Il est plus que possible de plonger dans la dépression --- nerveuse ou autre --- sans que personne ne le sache, et d'y demeurer pendant des années, sans que ça ne paraisse trop. Il est aussi possible d'être suicidaire sans que l'entourage ne s'en doute qu'occasionnellement, presque aléatoirement. De s'immoler les organes vitaux, à grands assauts de bombes incendiaires, sans que ça fasse de fumée. Possible, de n'être plus rien sans toutefois arrêter de bouger. De rire alors qu'on ne croit plus en rien (et même quand on n'a jamais cru en rien), et d'aimer quand on est vide.
Pris (et protégé) par la répétition des invocations occultes scandées dans le noir par le Cadran, je vois sur moi, en moi, que l'usure et les dommages de la résignation perpétuelle me sont burinées dans la peau, tatouages secrets qui s'intensifient au lieu de pâlir.
N'essayez pas de me réjouir, de me consoler ou de me raisonner. Si je suis encore ici parmi vous c'est que j'ai réussi par moi-même à me donner une raison de continuer. Vous ne pouvez rien pour moi. Je suis un automate, je ne me plains pas ouvertement et j'ai le sens du devoir (c'est-à-dire ce qui dirige et ordonne les gestes que je me sens tenu de poser, que je le veuille ou pas). Je n'espère plus rien pour moi, je ne peux concevoir d'aucune situation qui équivaudrait à une "amélioration". Si je continue, si je fais des efforts, ce n'est pas pour moi.
Ellivret Sam est en ruines, et moi aussi. Ce qui autrefois m'était le plus cher, est lentement devenue une habitude épuisante. C'est la plus claire manifestation de qui je suis et de qui je pourrais être, mais qu'importe, c'est mort et presque enterré.
Il ne me reste finalement que les automatismes, ces actes et ces pulsions que je me suis déjà appropriés et puis que j'ai installés dans ma salle des machines. Des mécanismes qui apaisent le pantin, à défaut de le nourrir ou de le réjouir.
Seul, le Simon de toutes les époques préfère toujours s'enfermer dans sa chambre; là, tournant le dos au Monde, il peut l'examiner (et l'animer) par le Jeu & l'Imaginaire.
Pris (et protégé) par la répétition des invocations occultes scandées dans le noir par le Cadran, je vois sur moi, en moi, que l'usure et les dommages de la résignation perpétuelle me sont burinées dans la peau, tatouages secrets qui s'intensifient au lieu de pâlir.
N'essayez pas de me réjouir, de me consoler ou de me raisonner. Si je suis encore ici parmi vous c'est que j'ai réussi par moi-même à me donner une raison de continuer. Vous ne pouvez rien pour moi. Je suis un automate, je ne me plains pas ouvertement et j'ai le sens du devoir (c'est-à-dire ce qui dirige et ordonne les gestes que je me sens tenu de poser, que je le veuille ou pas). Je n'espère plus rien pour moi, je ne peux concevoir d'aucune situation qui équivaudrait à une "amélioration". Si je continue, si je fais des efforts, ce n'est pas pour moi.
Ellivret Sam est en ruines, et moi aussi. Ce qui autrefois m'était le plus cher, est lentement devenue une habitude épuisante. C'est la plus claire manifestation de qui je suis et de qui je pourrais être, mais qu'importe, c'est mort et presque enterré.
Il ne me reste finalement que les automatismes, ces actes et ces pulsions que je me suis déjà appropriés et puis que j'ai installés dans ma salle des machines. Des mécanismes qui apaisent le pantin, à défaut de le nourrir ou de le réjouir.
Seul, le Simon de toutes les époques préfère toujours s'enfermer dans sa chambre; là, tournant le dos au Monde, il peut l'examiner (et l'animer) par le Jeu & l'Imaginaire.
5 commentaires:
L'Idéal serait de s'exterMINER sans que PERSONNE ne s'en aperçoive, mais le HIC dans l'À faire c'est qu'il y a TOUJOURS quelqu'un qui nous watch AVANT qu'on le fasse. En passant, j'adore cette note qui, il est vrai, ressemble de plus en plus à ce qui s'est déjà écrit. À vrai dire je te mens, c'est la Sue en moi qui l'adore, la Sue des ex-Limbes briseboisiennes, personne d'autre. Nous sommes en pré-période de l'Halloween, Ellivret Sam est peut-être en ruines, mais son âme flotte ICI, dans le Vide noir du Cadran.
elquidam " aux tomates",
(parce qu'il faut quand même essayer d'en rire un peu, mon vieux Simon, et je n'essaie pas de te consoler, au contraire, je te botte ce qu'il te reste de Réel pour qu'il puisse complètement s'engloutir dans l'Imaginaire )
Merci.
De rien, Ami. J'espère que je n'ai pas été trop dure avec mes mots, mais ça m'arrive de frapper là où je pense qu'il faut frapper sans vraiment penser qu'il faille frapper. C'est là tout mon malheur.
Bon congé demain.
L.
Trop dure? Non, je n'ai pas senti ça, pas du tout.
Mon quasi silence en est un d'essoufflement, tout simplement. Tout ce que j'avais à dire cette semaine, se retrouve dans cette note.
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