
de la blancheur des cieux écrasants;
le vent me parle
je le comprends à moitié
il dit qu'il est indifférent &
que chaleur et froid
sont des concepts humains
dont il ne se soucie pas.

L'écriture permet de s'exprimer dans le silence;
écrire est une autre façon de se taire. 

Le Silence comme stratagème
pour se soustraire
à l'opprobe universelle. 

28 septembre 2015

À la surface, il semble que rien ne change, Univers.  Quand ton Vent Noir se met à souffler, il met mes vêtements en lambeaux... il frigorifie ma peau... il crispe mes idées, et les noircie.

Marchant seul dans les rues, il pleut comme d'habitude, et mon isolement est tout aussi absolu qu'il l'était il y a un an, cinq ans, dix ans, quinze ans, vingt ans, vingt-cinq ans.  

Mes paroles blessent ou se retournent contre moi.  Mon silence insulte ou inquiète.  Quelle autre option me reste-t-il, sinon que de considérer le mutisme le plus complet possible?

Chaque fois que je pense trouver quelqu'un avec qui tout sera facile, bidirectionnel, basé sur la confiance et menant à un rapprochement hors du commun, le drame surgit et vient tout sacager.

"Seul.  Seul.  Seul, Si-mon.  C'est seul que tu dois être.  Ce n'est pas une alternative mais une certitude.  Regardes-toi.  Vois à quel point tu es mal adapté, n'ayant pas assimilé les plus simples des facilitateurs sociaux.  Constate l'étendue du décalage psychique qu'il y a entre toi et ceux qui t'entourent.  Tu n'inspires que pitié, mépris, désarroi, instincts protecteurs... mais on ne te considère ni comme un égal ni comme un confident, pas plus qu'il est possible de se tourner vers toi pour du réconfort car tu n'es au final qu'un idiot savant, trop fragile, pas assez inspirant.

Il y a derrière chacun de tes échecs des causes et des mécanismes que tu ne peux même pas concevoir, tellement leur complexité dépasse ta capacité de compréhension.  Mais sache qu'il y a des raisons bien réelles pour lesquelles ton mariage s'est effondré, pour lesquelles chacune de tes amitiés est condamné d'avance, que tes ambitions artistiques sont risibles, et que la Solitude ultime et ineluctable est la seule issue possible pour toi.  Il ne reste qu'à voir jusqu'où ce destin va te pousser... suicide, folie, névrose, rage, ou ce vide schizoïde qui infecte tous ces pod people qui attendent la mort devant un écran.

Alors, comment tu aimes ça entrevoir le futur?"

Je ne veux pas te croire, il y a quelque chose de suspect dans cette camaraderie que tu adoptes quand tu m'adresses la parole.  Qu'est-ce que tu as à gagner de me dire tout ça?  Pourquoi est-ce qu'il ne t'arrive pas de me mentir pour me remplir la poitrine de soleil et de fierté?

Je suis fatigué de tout questionner, de me poser des questions.  Fatigué, par ça et tellement plus.

25 septembre 2015

I see you, all ragged and disheveled, trying to lead me back to the Maze with your covert machinations.  I see you, Universe, looking back at me in the mirror.  I know you; you can be so transparent and predictable.  And I can be so easy to manipulate.

For reasons which I can't possibly hope to fathom, you are decidedly determined to dispel my hard-won summer Peace, seemingly meaning to compel me to plunge into some nervous anxious exhausting murk of eternal November-dominated gloom.

Akin to an imp perched on one's shoulder, you whisper your poisoned murk into my ear...

