Y'a celui qui fait l'autruche face à ses problèmes.
Y'a celui qui pense, mais qui vit, qui ne pense à ses problèmes que dans le but de les résoudre.
Et y'a celui qui ne vit que pour penser, dont la pensée est tellement présente qu'elle l'obsède. Au lieu de faire l'autruche aux pensées, peut-être fait-il l'autruche à la vie, à ce qu'on appelle "vivre"?
Ce stade est caractérisé par la pensée constante. Les sujets ou thèmes qui vont avec les pensées reviennent tellement souvent qu'ils affligent. Et comme ces pensées sont toujours présentes, elles sont très claires, bien définies. Du moins en images, en sensations, en sentiments.
Pour les exprimer en mots, on doit aller encore plus loin, se les définir encore plus, et les exprimer concrètement. Mais ça demande un effort parfois jugé inutile. Après tout, c'est clair pour nous, pourquoi se forcer à les rendre claires pour les autres?
Et bien peut-être parce que, si les mots sont la façon de s'exprimer en ce bas monde, peut-être devons nous essayer de garder un minimum de contacts avec celui-ci. Cet effort accompli, on y trouve beaucoup d'aisance, ça glisse mieux.
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Désesperation. Perte de tout intérêt. Envers presque tout. Absence de sensations. Sauf peut-être le désespoir, que l'on ressent toujours comme une vibration morne. Mais un tel désespoir, à moins d'être acté pour être plaint, ne vient pas soudainement. C'est l'aboutissement de bien des années remplies de réalisations, de conclusions, et surtout, d'isolement. On veut voir la sortie, mais on n'y croit pas. Trop de facteurs contre nous. Et cet écrasement emmène une "paresse" d'agir. On doit avoir un minimum de poussées extérieures pour agir. Et même ce qui nous a jadis motivé, après un certain temps devient aussi terne que le reste. Alors on doit agir quand cet éclat existe encore, ou trouver une poussée extérieure s'il est disparu.
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Fuck les phrases comme je faisais au début de cette feuille, j'suis meilleur (?) quand j'écris en parlant de moi.
Présentement, j'me sens ingrat et égoïste de penser que la vie pourrait être mieux pour moi. J'ai pas d'importance, pourquoi elle me donnerait quelque chose? J'suis insignifiant, et très ridicule dans mon désespoir. Et ce qui est encore pire, c'est que j'ose affecter mon entourage, j'ose le ternir de ma noirceur. Ça m'affecte tellement, que je ne radie que ça. Bien sûr, je le partage avec mon proche, mais après un certain temps, je sens que je me répète (j'peux pas inventer de quoi, la situation change pas, ou si peu) alors je me ferme et, fermé, je le radie encore plus et j'affecte les autres, les salissant de mon "aura". Pourquoi continuer à vivre? Je ne fais pas rien qui apporte (à part tristesse) quoi que ce soit, ni à moi, ni aux autres. Et mon "monde", je l'trouverai pas. Pas ici. J'vais trouver de maigre substitut (comme le jeu de rôle — c'est bien, mais à comparer à ce à quoi j'aspire… mais ça c'est un autre de mes problèmes… j'aspire à trop), mais jamais la chose en entier. Alors pourquoi j'fais pas ce que Nomis a fait dans ma nouvelle? [i.e. me suicider] Parce que là, je ternirais mon entourage d'autant plus. Ce que j'voudrais, c'est une façon de disparaître, inaperçu. (Même en pensant à ma propre auto-destruction, j'aspire à l'inexistant.) Peut-être qu'une gente dame qui partagerait ma vie pourrait être le baume sur ma plaie? (C'est de me sentir aimé qu'il me faut. Mais pas aimé parce qu'on est le fils, ou le neveu… aimé pour ce que l'on est. Aimé par quelqu'un qui nous était inconnue avant la rencontre. Aimé pour ce que je suis… est-ce possible? Ce que je suis peut-il être "aimé"? Il peut être objet de fascinations, d'interrogations, d'amitié (j'ai eu des expériences dans chacune de ces choses), mais puis-je être aimé comme quelqu'un avec qui on aime être, avec qui on aime vivre? Peu probable… parce que même moi, je n'aime pas toujours vivre dans ma vie, alors pourquoi quelqu'un voudrait y être? Alors je me satisfais d'une chose aussi essentielle que l'amour, l'amitié. Avec mon pote Jénouaie. J'aimerais bien lire ses pensées, pour savoir qu'est-ce qu'il pense de moi, réellement. Pourquoi aime-t-il être avec moi? Parce que je fais un bon partenaire de jeux de rôles? Ça ne peut être que ça, puisque les joutes son peu nombreuses (contre notre gré). Parce que je le comprends quand il me parle? Peut-être. Mais je ne suis sûrement pas le seul (à le comprendre…). Parce que je le complète? Non. Je n'ai rien à dire qu'il n'a pas déjà pensé. Alors quoi? Si je pouvais comprendre ce que l'on peut possiblement me trouver, alors peut-être que je pourrais m'apprécier pour cela. Car on ne peut dire que je m'apprécie. Je ne veux pas me convertir aux "gens du quotidien". Je sais que je n'en suis pas un, et ça, c'est peut-être la seule chose dont je suis fier. Mais à part ça, qu'est-ce que j'ai qu'un autre a pas? Rien. Beaucoup de livres de lus, bien des games de jeux de rôles, bien des questions menant à des désespoirs, et un imaginaire trop actif, voilà qui me résume bien. Pas de place pour ça en ce bas monde. Pas dans sa forme la plus pure.
Non, ces temps-ci, je vire sur le capot. Je deviens fou, je déraille. Je sombre dans le chaos. Et de plus en plus, j'me dis: "Quand j'vais être dans ce chaos, et que la société va me trouver inconfortable, désagréable… j'vais leur dire à bein bon mes crisses, vous avez c'que vous méritez."
Merci, bonsoir.
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