2 avril 2008

Dilemme [première partie]

[Ruminations exigées à moi-même, pour aider ma réflexion et la forcer à aller plus loin, confiées à ce blog parce que la notion de "partage" astreint à une certaine rigueur quant à la clarté du propos, quant à la précision du parcours.]

Dans une entrée récente appelée
Sur le vif, je faisais état d'une certaine rêverie qui m'habite depuis quelques temps, suites aux discussions de plus en plus fréquentes (et de plus en plus sérieuses) que j'ai avec ma Compagne au sujet d'un potentiel changement à notre vie.

Ce projet de transformation de tous les paramètres de notre quotidien, il commence avec elle, mais il est clair qu'il vient aussi me chercher.

Elle n'est pas heureuse. Elle aimerait déménager. Soit se rapprocher de Montréal, question de faciliter ses démarches de mère faisant l'école à la maison (dans l'optique "
unschooling", plus précisément) avec ses trois enfants, soit retourner en Colombie Britannique, endroit où elle a passée son enfance, et où elle croit que la vie serait à la fois plus simple et plus remplie. Elle s'y sentirait moins seule, moins marginalisée, se rapprochant de toute une "famille" avec laquelle elle a encore des liens forts, malgré la distance et les années.

Elle n'aime pas la mentalité fermée de l'endroit où nous vivons actuellement. Elle n'a pas vraiment personne autour d'elle sur qui elle peut compter (elle n'est pas proche de sa famille, et elle ne s'entend pas vraiment avec la mienne). Et elle sent aussi que je ne suis pas heureux. Elle ressent le besoin de changer sa vie.

Si ça n'était de moi, elle aurait déjà fait quelque chose, je pense. Elle serait peut-être déjà à l'autre bout du pays.

Ça ne dépend donc que de moi.

Moi. Je ne continue à vivre cette vie, à occuper cet emploi, que pour elle et mes trois garçons. Si, disons, ils disparaissaient du jour au lendemain, je pense que je deviendrais soit vagabond, soit suicidé, soit complètement à l'écart du marché du travail (peu importe les différentes formes que ça peut prendre). Je n'ai aucuns espoirs, aucunes ambitions, aucuns projets. Je suis dans La Citadelle, je ferme ma gueule et je fais ce qu'on me dit de faire, juste pour être capable de permettre à mes Amours de vivre en paix.

Mais si ça ne convient plus à ma Compagne, si mes enfants ne sont pas aussi heureux qu'ils pourraient l'être, alors à quoi bon m'entêter dans cette voie qui ne me convient pas?

3 commentaires:

Anonyme a dit...

C'est toujours le dilemme ?

C'est lorsqu'il fait clair que l'on ne voit plus le feu;
C'est lorsqu'il fait noir que l'on voit le Mieux.
L'heure est au choix judicieux,
l'heure est au temps bienvenu.
S'ouvrir à toutes les possibilités,
mais pas pour être plus heureux, disons « moins malheureux ».
Soyons réalistes, rien n'est vraiment facile.

Louise, sur le vif
(à Minuit juste)

Aimon a dit...

Oui, le dilemme persiste, et me ronge.

Je ne peux pas répondre à tous vos mots, qui adressent vaguement ma situation elle bien réelle. Je peux dire ceci: le bonheur existe. Je l'ai déjà ressenti, et pas que pendant mon enfance. Il existe, mais il est évanescent, fuyant, accidentel, capricieux, inégal, variant et --- surtout --- *temporaire*. Tout est dans le mot lui-même: ce n'est jamais plus qu'une "bonne heure".

"Soyons réalistes, rien n'est vraiment facile."

Hum, je pense que vous oubliez à qui vous vous adressez. Dans le cas présent, c'est peut-être en étant irréaliste que j'arriverais à prendre une décision.

Anonyme a dit...

Toutes mes excuses alors pour cette divagation temporaire et accidentelle, mais je pense que je sais à qui je m'adresse. ;-)

Soyez irréaliste alors, si c'est pour que cesse cette érosion de bonheur.

À la bonne heure,
et surtout, bonne lumière d'avril.