You tell me that I should worry, that my Love's love must be based on some kind of misunderstanding, and that it's only a matter of time before she sees through the veil and is repulsed by the unformed freak that I am; you suggest that I am bound to repeat the same mistakes over and over and so should just resign myself to a life of absolute and celibate loneliness; you offer evidence of my continued submissive ways, and how I always will be the unrealized servant of others; you remind me of my weakness, of my cyclical cynicism, and of my everlasting outcast status; you incite me to consume my mood-changers in an ever-increasing quantity, pushing them at me with convincing guiles and arguments; you remind me that despite all my talk I still am making no progress on my life's work; you encourage my slightest doubts, inflating them into monsters of uneasy distrust; you predict that I am bound to remain a minor character in everyone's lives, too forgetable and nondescript to retain anyone's attention or affections for very long.

All lf this, and more, in your attempts to bring me back into the fold, among the desperate, the fragile and the sad.

It feels as if I'm halfway between the hopeful brightness of Summer and the bleak lowly emptiness of Winter.  Can I hope to hold on to my Spirits, my zeal, my Joy, my lust, my expansive gushing enthusiasm?  Was it just a short lived respite before the return of Darkness?  Or did I really gain some ground, step off the path and begin my journey to Wholeness and Fulfillment?

Time will tell, but I've got a few tricks up my sleeve.

Abstraction

Curieusement réduit à Néant
par les Ôdes Rigoureuses
des imposteurs établis
et curieusement jalousé
par d'étroites culminations frauduleuses
creusets, mortiers, alambiques
gageures picorées portant outrage
logarythmique aux homoncule suitants.

23 septembre 2015

visage au sol
poussant
sérieux et austère
manigançant
avec minutie
les détails
de sa potentielle
libération

moi-même libéré
je vais
soir d’été en automne
bleu-mauve du ciel
demie lune blanche
rituel musical
rite chamanistique personnel

rayonnant je quitte
momentanément
l’orbite
de l’Astre
de celle
que j’aime
et je m’en vais
--- comète ---
dans des contrées
inexplorées
itinéraire approximatif
horaire incertain
déroulement à préciser

L O W
intensité
souvent toute basse
pour les dévastés
qui ne comprennent pas
épris de tragique
d’anti-matière
ennemis de la gravité

qui suis-je?
moi qui déteste
les identités
qui nous figent
comme la Méduse

qu’importe
on peut exister
dans l’incertitude
le doute
le mouvant
le fluide
variations incongrues
à partir d’un original
perdu au fond des eaux

et si on essaie
de m’en empêcher
me tirant vers l’arrière
ou vers un fossé
vers le bas
dans la boue
dans les ronces rabougris…

non

si la famille est un leurre
la fusion intime impossible
l’amitié toujours vulnérable
aux irréversibles et irrémédiables
engorgements et gisement toxiques

alors non

je serai qui je suis

(speed writing freak
who knows nothing
about “writer’s block”
or human relations
or societal conventions
or age-acceptable expected behaviors
or region-related pride
or the outrage of ancestors
--- creeping encroachment
of generational hate and neurosis ---
or categorical dismissals or embraces
not able to follow
or to obey blindly
and so sadly unable
to have a mentor or teacher
lacking respect for standing or rank or reputation or credibility or respectability or crass and masterful social negotiations
or dubious abstract radiating elder-determined influence

being “me” in such an irrevocable
and dedicated fashion
must have its perks

my Center is my Mind
my Body is still an hindrance
my Mental Space is
my Jail and my Refuge;
my Observatory and my Torture-Chamber;
my Vault and my Museum;
my Forest and my Wasteland;
my Fountain and my Graveyard;
my Cradle and my Casket;
my Quicksand and my Mine;
my Swamp and my River;
my Haunted House and my Temple;
my self-absorbed Mirror and my selfless blood-letting;
jarring contained contrast of clueless and wise,
innocence and world-weary sadness;
self-effacing apologetic clumsiness and
eloquent wellspring of eccentric accomplished
crazy thought-works;
debauched decadent doomed poet and
gentle abnegating sensible responsible peace-seeker;
bitter angry aging nihilistic anarchist and
apolitical romantic idealist whose balloon-mind
is constantly and consistently caught in a breeze;
enamored crush-prone girl-crazy schoolboy and
sex-driven unquenchable fount of libidinous impulses;
friendship believer, lover of daydreams and clouds, and
lone wolf, drawn to macabre motifs or lugubrious pockets of delicious agonized life-and-death severity;
lover of dense multi-layered intertwined life- and story-lines and
sparse, stark, sustained reflections of the Ever-present Void;
seeker of mysteries of complex and tangled murky adventures and
simplicity induced silences of pause and breath;
basic lecherous taster of body and intimate genital sensory overload and
monastic contemplative absorber of sober knowledge and dedicated creative endeavors;
admirer of bombastic spectacle-driven extravaganzas and
controlled and refined masterful dialogs, discourses and demonstrations
)

