Alors qu'actuellement ma vie extérieure est entraînée dans des remous qui devraient mener ma Famille dans une situation plus confortable (tabula rasa, pour mieux recommencer), intérieurement je continue de me détériorer.
L'image la plus appropriée que j'ai trouvé pour exprimer cette sensation de désintégration que je ressens depuis des années, c'est celle d'un moteur qui manque d'huile, et donc qui surchauffe et lentement s'use à force de friction sèche et pénible.
Je ne vois que la Mort, partout. Sur ma tête est perchée une créature, une Idée Noire — sombre et funeste — qui répète, sans cesse: Memento Mori. Ça va et ça vient, l'intensité est variable, mais le résultat c'est que plus rien n'a de sens, tout me semble futile.
Je suis bien au-delà d'être un "nihiliste", car même le "nihilisme", l'affirmation de déni implicite de cette philosophie, n'a pas de sens pour moi. Continuer et vivre, abandonner et se tuer, rien ne m'attire, rien n'a de sens.
Le cliché, évidemment, est de répondre: Carpe Diem.
Mais voilà, qu'est-ce qu'on fait quand on a perdu (et depuis longtemps) la pleine capacité d'apprécier quoi que ce soit?
Je suis vide, dénué de passions. Une passion est un peu comme une obsession dont on ne peut pas se débarrasser, quelque chose qui s'apparente à une pulsion qu'on ne contrôle pas. Or, moi, je maîtrise parfaitement mes intérêts… ce sont des obsessions que j'encourage et que je nourris, volontairement, pour ne pas qu'elles meurent (et moi avec). Car elles me gardent en vie, elles me droguent, me permettent d'oublier.
J'ai une Compagne, des enfants, alors je reste droit et je fais ce que je dois faire. Je participe aux entreprises d'améliorations (mutatis mutandis) dont ma Compagne a besoin, me range avec elle car elle est du côté de la Vie, et qui peut se ranger contre la Vie? Mais je ne désire rien, ni changement ni statu quo, et donc il est inévitable que tout ça finisse par manquer d'élan, et périodiquement j'en arrive à cet État de Vide Total qui présentement m'occupe.
Ubi nihil vales, ibi nihil velis.
Et puis depuis quelques jours, une recrudescence de ces brèves douleurs vives que je ressens parfois, depuis des années, en quelque part dans le côté gauche de mon cerveau… quelques fois par jour, pour une ou deux seconde… comme une brûlure du noyau central. Des accès hypocondriaques où je m'imagine une tumeur au cerveau, un anévrisme qui me terrasse et me laisse légume… tout ça accentue le poids de cette Idée Noire.
Et une impatience géante face à tout, les nouvelles, la radio, les publicités, les "réseaux" "sociaux", mon travail. Tout est futile, tout est de trop. Mors Omnibus.
Inlassables refrains, que je dépose ici parce que ça semble être un réflexe quand j'ai l'impression de toucher le fond.
Cacoethes scribendi.
4 commentaires:
« Ad vitam æternam », comme le disait si (trop) souvent mon trop jeune défunt père. Ou bien « personne ne sortira d'ici vivant », dixit feu Jim Morrison.
Oui, la Mort, omniprésente et infernale, comme l'air pollué qui nous encercle tous. Se souvenir d'Elle, puis l'oublier, momentanément, comme un mauvais souvenir.
Faudra tout de même refaire son lit, se border soi-même dans ses draps frais lavés, dormir profondément. Rêver. Ou rager. (rabies). Essayer en tout cas. Puis avaler une couple de biscuits...Écrire...
Ceteris paribus
Le morceau de moi qui parlait dans ce texte n'arrive pas à l'oublier... pas ces temps-ci.
Sauf quand je dors, justement, mais je ne retiens pas mes rêves.
À plat...
Merci du passage.
Moi aussi à plat. (Ferais mieux de lâcher les réseaux sociaux).
Toujours en attente d'un plus long message, quoique cette note du SYNC SUMP doit être près de tout résumer du dernier mois passé, mais tout de même, doit sûrement rester quelques Idées (moins Noires) à partager.
En t'attendant,
bon week-end.
L.
DUMP.
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