1 octobre 1993

Quand chaque jours viennent s'ajouter
au poids qui pèse sur vos épaules;

Quand, dans un brouillard flou,
chaque visage semble vous dévisager de sa laideur;

Quand vous pouvez sentir,
mais non voir;

Ou bien tout simplement quand vous ne sentez plus du tout,
quand tout est loin.

Quand le fil de votre vie est coupé
par un gouffre séparant réalité et souvenirs;
vie et non-vie;
lumière et noirceur;
plaine et béton;
espace et sang;
étoile et rêve (rêve vécu et rêve qui fait vivre);

Quand le futur s'impose à votre conscience,
mais que seul le présent est réel (seule la mort);

Quand vous ne voulez personne,
sauf les habitants fantomatiques du passé;

Quand personne ne vous veut,
sauf les rêveurs de demain (ceux qui survivront);

Quand ce que vous savez, ce que vous réalisez,
ne vous laisse qu'une issue… la plus ancienne des issues;

Quand votre support n'entre que dans l'irréalité,
dans la contemplation,
dans le rêve,
et dans l'émerveillement (aussi rare soit-il);

Quand ces abstractions intouchables
sont (seront) devenues vos réalités,
alors,
vous êtes (serez) comme moi.

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