je suis qui je suis
orgueilleux dans mon humilité
irréductible à ma façon
rebelle sans l’afficher
révolté sans le crier
enragé dans le calme
acceptant de ne pas comprendre
insensé mais sensible
architecte de mes ahurissements & de mes chutes
tout autant que de mes survols glorieux de la vaste étendue chromatique

je sens que la Solitude
sera le salaire
de ce Solitaire
(récompense ou punition
bien méritée)
mais je sais que
quand je ferai
comme-union avec toi
ce sera Vérité
ce sera Force
ce sera Beauté
si bien
que fermant les yeux
ouvrant les oreilles
nous entendrons
les oiseaux le chanter
au milieu de la nuit
et les insectes
nous approcher
attirés
par les vibrations
synecdoques & primordiales
de nos Moments ensemble

tu prends ma main?

* * *

Low, 22 septembre 2015
au Bar Le Ritz P.D.B. (Punks Don’t Bend)

Setlist:
- No Comprende
- Kid in the Corner
- The Innocents
- Plastic Cup
- On My Own
- Holy Ghost
- Tonight the Monkeys Die
- Spanish Translation
- Lies
- Into You
- Pissing
- DJ
- What Part of Me
- Will the Night
- Landslide
- [Encore] Sunflower
- ? (I had to leave before the end of “Sunflower” so I don’t know if they played something else)

22 septembre 2015

mon corps
oublié
contre le tien
on analyse
on décortique
les gestes
inconscients
les réflexes
circonscrits
les tendances
inquiètes
aux racines
profondes

ta patience
ta compassion
ta clarté
qui
permettent
une croissance
dans tous les sens

rapprochements
perpétuels
ton sourire
contagieux
tes yeux
brûlants


proximités
complicités
humains
assumés
alliés

toi toi toi
moi moi moi

j’y crois fort

21 septembre 2015

[Amalgame désordonné et légèrement modifié de mots tirés des explorations que j’ai effectué à partir d’ici : http://cometogetherarticles.yolasite.com/holy-fools.php.]


« Closely related to the Fool are his cousins: the clowns, jesters and the tricksters.  All challenge convention, turning cherished beliefs and rules on their heads.  Their motive is to cause us to doubt the truths we are so sure of.  They spread doubt about our beliefs, our abilities, our motives, our institutions, our sanity, our loves, our laws our leaders, even our alliteration.  Clowns and jesters have grave doubts about our attitudes.  'Is this seriousness really appropriate?' they ask.  Others, such as the spiritual crazy wisdom masters --- the Holy Fools --- call into question our entire understanding of ourselves and the world.

What is truth?  This question propels the Clown into the sacred dimension.  The Truth the Clown intuits is the interconnectedness of all life.  He or she knows (although it cannot be proven) that no part is more important than any other part --- no matter how big or how small --- and that the tiniest change in one part produces a profound change in the Whole.  He or she sees (although it cannot be explained) that imbalance or blockage of the Life Force is the result of a person or group believing themselves to be more important than another.  And the Clown can't help puncturing that over-blown self-importance with sharp humor!

A Fool is one who goes on trusting, against all his experience. You deceive him, and he trusts you; you deceive him again, and he trusts you; you deceive yet him again, and he trusts you still.  Then you say that he is a fool, he does not learn.  His trust is tremendous; his trust is so pure that nobody can corrupt it.

