1 novembre 2001

(4 Novembre 2001)

Le sang coule toujours
pour qui se donne la peine
de prendre une lame
et de se trancher la peau.

De même avec l’écriture.

1 mars 2001

Notre environnement nous entoure comme une sphère d'émail; elle nous enferme, nous protège et nous contient.

Les années passent et notre va et vient poli cette surface; la Sphère s'amincit et lentement l'Occupant commence à voir au travers, à distinguer les délinéaments du Monde, et non plus seulement de sa Sphère.  Chaque fois que nous déménageons, chaque fois que nous changeons d'environnement, cette sphère se régénère et retrouve son épaisseur originelle.

À McMasterville j'avais poli ma Sphère, à un point tel qu'elle en était devenue quasi-translucide; je regardais autour de moi et je baignais dans la Lumière de l'Univers, dans ses Pénombres aussi.  Les odeurs, les sons, ainsi que les vibrations de l'Univers Spirituel me parvenaient.  Puis je suis déménagé.  Je me retrouve dans un nouvel environnement, dans une Grande Ville.  15 mois à Lasalle, je commence à prendre pied, et puis un autre départ, je me retrouve à Verdun, ville que je connais mais que je n'ai jamais apprivoisée.  J'y suis depuis 8 mois.  Je suis aveugle, et je me demande si j'ai réellement envie de voir de quoi est fait l'Univers Spirituel de cette Grande Ville.  Peut-être que la laideur de la chose me découragerait de la Vie pour de bon; peut-être que la vision pessimiste et apocalyptique qui me serait révélée me ternirait irrémédiablement.

25 janvier 2001

Je touche M., et je sens sa chaleur, et je me dis que la vie est une longue ébullition chimique, une longue réaction biologique, une excitation de molécule qui permet la chaleur, qui à son tour permet la "vie".  La pensée était claire en moi, c'est en la mettant en mots qu'elle se dilue.

"Je suis une réaction chimique," je me dis.  Et je regarde le monde avec ce goût dans la bouche.
Pourquoi la douleur nous est-elle désagréable?  Je comprends que c'est le corps qui, par le système nerveux, détecte que quelque chose est en train d'attaquer le corps, alors il nous envoie ces signaux de douleurs pour nous le faire savoir, nous avertir d'une blessure, d'une brûlure, d'un étirement musculaire… mais pourquoi est-ce que ces signaux nous sont désagréables?  Est-ce parce qu'ils sont trop intenses, qu'ils nous remplissent si complètement, que l'on s'en sent désemparé?