L'autre jour, attendant le métro, je me suis demandé si mon suicide apporterait de l'argent d'assurance à Mélissa, l'aidant donc après ma mort à régler nos problèmes financiers. Ce n'était évidemment pas sérieux, mais la pensée m'occupait tout de même. Le soir, attendant encore le métro, fatigué de ma journée, distrait par la faim, j'y repensais vaguement, complètement dans la lune, et quand le métro est arrivé j'ai eu pendant une seconde le réflexe de me lancer devant, me disant: "Vite, j'étais en train d'oublier, j'ai presque manqué mon coup." J'ai su résister à cette pulsion destructrice, mais ça m'a fait peur. Si j'avais été un peu plus fatigué, déprimé, affamé, l'aurais-je fait?
Une anecdote qui indique bien dans quel état je suis, ces jours-ci.
Je n'ai plus assez de présence d'esprit pour fonctionner correctement. Au travail j'ai de la misère à avancer dans mon dossier; à la maison je manque de patience avec mes enfants, et je n'ai rien à offrir à ma Mélissa que j'aime; quand vient le temps de faire du ménage je suis fatigué et au ralenti; dans l'autobus, quand j'ai la chance d'écrire, je flotte au-dessus de moi-même, me sens vide, rien ne sort; j'arrive à lire, à suivre un film, mais les moments sont rares où je pénètre dans ces fictions (fusion avec l'art qui a toujours été si importante pour moi); je ne note pratiquement plus d'idées, parce que je les oublie mais aussi parce que j'en ai moins; je n'ai plus envie de rien, sauf de sortir de ma vie actuelle.
Autre anecdote: hier un jeune homme est venu cogner à ma porte, voulait me vendre un carnet de billets permettant de voir les parties de l'équipe de hockey locale et de manger à un restaurant le même soir. Voulant me vendre sa salade, il m'a demandé: "T'as des enfants, mais tu sors encore avec tes chums, non?". Je n'ai pas su répondre sauf en hochant la tête, cette question me révélait si drastiquement à quel point je suis déconnecté des jeunes hommes qui m'entourent. Je n'ai pas de "chums"; non, je ne sors pas avec eux; en fait, je n'ai jamais sorti avec eux; on pourrait même dire que je n'ai jamais eu de "chums", pas dans le sens que vous lui donnez en tout cas; je n'ai jamais aimé "sortir", alors je ne le ferais pas maintenant même si j'avais des "chums"; etc.
L'aliénation que je subis, que je m'impose, a finit par tuer presque complètement la capacité que j'avais à écrire. J'en ai encore l'envie, mais c'est presque tout. Par conséquent, privé de cette nourriture sacrée, la grisaille s'infiltre dans tous les aspects de ma vie. La confusion aussi, qui est accentuée par cette anxiété nerveuse, nervosité anxieuse.
Je ne sais plus quoi faire. Un autre de mes mantras.
Une anecdote qui indique bien dans quel état je suis, ces jours-ci.
Je n'ai plus assez de présence d'esprit pour fonctionner correctement. Au travail j'ai de la misère à avancer dans mon dossier; à la maison je manque de patience avec mes enfants, et je n'ai rien à offrir à ma Mélissa que j'aime; quand vient le temps de faire du ménage je suis fatigué et au ralenti; dans l'autobus, quand j'ai la chance d'écrire, je flotte au-dessus de moi-même, me sens vide, rien ne sort; j'arrive à lire, à suivre un film, mais les moments sont rares où je pénètre dans ces fictions (fusion avec l'art qui a toujours été si importante pour moi); je ne note pratiquement plus d'idées, parce que je les oublie mais aussi parce que j'en ai moins; je n'ai plus envie de rien, sauf de sortir de ma vie actuelle.
Autre anecdote: hier un jeune homme est venu cogner à ma porte, voulait me vendre un carnet de billets permettant de voir les parties de l'équipe de hockey locale et de manger à un restaurant le même soir. Voulant me vendre sa salade, il m'a demandé: "T'as des enfants, mais tu sors encore avec tes chums, non?". Je n'ai pas su répondre sauf en hochant la tête, cette question me révélait si drastiquement à quel point je suis déconnecté des jeunes hommes qui m'entourent. Je n'ai pas de "chums"; non, je ne sors pas avec eux; en fait, je n'ai jamais sorti avec eux; on pourrait même dire que je n'ai jamais eu de "chums", pas dans le sens que vous lui donnez en tout cas; je n'ai jamais aimé "sortir", alors je ne le ferais pas maintenant même si j'avais des "chums"; etc.
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L'aliénation que je subis, que je m'impose, a finit par tuer presque complètement la capacité que j'avais à écrire. J'en ai encore l'envie, mais c'est presque tout. Par conséquent, privé de cette nourriture sacrée, la grisaille s'infiltre dans tous les aspects de ma vie. La confusion aussi, qui est accentuée par cette anxiété nerveuse, nervosité anxieuse.
Je ne sais plus quoi faire. Un autre de mes mantras.
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