Often holy fools live in voluntary poverty, because acquiring wealth is thought to build up the self and thereby block the "path to unity."  Living in poverty, the fools often identify with the poor.  Almost inevitably, they are forced into the role of rebel, and lead populist movements to "shake up the existing political and spiritual orders."

The Fool is like 0; it neither adds nor subtracts, but increases its power: the 1 becomes a 10; 100 becomes 1,000, etc.  He combines wisdom, madness, and the folly of the spiritual adventurer, but never stays attached when it's time to move on.  He lives upon the earth, yet it is as if he does not belong on the earth. All that which flatters and attracts man--wealth, glory, pleasures--was alien to them; all worldly attachments they held for nought, considering them to be hindrances to the upbringing of their inner man...

Confounding the establishment by playing Trickster is one of The Fool's most loved tricks. When this archetype is present and active in your psyche, you can be completely unpredictable and amoral -- a divinely sanctioned lawlessness that is hard to rationalize -- guided wholly by an experimental attitude toward life.  In this willingness to be so un-programmed by culture, tribe, or society, we carry the makings of the Hero/Savior archetype.  This provides us the archetypal impulsive curiosity that continually moves us toward the fulfillment of our ideal, though we're often surprised at how this comes about.

Fundamentally, the sacred Clowns portray the Path of Life with all of its pitfalls, sorrows, laughter, mystery, and playful obscenity.  They dramatize the powerful relationships of love, the possibility of catastrophe; the sorrow of separation and death; the emerging consciousness of human beings entering into life --- into this world --- as ordinary beings with non-ordinary potential.  They show the dark side; they show the light side; they show us that life is hard; and they show us how we can make it easier.  If death takes everything away when it robs an individual of life, then the Clowns must be able to combat death in mock battle and wrestle life back again.

And if catastrophe is always just around the corner, the Clowns must prepare us for the worst by portraying it... and then... stabilize everything in the end of the drama.  If we are there watching the Clowns, if we are perhaps the subject of the Clowns' ridicule and teasing, we will learn. Because the Clowns are just reflecting what could happen to any of us, at any time of day or year, at every turn along the Road of Life. »

20 septembre 2015

The Fool worries
and wonders
having just recently
put his hat back on
after taking
a long love-path
through someone else's
attempts at self-propelsion

Now, with a baffled smirk
he thinks:
"I no longer
have to please
anyone
but myself."

Gobbling up
his dose of
awe-struck febrility
he thinks of all
the Judgements
which have been
piled on him
and all the ones
that will be pinned
to his lapel,
tomorrow and tomorrow.

"[...] always been sort of a pessimist [...] you don't have it in you [...] shut down emotionally again [...] you shoot everything down [...] you're stuck in your head [...] you rarely have an opinion on things and just do what I ask [...] you don't do anything on your own or for yourself [...] you pushed everyone away [...] you weigh me down [...] I know you'll always be around but I feel alone [...] you're an empty shell [...] you're unwilling to change [...] I'm dragging you behind [...] you don't have an internal drive [...] I need something you can't offer [...] you take our relationship for granted [...] I've wasted years being unhappy with you [...] you take everything so seriously [...] you over-interpret everything I say [...] you ask too many questions [...]"

He was a fool's Fool
trying to please
everybody
but himself
and failing
everyone
in the process.

Now, back to Foolhood,
he wants nothing
but laughter
and wonder
and caring
and fullness
yet he drags that around
everywhere
and why?

He's the Fool!
He should
make fun of it!
Deride it!
Put it down!
Forget it!
Turn away!
Look ahead!
Look around!
Look!
See!

It's all there!
And he has
no obligation
to please
anybody!

He answers to no one but himself.

