2 septembre 1999

[Origine de cette pensée: je m'imagine vieux, sur mon lit de mort, faisant la requête à un de mes enfants de me mettre les Partitas pour Violon de Bach… dans ce futur il est interdit de posséder des enregistrements personnels de musique.  On doit se connecter et payer pour l'écoute de telle ou telle œuvre.  Le Vieux Simon se désole de cette dépendance, de cette exploitation; son enfant trouve son vieux père grincheux et antique.]

Il y a deux Esprits Révolutionnaires.

Il y a celui qui appartient à la Jeunesse, qui s'indigne de voir la Médiocrité de la Réalité Existante, et qui conçoit Mieux.  Il voit tout ce qui pourrait être créé, tout ce qui n'existe pas mais qui le pourrait.  Il conçoit l'Utopie.

Puis il y a celui qui appartient à la Vieillesse, qui s'indigne de voir tout ce qui – depuis sa naissance – a disparu, tout ce qui était bon et qui s'est dégradé, tout cette richesse qui disparaît au nom de l'Innovation.

L'un voit le Mieux qui pourrait être; l'autre le Mieux qui a déjà été.  Les deux visions sont aussi puissantes.