3 avril 2006

Bulle de début avril

L'eau nous retombe dessus
perle sur mes lunettes;
je ne vois que des globes
verts, occultes,
d'outre Temps et d'un autre Espace.

Dans une temporalité précise
--- le Printemps ---
dans une temporalité englobante
--- mes 31 ans ---
tout est devenu Hameçon
pour faire diverger
le flot
courant
de mes intentions.

Les Bêtes Noires
--- encore ---
sont juchées
en haut
de chaque
lampadaire.

"Mets-toi donc à ma place,"
me dit celle là,
"prends ma fourrure foncée et
enfile-la."

Je lui montre mes veines
polluées par l'encre
et la Bête conclue
que je lui suis désormais
inutile.

Si elle savait
à quel point
la Boussole m'est étrangère...
si déconnecté
que j'en suis apatride.

Perdu.

Je le dis à qui veut bien l'entendre,
mais on ne me prend jamais au sérieux alors on ignore mes confessions
et puis
--- plus tard ---
on m'en veut
parce que je suis tellement
en deçà
des attentes
de la Norme.

Texte enregistré à 10:46:00 PM 3 commentaires

Louise L a dit...
Après ma troisième lecture: le verdict en est que je le trouve presque parfait ce poème; et si j'avais à y mettre une note, ce serait très près du 100 %. Merci. Et tu peux récidiver aussi souvent qu'il te plaira.
avril 04, 2006 8:34 PM

Simon a dit…
Merci, Amie, vous êtes trop bonne. C'est fascinant pour moi de voir à quel point ce qui me semble brouillon et confus au moment de l'écriture, prend par la suite un sens et une cohérence unique qui n'était pas prévue et que je serais bien fou d'essayer d'améliorer.
avril 04, 2006 8:43 PM

Louise a dit...
C'est à peu près le même sens qui se développe en moi, surtout lorsque j'écrit « ad lib »; en effet, on serait bien fou d'essayer d'améliorer...notre sort ;-) on écrit ce qu'on veut, et non pas ce qu'on peut. C'est bien de te relire ainsi, sur une place...semi-publique; ça semble te libérer de quelque chose dont j'en ignore encore l'identité, mais crois-moi, mon Ami, c'est un geste et une parole qui sont toujours très appréciés. Merci d'être là.
avril 04, 2006 10:52 PM

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