Par hasard, je suis tombé il y a quelques temps sur cette entrevue avec Lucien Francoeur. Évidemment, ses propos sont alarmants, et dans un premier temps je les réfléchissais dans l'optique de notre choix, à moi et à ma Compagne, de ne pas envoyer nos enfants à l'école. Mais un petit quelque chose me troublait dans tout ça, un "Oui mais…" agaçant que je ne n'arrivais pas à préciser, zombie endormi et nigaud que je suis.
Il y a quelques jours, j'ai appris (via le blog de Christian Mistral) que Maxime Catellier avait ouvert un nouveau blog. Lisant une de ses notes, je suis tombé sur la phrase suivante:
"Comment reprocher aux jeunes élèves des collèges de n'en avoir que pour l'argent et la technologie, quand c'est cela même qui phagocyte les écrans et les ondes où nous sommes censés nourrir notre rapport au monde?"
Et c'est là que j'ai enfin compris ce qui me troublait à ma lecture de l'entrevue avec Francoeur. À travers les impressions de cet homme, on semble nous dire que "avant c'était bein mieux", "la jeunesse c'est d'la marde", "c'est à cause de la méchante technologie", "les gens du ministère sont incompétents", sans toutefois prendre un quelconque semblant de recul pour mettre ça en contexte ou tenter de comprendre le pourquoi de tout ça.
On accuse, constamment, et on juge, et on se place au-dessus de tout, sans jamais dire que le monde moderne, ici, en Amérique du Nord, en 2011, est une abomination complète, concrète et irréductible.
Donc, comme le dit Catellier bien mieux que moi, de quel droit se permet-on de juger nos enfants? Comme je le disais dans une lettre à mon père citée ici dernièrement, "Car peux-tu affirmer savoir ce que c'est, que de naître et d'être enfant dans les années 2000, dans un Monde Occidental noir et pourri et corrompu et où la beauté a été à peu près évacuée de toutes les sphères de l'existence?"
* * *
Pour finir, deux citations qui — me semble-t-il — ont un lien de parenté avec le sujet présent:
1. "They want you dead... or in their lie. Only one thing a man can do. Find something that's his. Make an island for himself."
-- tiré de The Thin Red Line, film de Terrence Malick
2. "Know
that today there are millions of Americans
seeking America... know that even with all
those eye-expanding chemicals — only more of
what is not there do they see"
-- tiré de Elegiac Feelings American, un poème de Gregory Corso écrit en mémoire de Jean-Louis
-- tiré de Elegiac Feelings American, un poème de Gregory Corso écrit en mémoire de Jean-Louis
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