"Les présidents et directeurs généraux de cette époque pouvaient, à l'instar de Néron ou Dracula, se permettre toutes les fantaisies sous les yeux de leurs cadres les plus intelligents sans que ceux-ci réagissent, tant il était vital pour eux de conserver leurs hauts salaires. Les démocraties occidentales avaient donc leurs despotes; mais, au lieu que ceux-ci fussent logés dans les palais de l'État, ils trônaient dans d'immenses et luxueux bureaux au faîte de leurs immeubles de verre et d'acier. La maladie se propageait aux étages inférieurs, car chacun s'estimait le roi de quelqu'un d'autre. Cette consternante psychologie du commandement influença lourdement le processus de dégradation qui rongea le foie des pays libres."
--- Tiré de L'Imprécateur (1974), de René-Victor Pilhes
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