24 juillet 2015

Inter-locked interlocutrice, correspondances envoyées sur des avenues à sens uniques jusqu'à ce que nous nous retrouvions dans le même microcosme et qu'alors la simultanéité immédiate soit possible.

Je ferme les yeux et je vois une grande tapisserie; lentement les motifs s'agencent, et je commence à en comprendre l'organisation, sa logique organique et les vérités inévitables auxquelles son unicité corpusculaire doit obéir.  Et le décadent que je suis se contente de sentir les vibrations de ce Tout sans se soucier des codifications philosophico-culturelles qui pourraient en être extraites, artificiellement ou pas.  Décadent, je ne vie plus que pour les sensations, et les extases qu'elles peuvent procurer (à moi, aux autres, je ne suis pas capricieux là-dessus).

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"Pour sentir de cette façon, il faut avoir souffert beaucoup, il faut être un de ces coeurs que le malheur ouvre et amollit, au contraire de ceux qu'il ferme et durcit.  Le Bédoin de la civilisation apprend dans le Sahara des grandes villes bien des motifs d'attendrissement qu'ignore l'homme  dont la sensibilité est bornée par le home et la famille.  Il y a dans le barathrum des capitales, comme dans le Désert, quelque chose qui fortifie et qui façonne le coeur de l'homme, qui le fortifie d'une autre manière, quand il ne le déprave pas et ne l'affaiblit pas jusqu'à l'abjection et jusqu'au suicide."

--- "Les Paradis Artificiels", Charles Baudelaire

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