Ça fait longtemps que j'ai compris que pour chaque malédiction il y a une bénédiction, pour chaque malheur un avantage à en tirer. C'est peut-être la seule fibre optimiste que je détienne.
J'ai compris cette semaine que tout ce qui m'accable (vie professionnelle où je me sens prisonnier; désespoir ressenti face à un Monde qui me semble être en train de s'affaisser ([1], [2]); sentiment d'aliénation causé par l'impossibilité de baigner dans ce qui me fait vibrer, c'est-à-dire les livres, l'écriture; tristesse de ne pas pouvoir être avec mes enfants plus que quelques heures par semaine, et ne l'étant qu'avec des facultés intellectuelles affaiblies par la fatigue) est finalement un bouclier contre la normalité. Mon désespoir et mon désarroi m'inoculent contre le somnambulisme ambiant. Pour ce que ça vaut, je ne suis pas une copie conforme de mon voisin; je suis plutôt un pantin impuissant qui se serait coupé les cordes, déjanté et déformé par les années, protégé de la propagande par ses handicaps psychiques.
Dans le même ordre d'idée, mon effondrement moral fait en sorte que je ne suis pas sensible à la plupart des sources de stress qui semblent affecter mes contemporains, pas pris dans les tentacules des vaines préoccupations qui les embourbent. Je pourrais être mort demain, et le serai très certainement dans quelques décennies; je mâche et remâche cette Vérité sans arrêt, tout le temps, tous les jours.
Donc… le Temps des Fêtes ne me stress pas, je me fous plus ou moins de mes dettes, de ce qu'on pense de moi, des sports organisés, de qui est au Pouvoir, des vedettes et de la télé et des faits divers sans importance que l'on essaie de nous faire passer pour des "nouvelles", de l'état de mon fonds de pension, etc.
Il y a des gens qui souffrent bien plus que moi; il y a des gens qui sont torturés, mutilés, exterminés, quotidiennement, et la plupart du monde s'en fout. La corruption est généralisée, avec l'avarice cannibale qu'elle sous-entend. En face de ça, on dirait que tout en moi s'écroule.
Donc… je ne vote pas, et ne m'intéresse pas aux débats, aux frasques de tel ou tel candidat; la venue imminente d'une crise économique ne me surprend pas et ne m'inquiète que dans la mesure où j'ai des enfants à nourrir, et que --- comme tous mes concitoyens --- je serai pris au dépourvu le jour où les épiceries cesseront de pouvoir nous vendre de la nourriture; je ne recherche pas l'accomplissement dans ma vie professionnelle, ne l'ai jamais recherché, et n'essaierai pas de vendre à mes enfants la salade sempiternelle que même mon père hippie/dysfonctionnel/rebelle m'a servi… le jour venu, je les encouragerai à se mettre sur le BS et à dessiner toutes la journées, si c'est ce qui les allume…
Nothing matters. We're all gonna die. Il faut vibrer, aimer, tripper, et ne pas propager la Souffrance. Ça se résume à ça pour moi.
J'ai compris cette semaine que tout ce qui m'accable (vie professionnelle où je me sens prisonnier; désespoir ressenti face à un Monde qui me semble être en train de s'affaisser ([1], [2]); sentiment d'aliénation causé par l'impossibilité de baigner dans ce qui me fait vibrer, c'est-à-dire les livres, l'écriture; tristesse de ne pas pouvoir être avec mes enfants plus que quelques heures par semaine, et ne l'étant qu'avec des facultés intellectuelles affaiblies par la fatigue) est finalement un bouclier contre la normalité. Mon désespoir et mon désarroi m'inoculent contre le somnambulisme ambiant. Pour ce que ça vaut, je ne suis pas une copie conforme de mon voisin; je suis plutôt un pantin impuissant qui se serait coupé les cordes, déjanté et déformé par les années, protégé de la propagande par ses handicaps psychiques.
Dans le même ordre d'idée, mon effondrement moral fait en sorte que je ne suis pas sensible à la plupart des sources de stress qui semblent affecter mes contemporains, pas pris dans les tentacules des vaines préoccupations qui les embourbent. Je pourrais être mort demain, et le serai très certainement dans quelques décennies; je mâche et remâche cette Vérité sans arrêt, tout le temps, tous les jours.
Donc… le Temps des Fêtes ne me stress pas, je me fous plus ou moins de mes dettes, de ce qu'on pense de moi, des sports organisés, de qui est au Pouvoir, des vedettes et de la télé et des faits divers sans importance que l'on essaie de nous faire passer pour des "nouvelles", de l'état de mon fonds de pension, etc.
Il y a des gens qui souffrent bien plus que moi; il y a des gens qui sont torturés, mutilés, exterminés, quotidiennement, et la plupart du monde s'en fout. La corruption est généralisée, avec l'avarice cannibale qu'elle sous-entend. En face de ça, on dirait que tout en moi s'écroule.
Donc… je ne vote pas, et ne m'intéresse pas aux débats, aux frasques de tel ou tel candidat; la venue imminente d'une crise économique ne me surprend pas et ne m'inquiète que dans la mesure où j'ai des enfants à nourrir, et que --- comme tous mes concitoyens --- je serai pris au dépourvu le jour où les épiceries cesseront de pouvoir nous vendre de la nourriture; je ne recherche pas l'accomplissement dans ma vie professionnelle, ne l'ai jamais recherché, et n'essaierai pas de vendre à mes enfants la salade sempiternelle que même mon père hippie/dysfonctionnel/rebelle m'a servi… le jour venu, je les encouragerai à se mettre sur le BS et à dessiner toutes la journées, si c'est ce qui les allume…
Nothing matters. We're all gonna die. Il faut vibrer, aimer, tripper, et ne pas propager la Souffrance. Ça se résume à ça pour moi.