20 septembre 1994

12h15. À la café.

Je suis coupable d'être comme un étang.
Je ne bouge pas, sauf quand le vent m'agite.
Ou quand une roche perce la surface.
Alors, ces remous par ces remous, j'agis.
Mais je ne peux empêcher ou provoquer ces remous.
Je ne peux que réduire ou augmenter l'éclaboussement de ces impacts. Un peu.

J'agis sur mes eaux pour que telle algue survive, et que telle autre meurt.
Quelque fois des poissons m'habitent, mais quand je suis trop froid ou que mes eaux sont trop stagnantes, ils vont ailleurs.

Quelques fois il pleut beaucoup et je déborde sur des feuilles, ou sur des êtres-amis.

L'hiver, quand je gèle, on ne me voit pas beaucoup sous cette couche de glace, mais une branche d'arbre tombée peut venir me casser, et alors le moindre vent agite l'eau qui ne veut pas se re-solidifier.

Je supporte mal l'ajout d'étangs voisins. Un rien et je déborde. Sans jamais renvoyer l'eau-envahissante à l'étang d'où elle vient, bien sûr.

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