19 septembre 2015

Oh, what a Fool he is
who is generous consistent
in the face of such blatant
grabby-greedy desperation

And the Fool looks like a Fool
so they know
to take advantage
and suck it all up
as much as they can

And the Fool reacts like a Fool
not lashing out or resisting
but absorbing it all
with a mounting, unmoving
smiling Sadness

And the Fool has been a Fool
for so long
for too long
he cannot change now

His Fool's heart is shaking
his Fool's eyes are weeping
his Fool's hands are bleeding
his Fool's words are silent
his Fool's love is limitless
his Fool's sweat goes unnoticed
his Fool's beard is unruly
his Fool's back is scarred
his Fool's mind is alien
his Fool's anger is inwards
his Fool's rage is extinguished
his Fool's lips are smiling
his Fool's feet want to leave

Singing with the wind
dancing with the leaves
he sees Fall is here
and thinks he should be going

Ah, but he will be the Fool to the bitter end
he will not give them the satisfaction
of carving the foolishness out of his head
leaving it like a hollow reptile skin 
by the side of the road

no, oh no, with a wicked Fool's grin
he will keep dancing
his hat jingling and jangling
he will let the greedy ones
choke on their own bitter medecine
he will let the grasping ones
clasp at shadows in the dark
he will let the vindictive ones
clammer their childish demands
he will let the vengeful ones
chew on their empty victories
he will let the whole world
sail to the bottom
in its cyclopean Ship

This Fool will not be boarding that Ship.

(Ship of Fools, c. 1490–1500, by Hieronymus Bosch)

18 septembre 2015

ma tête est pleine de toi
et tu débordes
sur mes joues
le long de ma nuque
sur ma poitrine

en moi & sur moi
je suis conquis
sans être possédé

tout simplement t'observer
ne pas te parler
et je serais satisfait
mais s'il faut que je parle
la seule parole qui vaut
son poids en or
est celle que je t'adresse

"seul"/"avec toi"
semblent être mes deux pôles 
pour le moment

en l'absence de ta totalité
dialogues vaporeux avec
une interlocutrice fantôme
apparitions spectrales 
des traits de ton visage
échos de ton rire
éclats de ton sourire
sensations fugitives de nos étreintes
relents de tes lévres chaudes
et douces sur les miennes

une telle incandescence 
ne s'invente pas de toutes pièces
ne peut pas être 
que simple projection ou transposition
je ne nous sens pas désespérés
ou aveuglés par nos propres besoins criants

le jour de ma mort, perdu dans un délire de senilité et de morphine, je me penserai dans une grande grande maison, et j'y verrai tous les gens qui ont compté pour moi au cours de ma vie
et je sais que je t'y verrai, ma panthère coquine, avec ton sourire mutin, tes yeux brillants, à l'écart, attendant patiemment que je me fraie un chemin jusqu'à toi, me réservant une place dans tes bras, et ce jour là (comme toutes les autres fois avant) je ne voudrai pas les quitter
For four decades now I have been alive
and my existence has taken so many forms…

myself
my Self
me

a tiny shiny pure being who looked --- rapt --- at a ladybug on a tall plant;

who, decades later, stared stoned at a small green bug and made up a poem about it;


who got all of the childhood diseases early on (“Let’s get it over with, all or nothing, I either die right now or be healthy from now on”) but in so doing he even got one which usually targets the elderly, and it almost made him blind, and left him scarred;

who was wide-eyed at the screaming crazy angry harpy pointing and spouting insults at him and his family;

who was scared shitless as he was entering the domain of that haunted house he would inhabit for the next 21 years;

whose entire day-to-day life, as a child, was contained within a single square mile of small-town simplicity;

who had a cat-food meal with a wary feline, trying to tame him, one of countless silent communions with others of that species;

who was friendly to canines but chased by them over and over, friends taking the brunt of their cruel bites for him;

whose existence became plagued by vampires, and who had the idea that a book of forgotten lore might help him;

who went through numberless role-takings with friends, innumerable stories, battles, rescues, deaths, feats of heroism and villainy, scattered all over the universes of the mental space, but all in a pocket-sized piece of physical land;

