28 septembre 2015

À la surface, il semble que rien ne change, Univers.  Quand ton Vent Noir se met à souffler, il met mes vêtements en lambeaux... il frigorifie ma peau... il crispe mes idées, et les noircie.

Marchant seul dans les rues, il pleut comme d'habitude, et mon isolement est tout aussi absolu qu'il l'était il y a un an, cinq ans, dix ans, quinze ans, vingt ans, vingt-cinq ans.  

Mes paroles blessent ou se retournent contre moi.  Mon silence insulte ou inquiète.  Quelle autre option me reste-t-il, sinon que de considérer le mutisme le plus complet possible?

Chaque fois que je pense trouver quelqu'un avec qui tout sera facile, bidirectionnel, basé sur la confiance et menant à un rapprochement hors du commun, le drame surgit et vient tout sacager.

"Seul.  Seul.  Seul, Si-mon.  C'est seul que tu dois être.  Ce n'est pas une alternative mais une certitude.  Regardes-toi.  Vois à quel point tu es mal adapté, n'ayant pas assimilé les plus simples des facilitateurs sociaux.  Constate l'étendue du décalage psychique qu'il y a entre toi et ceux qui t'entourent.  Tu n'inspires que pitié, mépris, désarroi, instincts protecteurs... mais on ne te considère ni comme un égal ni comme un confident, pas plus qu'il est possible de se tourner vers toi pour du réconfort car tu n'es au final qu'un idiot savant, trop fragile, pas assez inspirant.

Il y a derrière chacun de tes échecs des causes et des mécanismes que tu ne peux même pas concevoir, tellement leur complexité dépasse ta capacité de compréhension.  Mais sache qu'il y a des raisons bien réelles pour lesquelles ton mariage s'est effondré, pour lesquelles chacune de tes amitiés est condamné d'avance, que tes ambitions artistiques sont risibles, et que la Solitude ultime et ineluctable est la seule issue possible pour toi.  Il ne reste qu'à voir jusqu'où ce destin va te pousser... suicide, folie, névrose, rage, ou ce vide schizoïde qui infecte tous ces pod people qui attendent la mort devant un écran.

Alors, comment tu aimes ça entrevoir le futur?"

Je ne veux pas te croire, il y a quelque chose de suspect dans cette camaraderie que tu adoptes quand tu m'adresses la parole.  Qu'est-ce que tu as à gagner de me dire tout ça?  Pourquoi est-ce qu'il ne t'arrive pas de me mentir pour me remplir la poitrine de soleil et de fierté?

Je suis fatigué de tout questionner, de me poser des questions.  Fatigué, par ça et tellement plus.

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