31 mars 2010

Commentaire isolé

[Commentaire écrit rapidement que je voulais laisser sur le blog du Mercenaire, par rapport à sa dernière note appelée Malaise dans la culture -- 1ère partie, mais que j'ai décidé de mettre ici... par pudeur, par réserve, par gêne, par manque de confiance.]

Je pense personnellement que pour que l'Art retrouve sa raison d'être (et donc ses Disciples, comme tu les appelles, retrouvent eux aussi une place qui ne soit pas maladive), il faudrait qu'Il (l'Art) se distancie complètement de son aspect mercantile. Qu'Il sorte du Commerce, de l'Université, qu'Il se défasse de son sacrosaint Copyright, pour redevenir quelque chose de plus modeste, de plus personnel (sans éditeurs, donc, bien évidemment), de plus local aussi, du moins à la base. Art for Art's fucking sake.


Post-script: Il se trouve aussi que je connais bien le cas de Hunter S. Thompson, et il faut que je précise que c’est plus que la simple réélection de Bush qui l’a poussé à se tuer. Il parlait de son suicide depuis des années, et avait en 2005 atteint ce stade de vieillesse, de maladie & d’écoeurement suffisant pour le pousser à concrétiser son mode choisi de fin de vie.

Pour rester dans le sujet, je dirais que Thompson ne s’est jamais remis du succès de Fear & Loathing in Las Vegas (comme Kerouac avec après On the Road); pendant plus de trois décennies, il a tenté de s’extirper de l’image qu’on lui avait alors imposée. Il était devenu le personnage de lui-même, et il s’est efforcé d’être à la hauteur des attentes qu’on avait de ce personnage. Le monde moderne fait en sorte qu’un succès phénoménal signifie pour plusieurs à la fois le début et la fin d’une carrière. Everything is blown out of proportion (et le mot clé ici est « blown »).

3 commentaires:

Aimon a dit...

Inutile de préciser que je ne crois pas que ça se fera, on est déjà beaucoup trop enfoncé dans cette merde pour en sortir. À moins, peut-être, qu'un bouleversement ou un autre ne nous y force.

Je nous le souhaite.

Le Mercenaire a dit...

Tu aurais dû poster ton commentaire chez nous: il aurait été le bienvenu.

P.S: Je sais que la réélection de Bush n'était pas la cause cardinale de son suicide. Je voulais plutôt montrer que la réélection de Bush signifiait bel et bien que l'Amérique sur laquelle Thompson fantasmait était depuis longtemps morte et enterrée. Et ça, c'était un petit détail qui s'ajoutait à tous ceux le pousseraient à commettre l'irréparable.

Aimon a dit...

Mon commentaire n'était ni très réfléchi, ni très rigoureux. D'où ma réserve.

J'écris mes pensées brouillonnes, tout simplement. Ma précision au sujet de Thompson ne se voulait pas être une correction de ta note. Désolé si c'est ce que ça laissait sous-entendre.

Amitiés.