25 avril 2005

l'esprit en broussailles

se perdre
une clairière que je ne reconnais pas
une petite panique
la crainte d'un danger
jusqu'ici tout était paisible
mon sourire cherchait une porte
dans cette végétation
sur le mur de la Montagne
sans trop y croire
mais voilà que les oiseaux se taisent
le vent s'élève
le ciel devient plafond gris
une drôle de couleur s'égare
jusqu'à mon Cœur infiltré;
je pourrais ignorer cette tension alarmante
mais par le fait même tout manquer
passer à côté d'une trappe s'ouvrant sur un souterrain...
mais si je ne pense qu'à la menace
je deviens la proie de mes propres angoisses...
que faire? et où?

9 avril 2005

sans titre

à quoi bon, à quoi bon se fâcher, je le regrette toujours, même quand j'ai raison (et comment savoir si j'ai raison?), et pis de toute façon on est tous tristes et ça serait mal d'en rajouter, me sacrifier, après tout, est-ce que c'est vraiment un sacrifice, et pis si on se l'avoue, si on est honnête avec ce que l'on est et ce que l'on sent et ce que l'on n'aime pas, si on est honnête tout court, toujours, la culpabilité finit par disparaître, on est moins plaisant, moins populaire, moins impressionnant, mais je pense que c'est le seul moyen que j'ai de pouvoir vivre avec moi-même sans souffrir, toujours souffrir, sans toujours avec le coeur comprimé comme une roche, sans toujours avoir les intestins remplis de sable et de vitre, sans toujours être en colère... je ne peux plus me permettre d'être Enragé, je ne peux plus, il faut que je tire mon élan d'un autre État, d'une autre Énergie, il faut que la frénésie, le désespoir, soit derrière --- et non devant --- mes yeux... à quoi bon se fâcher contre nos proches, à quoi bon agir comme tous ceux que je trouve ridicules et imbéciles?