who would fall in love, over and over…

first with an arrogant blond because everyone admired her and she was flashy and outgoing; then (my tastes evolving into a more personal thing) with a tall, thin, shy, long black-haired doe of a girl; then I made myself love a likeable but bland waif, who I was told to like because it would complete some kind of social circle; then with a mischievous, mature little devil, who dragged me under the blankets to kiss me (oh! the braces on her teeth!) and who was unzipping my pants when my mother barged in on us; then (O, momentous day) with my sweet Lioness, willful and wholesome, troubled by some sordid patriarchal issues, who I would try (over and over) to get close to, until that one day, our one day together in this Life, a few hours together in a Museum, laughing and feeling good, so much so that I ignored my body and was left with shame at the end of the day, but still I loved her, grew to understand what love and desire were through her, and she was The One for years without even knowing it; then, briefly, like a flash-fire, there was that red-headed sports-loving girl, whose energy and imagination drew the dark brooding person I was becoming, and with her I dared to tell her how I felt but she told me she had a boyfriend and that was that; then, somewhat, coldly and distantly, I was drawn to a rebellious, giggling, sensual, slow-going girl, but she wasn't attracted to me I guess and we drifted; and then for a while, although fiercely drawn to a variety of female human beings, I felt no love... until I got overseas, and fell for a strong young woman, she smiled and gave me compliments and offered niceties but I wasn't part of her world; and then I came back and, working away from home for the summer, I fell for two other girls, one who didn't know I existed and one (too young) whose direct advances I had to ignore; then, for a while, nothing again but a faraway longing for pretty, gentle-looking girls, of hot lust for a sexy but mean-looking neighbor; and then, fateful day, I met the one who was to become my wife, and she was struck with me, and without knowing or really wanting to I wooed her and she kissed me and we coupled, and gradually I grew to feel grateful for her love and the caring I felt for her turned to love, for what she offered to me and what was possible with her, and with her I broadened my life-experiences, we had children and we shared time, but guilty of passivity I gave without taking and we grew used to that unhealthy cycle which was nevertheless sustained by love, until she just couldn't live with the status quo anymore, and she put an end to us; and then, lastly, my heart finally mended, I went out of my way and found my next Love, who amazingly with her quirky artistic mind found something in me, and we celebrated each other...

whose doorway to his own seductive multiverse took the form of Stories, mostly written or drawn, but also filmed;

who found ways out of everything that plagued him, from anger to sadness to anxiety to family to day-to-day or spiritual greasy obscenities;


who had his first white hairs around the time that he became an official adult, and he just saw it as another manifestation of his innate strangeness;

who drifted from friend to friend, grateful to be accepted and to have someone to share some interests, some laughter;

who grew cynical and despondent in the face of universal expectations and the mechanical sorting out of individuals towards their inevitable professional future;

who ran hard in the opposite direction, fleeing, fleeing everything, to any kind of world (fantastical or sinister or hopeless or romantic or gleeful or cruel or beautiful) as long as it wasn't this one;

who started rebelling against authority by simply ignoring it and withdrawing within himself (the greatest "fuck you" he could think of);

who found a doorway to some fabled land of friendship and decadent wonder, and there he learned and shared and laughed and played and talked and listened and heard and created and destroyed and drank and smoked and dreamed and saw and saw and Saw and SAW;

who stayed with an escape plan that was officially sanctioned by the All-Powerful patri-matri-Figure, for as long as he could until (his mouth full of money and disgust and anger and despair) he threw it all up and used that moment to leave and travel a bit;

who wrote and wrote and wrote, ceaselessly, for no reason at all, just to get some things out of his head in the form of stories;

who was infatuated with the simple(minded) idea of taking that overwhelming rush of passionate outpour, and committing his Life to it;

who then was made to understand how unfeasible that was, how foolish and irresponsible and immature and useless and counter-productive and silly and harebrained... at least for a clumsy bland amateur like myself;

