24 avril 2010

Réponse

[Réponse à un commentaire laissé ici, reproduit ici parce que.]

(Bon, finalement je ne voulais pas laisser ça en suspend trop longtemps...)

Enfin, Raymond, un retour je l’espère intéressant sur ton judicieux & généreux commentaire.

Je trouve très juste tout ce que tu décris par rapport à l’amour spontané pour un enfant. Je l’ai ressenti à la naissance de mon premier, de mon 2ème, 3ème, et tout dernièrement à la naissance de ma Petite. Ma Fatigue est grande et omniprésente, mais qu’importe; cet amour s’auto-suffit, il n’a pas besoin d’eau ou de lumière ni même de racine. Il est là, et de penser qu’il n’est qu’un programme dans cet ordinateur qu’est mon cerveau n’y change rien. Je les aime même en l’absence d’amour propre, et comme tu l’exposais dans ton deuxième paragraphe c’est de cette riche substance que moi aussi j’arrive à tirer un espèce « d’espoir ». Disons que ça m’a obligé à me positionner, avec ma Compagne, pour concrétiser des convictions. Nos divers choix familiaux nous confrontent à beaucoup d’incompréhension et même d’embûches, alors c’est pour moi un fameux combustible que de savoir que c’est pour eux, ces êtres qui sont Énergie Incarnée (et donc Lumière, Chaleur, Rire) que je me bats, que je m’abruti à un travail que je n’aime pas, etc. Ce qui autrefois était sollicité en moi dans l’acte d’écrire, l’est maintenant par la vie de tous les jours. Mon imagination est usée et flasque, mais j’ai en moi les restes de décennies de mondes imaginaires, comme des sédiments ou des fossiles, que je peux invoquer à volonté, sans efforts. Je ne suis plus artiste (si je l’ai été); je suis comme à une autre phase de cette démarche. Et un jour, peut-être, je parviendrai à une autre phase encore; je n’essaie même pas de prévoir, d’anticiper ou d’y rêver. On verra. Je suis, comme tu le dis, un individualiste, ou un individu, l’un n’allant probablement pas sans l’autre.

Pour ce qui est de l’aspect suicide, je ne sais trop quoi en dire. Je ne suis pas très doué pour l’analyse. Tout ce que je connais, c’est mon propre parcours, ainsi que quelques autres que j’ai pu observer de plus ou moins proche. Et ce que je peux en dire, c’est que ça ne peut jamais se résumer qu'à une seule cause.

Je souhaite moi aussi que l’Art, la Création, fasse partie du tissu relationnel qui m'unira à mes enfants. Je ne sais pas moi non plus si ça rend le Monde meilleur, mais je sais que ça rendrait *mon* monde beaucoup plus vibrant. Et j’ai tendance à croire que plus il y a de monde qui vibre, plus ça rayonne.

C’est un réel plaisir que d’échanger. Merci.

14 avril 2010

14 avril 2010

"L’envie de mourir s’est infiltrée en moi le jour où le désir de vivre s’est évaporé."

Voici les mots que je viens d’avoir dans la tête. Mais ça ne dit rien de la détresse que je ressens depuis ce matin, de la crise que j’ai vécu hier soir, et de ce moton que j’ai dans la gorge en ce moment.

Rien à faire, il n’y a plus rien à faire pour moi. J’ai mes enfants, j’ai ma Compagne; je suis donc ancré jusqu’à la fin. Mais ce sera toute une épopée que de ne pas imploser. Il va me falloir beaucoup de fatigue, beaucoup de diversions et de consolations et d’ivresses, pour être à ce point abruti que je serai capable de passer au travers de toutes ces journées que j’ai devant moi. Pour pouvoir m'endormir le soir sans penser qu’il serait préférable que je m’endorme pour de bon.

6 avril 2010

6 avril 2010 [Your HTML cannot be accepted]

Les yeux pleins d'eau
la photo de ma fille,
la Vision de ma Petite,
elle est Tout Sourire
et moi je suis tout sourcil.

Comprendras-tu un jour ton Père,
toi avec qui j'ai presque 35 ans
de différence?

Moi l'Inquiet,
moi le Triste,
moi le Nostalgique Mélancolique (c'est quoi la différence)?

Je suis triste mais...
je mets tout avant moi.

Finalement la réponse.

Ne m'écoutez pas,
vous qui me lisez.

Je n'ai pas besoin de le dire.

Sourdes oreilles.

Je suis le dormeur perdant.

Condamné à l'éveil.

Pouls de la lenteur.

Laideur repoussante de celui qui n'est pas mieux qu'une maladie:
voilà ce que je dois être, ou dois représenter.

Bouffée dehors, échos du soir, grenouilles & insectes;
petite apo-cale-Hips! [L.]

Ma folie forme la carapace, l'exosquelette
qui compose ma carcasse.

Comment ils font, les vrais fous, pour exprimer leur Folie?

[Faites jouer le vidéo. Écoutez la musique. Ne regardez pas les images.]

On parle de Wikileaks, des soldats qui tuent des civils. Comme si on ne savait pas tout ça depuis longtemps. Mon opinion de la race humaine est bien pire que tout ce que cette "nouvelle" peut révéler.

Allez tous vous faire foutre, Informants et Informés. Vous n'êtes que des Bouches, vous n'êtes que des Oreilles, connectés à un cerveau qui vous contrôle.

Et moi? Qui suis-je pour critiquer? Je ne suis rien. Je suis mort depuis longtemps.

ET ON NE REVIENT PAS À LA VIE.

3 avril 2010

Vieille affaire

[Restant dans le sujet soulevé par Le Mercenaire, et le commentaire laissé par Raymond Bock, un vieux truc noté jadis, le 13 novembre 2000...]

Confronté à la Fin du Monde plus ou moins imminente, c'est par pur instinct de survie que je veux tout de même avoir des enfants. Pour m'assurer, par extension, d'être là jusqu'à la Fin. Je vais lui dire, à mon enfant: "L'Humanité achève, cher enfant. Rappelle-toi que ce n'est pas de ta faute. Profite de ta Vie, à tout prix. Et n'aie pas honte d'avoir à ton tour des enfants. Tu ne les condamnes pas, en les faisant naître dans un monde mourant. Au contraire, tu viens l'enrichir, pendant que c'est encore possible."

À toutes les époques les gens ont dû se dire: "Est-ce une bonne chose de faire naître quelqu'un dans ce monde si cruel, corrompu et immoral?" Nous n'avons pas à nous priver à cause de l'État du Monde. Nous sommes aussi bons. Bannissons la culpabilité.


Quelle idée d'avoir eu des enfants au Moyen Âge, il y a mille ans, deux mille ans, et ainsi de suite. La Vie est inhospitalière, et l'a toujours été.


Et (c'est l'égocentrique en moi qui rêve de ceci), il serait bien qu'avec moi commence une lignée d'Observateurs, d'Écrivains, jusqu'à la fin. Non pas les Premiers Écrivains, mais les Derniers… jusqu'à la Fin, mon petit-fils, ou mon petit-petit-fils, qui décrirait pour personne la Fin de la Race Humaine.