Le hasard ayant fait que ma Compagne s'est hier trouvée malade, je suis resté à la maison pour m'occuper de mes trois enfants. Un rythme lent, pour un lundi, me rappelant mon congé parental de l'an passé.
Le soir, les trois enfants se sont endormis rapidement, la mère aussi, alors je me suis retrouvé seul à quelque chose comme 20h15. J'ai rangé un peu, ai lancé un backup sur l'ordinateur (chose que je me promettais de faire depuis deux semaines) puis j'ai profité de l'occasion et je me suis couché, moi aussi.
Aujourd'hui, j'étais donc en forme. Pas en grande forme, mais tout de même, j'avais l'Esprit fluide, j’arrivais à jongler avec des idées, avant même d’avoir fini mon café. En route vers le travail, j’ai terminé The Anti-Christ de Nietzsche, puis j’ai entamé un recueil des meilleurs contes d’Hoffmann (étant puissamment stimulé à la seule introduction!).
Puis le travail. Puis l’heure du dîner, me promenant dans le Centre Ville avec mon ami F., jasant. À la fin, parlant du Temps des Fêtes, il me dit à quel point il déteste cette période de l’année, il ne le cache pas chez lui. Il dit que pour moi c’est peut-être différent, de par l’âge de mes enfants, de la manière que l’on célèbre ça. Je dis quelque chose comme: « Bien, de la même façon que je vois dans cette période là tout ce que j’haïs à l’année longue, mais exagéré de façon presque caricaturale, et bien de la même façon je dois me battre mais encore plus fort, pour que chez moi ça ait un sens, que ça ait une valeur. » Et il a dit que c’est dur de vivre en dehors de son époque, à quoi j’ai répondu par l’affirmative.
Puis le travail, encore. Puis je quitte le bureau, prends le métro, écoutant un MP3 d’une nouvelle de Neil Gaiman, A Study in Emerald. Une histoire brillante qui se déroule dans un univers parallèle où un détective à la Sherlock Holmes (mais complètement différent) doit élucider un meurtre qui implique des créatures de l’univers de Lovecraft. Je n’en dis pas plus, mais c’est très bien mené, amusant, et — si on y pense un peu — très critique de la Royauté.
Puis une autre séance de lecture, continuant l’introduction des contes d’Hoffmann. Et puis… c’est l’étincelle. L’angle qu’il me fallait pour mener mon roman jusqu’à la fin, pour savoir comment ré-aborder un de mes deux personnages principal. C’était là, devant moi, j’avais même pris les premiers pas, sans le savoir, et depuis quelques temps, un peu sous l'influence de ma lecture du Black Dossier d'Alan Moore, je songeais au moyen d’élever la teneur de mon imaginaire à un autre niveau, à un potentiel que je sais que je peux atteindre, si seulement je m’en donne la permission, si seulement je peux m’en convaincre. Et voilà, tout ça s’est mis en place.
Demain, fatigué, peut-être que ça ne voudra plus rien dire, ou justement que je ne m’en sentirai pas capable. Mais aujourd’hui c’est clair, la proximité de cette radiation créatrice irrigue mon histoire d’un élixir qui — avec un peu de temps — pourrait en faire un beau mutant inespéré.
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