who reached for unattainable friendships with far-away figures of idealized companionship and creative magick;

who drank and stoned himself, alone, to plunge into the rapid moving flow or to open the levee and let the flow in;

whose abstract visions of obsequious despair and hopeless eternity drove him to catatonic melancholia, seeing the rain drops rolling on a car window and realizing that's all there is, all the rest is a fog-headed dream;

who went through phases of extreme creative coherence which resulted in tangible proof of his dreams and his ability to manifest them (even if only in some warped, senseless exercise in self-absorption);

who wrote down ideas in little notebooks, enough for a lifetime of nonstop writing and dreaming;

who dreamed up intricately connected stories, a magickal and significant life's work (if only he had that life);

who dispersed the little stories he was so proud of, across digital realms and geographical landmarks, like so many bottles throw in an uncaring, unending ocean;

who lost himself, increasingly so, in daydreams and nightdreams and sexdreams and lovedreams and traveldreams and visiondreams and dreamdreams;

who learned, through it all, about anything and everything, and improved his craft at the same rate that he was losing his heart;

who grew to love and interiorize those primal Archetypes: the River, the Mountain, the Town, the City, Rain, Snow, Blood, Death;

who got close to his River and there found in a stone a shark-tooth and was thus granted a Vision of the Limitless Seas that used to cover everything he knew;

who saw his parents split up, and then became his young sister's secondary caregiver and... brother;

who knew the mother-imposed stigma of poverty, standing in line (the only young person) for a box of food items with a bunch of beat and merry characters;

who sweated and burned his skin gathering berries with similarly broken people, all for what amounted to little more than pocket money;

who peeled potatoes in the odorous Fall, and filled up some fridges with bottles, and put up some shelf-structures in a warehouse and sold bird-houses and (for one wrong evening) tried to scare young kids for a Halloween kick, only succeeding in striking one in the face by accident;

who walked alone, late at night, seeing no one, thinking, thinking, thinking as a disease to be assaulted with whatever is at hand;

who was repulsed by fuel-propelled machines, choosing to walk or to cycle or to bus his way to everything;

who chose to spend on books and games rather than food or clothes, skipping meals to justify purchase;

who became a docile and discrete guest whenever he would be invited to someone's house;

who suffered a great Fall one day, which changed his "fragile egg-shelled mind" forever;

who, sneaking a nocturnal visit to his Mountain, saw a Great Shark swimming through the trees, overlooking a sinister canyon where shambling skeletons were waiting for him and his friend to stumble down to them;

who drunkenly explorer a cemetery with his acrobatic friend, watched him climb on top of a crypt and hid in an open grave with him;

who went on with that friend to many out of the way, forsaken places... a corn field, some snowy caves, a railway bridge, a frozen river;

who was drawn by light-posts, like a moth, frozen to the spot as if time had stopped, naked, the crickets droning their life away;

who, lying in bed, felt weird phenomena happening inside him... a claw pressing behind his eye... eyes closed, feeling like he was sinking inside himself, shrinking inside a massive body... seeing a small house on the screen of his closed eyelids, the roof removed, with tiny medieval peasants going about their business, of their own accord, without his will being involved... feeling like he was growing, growing, stretching the limits of his body's capacity to hold him;

who ran desperately through an empty field, knowing he would have to go back but just wanting to run and run anyway;

who tried to will two haunted houses into existence, one which ended up destroyed (but transported inside one of his Stories), and the other which turned out to be a ramshackle storage shed, guarded by a common and base smalltown grouch;

who raked leaves and washed windows and picked some weeds and mowed the lawn, stuck inside one neverending moment of gray heartbreaking afternoon;

who foolishly poisoned his mind with an unknown narcotic for the official reason of "having fun", secretly wanting -- even at that young age -- some kind of vision;

who cried over the deaths of so many cat companions, torn from this world by despicable machines or merciless old age or drowned in a pool of ice-cold water;

