16 septembre 2015

La tête dans des idées de propagandes ancestrales

(solidification du Réel en un monolythe cyclopéen qui nous entraîne tous vers le fond)

et encore un peu touché/troublé par la vraie folie de ce jeune homme dans le métro, l'intelligence noyée qu'il y avait dans ses yeux médicamentés

("Es-tu Français?  Non?  Tu parles bien.  Tu viens d'où?  De Montréal?  Ah oui?  Est-ce que t'es professeur d'Université?  Non?  Tu pourrais.  Dans ta matière la plus forte.  Aimes-tu l'histoire?  Oui?  Moi aussi.  La période de l'histoire que je préfère c'est celle de l'Ancien Testament, surtout le Roi Salomon.  C'était toute de l'or dans son temple.  Ça devait être super beau.  Pis y'a des cons qui sont allés toute voler ça.  Faut-tu être cave.  Comme mon coloc.  C't'un avocat mais y se gèle tout le temps, y'a jamais d'argent.  J't'a veille de l'foutre dehors.  Y peut même pas payer sa moitié du loyer, mais y peut se payer de la coke, de l'héroïne.  Le Créateur y'a voulu nous sauver mais y'était trop petit, tout petit et tout poilu, à côté de la grande statue de 18 pieds de Satan.  Le Diable y'est grand.  Moi j'aime bein mieux suivre le Diable... y'est bein plus grand.  J'ai été dans plein d'instituts paychiatriques, à fin j'étais dans celui où tu restes pour le restant de tes jours mais je suis sorti.  Pendant que j'étais là j'ai beaucoup lu.  Mais en anglais.  En français je bloque sur chaque syllabe, comme si j'étais un arriéré.  Mais en anglais je lis vite de même.  Parles-tu anglais toi?  Oui?  T'as appris à l'école, ou en voyageant aux States?  Pis ta femme, a parle anglais aussi?")

sentant mon oeil gauche qui veut sortir de son orbite

(encore une fois, sentiment de trahison par mon propre corps qui se manifeste cette fois par une menace de désertion)

les émotions écorchées par ce parcours rapide de ma vie en photos

(malaises qui se cachent sous les sourires, chagrins futurs que j'aperçois dans des scènes mais des décennies a l'avance, humains qui maintenant sont morts ou hors de ma vie, vieillles plaies, blessures plus nouvelles, le sang se mêle et on ne peut pas savoir d'où il vient)

j'ai en moi enthousiasmes et fatigues à parts égales, mon esprit s'élançant mais mon corps le ramenant au sol.

Comment lâcher du leste sans pour autant tout foutre en l'air?

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