4 octobre 2015

propulsé vers toi étourdi par ma solitude subite avec un étrange malaise dans mon thorax comme si j'avais devant moi une épreuve mais si je lève les yeux le soleil fait ce qu'il a toujours fait pour l'humanité il me procure plaisir et donc espoir et allégresse de savoir que je vie et les nuages eux sont là pour me remplir de rêveries aériennes mais il ne faut pas les quitter des yeux sans quoi je dois constater le gâchi humain et en faire abstraction et regarder plus loin vers le rivage le fleuve l'horizon boisé je suis tellement écoeuré de ne voir que des autos des camions des motos des bâteaux plein de cargo et des restaurants poubelles où les familles vont le dimanche pour faire spécial

ah

je fonce vers la ville où cet écoeurement est complètement overdosé jusqu'à ce que je ne le sente presque plus je suis seul dans ma tête et mes yeux sont surtout tournés vers l'intérieur mais c'est correct parce que je suis seul enfin seul sans responsabilités je peux penser ou penser à rien et me perdre dans mes pensées et alors la lourdeur de cette pierre qu'il y a au fond de ma cage n'est plus un fardeau mais tout simplement un fait avec lequel je dois composer et si je le peux si j'y arrive je peux essayer de faire brûler mon Astre un peu plus fort et alors cette pierre chauffe et devient si chaude que sa masse est partiellement neutralisée et alors je semble flotter et je me sens bien et je suis quelqu'un non plus un fantôme silencieux mais un individu assumé qui a de l'aisance dans tout et face à tout et ça ne me demande presque pas d'énergie et en ce moment ce n'est pas le cas mais on dirait que je m'en rapproche ma tristesse est intacte mais je n'ai jamais voulu la fuire ou la faire disparaître seulement la faire exister au sein d'un ensemble d'autres états ou régions psychiques pour que rien ne domine un équilibre c'est tout

le soleil sur le pare-brise d'une voiture qui m'éblouit et me fait penser à l'été et je n'ai jamais senti l'été comme quand j'étais enfant (sauf peut-être par moments avec toi cet été alors que je tombais en amour et que je me sentais revivre) alors je pense à des dimanches d'antan des promenades en voiture des sorties chez de la famille ou des amis et je suivais c'était implicite mais je trimbalais mes univers avec moi et déjà j'étais capable d'endurer n'importe quel ennui c'est une habileté qui m'a bien servit mais qui à long terme m'a peut-être fait accepter de façon passive des situations inacceptables ou du moins malsaines mais qu'importe j'en ai pris conscience je pense n'est-ce pas ma belle

j'essaie de ne déranger personne d'être discret et de laisser les gens vivre je suis seul dans l'autobus et je m'en vais me mêler à des millions d'autres silencieux parmi eux je me déplacerai et irai retrouver une seule personne celle que j'ai envie de serrer et de contempler doucement car sa Présence est mélodie paisible et en sa compagnie j'entends presque la mienne comme un chant murmuré qui est trop timide pour être entendu par tout le monde mais je sais qu'elle l'entend quand nous sommes ensemble et c'est merveilleux que je puisse dire "nous" 

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