13 juillet 1993

Les cavernes sont vides…
Le ciel, tout est loin.
La découverte de couteau nous effraie,
mais, pendant un court moment,
elle nous fait espérer.

Ce fourneau ne s'éteindra jamais.

Le vide ne sera jamais plein.
Il ne sera que distrait.
Ou, pour certains, oublié.

On le remplie,
ou il nous engouffre.

Et ce trou nous…
Non, me suit…
J'ai beau voler, il est toujours sous moi.
Prêt.  Maigre.  Douloureux.  Assoiffé.  Dangereux.  Final.

N'est[-ce] pas assez d'être aux aguets?
Doit-on en plus être fort?
On doit remplir?
Je n'en ai plus
(n'ai jamais eu)
la force.

Je suis triste.  Je suis mort.  Je me meurs.  J'agonise.  J'ai mal.  J'ai besoin.  On m'ignore.  Je ne veux pas donner d'explications.  Je veux seulement pleurer.  Avec quelqu'un.  Mais on ne peut tirer de moi.  Je suis vide.  Je suis le fourneau.  Vaste.  Les étrangers prennent des allures de fétiches.  Les familliers aussi.  Significations différentes.  Même destin.  On m'observe pour ma familiarité, non pour ma particularité.

Je m'ennuie.  Je m'endors.
Je m'ennuie.  Ça me manque.
Je suis vide.
Pas de personnalité.
Y'a rien qui me rejoint.
Ça fait seulement me réconforter, me distraire, me changer les idées.

L'école, ça fait juste couvrir le vide.  Couvre le trou.
Je peux pas passer ma vie avec le trou seulement couvert.
Je dois le remplir.  Ou tomber dedans.

J'aimerais danser sous les étoiles, l'esprit ailleurs.

Je voudrais être convoqué.

Avec l'ennui vient le sentiment de "déjà vu".
La familiarité.

Quand on perd l'esprit un peu, on ne veut plus le faire.
Mais plus tard, on veut.  Même si on sait.

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