who whiled away many an evening just writing in a notebook, his mind fooling him into thinking that his excitement meant something else than an illusion created by his organism to entertain and soothe his troubled and vulnerable mind;

who looked at his River with drunken, suicidal eyes, and was filled with joy at the thought of jumping in and swimming with the current all the way to his friend's house;

who found solace inside a minuscule little forested area, generally unfrequented, where he left some messages from another dimension (his brain);

who found himself, every so often, dreading the return home, wondering why put ourselves through this;

who grew to hate his parents, his country and its Institutions, his world, his time, while still possessor of a mine-full of golden Love;

who got slapped, kicked across the room, and had his book ripped from his hands, once each, but it was enough for him  to learn what violence is;

who was faithful and loyal and self-abnegating and enduring, and then was betrayed and rejected, which eventually resulted in a rebirth of sorts;

for whom his only asset was his mind, even though others insisted he was also handsome, gentle, courageous, generous, passionate, caring;

who saw the Void behind everything from a very young age, and was contaminated by this knowledge, and who forever struggled to lead some kind of life, notwithstanding;

who gave up on worldly ambitions, then on artistic ambitions, and then on everything, before coming back to a kind of artistic dedication with no hope for anything besides the short-lived but liberating exaltation of Creation;

who managed to break several laws while never getting noticed by the authorities;

who, from young adulthood on, felt the pull of compassion and tried to always treat others like he would like to be treated;

who was compelled to write about the same events, over and over, as if there was always some new perspective to be gained;

who never could see the standalone value of money, or the underlying problem behind indolence;

who lusted for so many female humans, making up poetic names for those he would see regularly, while in fact having physical relations with only two;

who ate little, but longed for even less, wishing for the possibility to abstain completely;

who could be passionate about a great number of things, both popular and scholarly, serious or playful, geeky or artistic, vulgar and heavy or refined and sorrowful;

who in the eternal joyful intensity of his ecstatic soul, once jumped on a bed, in front of a fan, during a thunderstorm, with some friends;

who tried playing the harpsichord with his friend, but just couldn’t do it;

who, wearing a fool’s jangling cap, hurt his ankle while jumping down from a trampoline;

who shot an arrow in the thick wooded area of a hillside;

who, exploring an abandoned sandpit in the winter, thought shots were being fired at him and his friend, and panicked;

who didn’t know how and when to end this poem;

who still thinks, with pain and shame, of those thoughtless or cruel acts he committed, decades ago;

who had a “childhood dream” implanted into his head, and when his progenitors put themselves into debt to make it come true, he was expected to be grateful forevermore;

who felt sick and had to slump down while visiting the place where humans leave Earth for outer space;

who saw a plane crash during some aerial events which were supposed to impress him;

who, without wanting to seemed always to attract those for whom he was someone to be protected, taken care of, controlled, as if they felt that he was somehow broken, sickly or incomplete;

who always wanted, in one way or another, consciously or not, to subtract himself from the world, to escape into some hidden half-world in which he could live out his chosen life, free from rules, laws, judgement, obligations, stupidity, vulgarity, gross ignorance, anger, resentment, the tyranny of tradition and the dictatorship of family;

who would always strive for respect, civility, politeness, trust and honesty, while shying away from competition, worldly ambition, conquest, control, power;

who knew there would never be enough time to read all the books, see all the films, see all the paintings, hear all the music, travel to all the places;

who would go without sleep, food, drink, if he could;

who always tried to try, even when he knew there was no way to achieve his goal;

who, between luminous chiming swings, took his destiny in his own hands by cupping his Love’s face and daring a sweet gentle kiss;

who, presented with the possibility of having his children taken away from him, reacted with a detached attempt at lucidity, trying to see the greater good and not just his own point of view;


all of that, and more, I carry these things with me, and they are part of my tears and my songs and my love and my laughter and my pain and my writing.  I am what I am because of them, and I will not renounce them.  I will try to celebrate them, and myself, in everything that I do.

(August 23rd -- Sept. 18th)